DISTILLERIES DES MENHIRS

D I S T I L L E R I E S R É P U T É E S
Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour avec Gilbert DELOS

Où ?
Dans le hameau de Pont-Menhir, commune de Plomelin, au sud de Quimper (Finistère). Âgés de
plus de 5 000 ans, les trois menhirs de Tingoff (le plus grand fait 5,30 m de haut) sont situés dans un vallon ombragé à côté de la distillerie. Elle dispose d’une boutique ouverte toute l’année, avec visites guidées sur rendez-vous.

Quand ?
En 1921, Francès Le Lay s’achète un alambic d’occasion pour distiller l’eau-de-vie de cidre, appelé le lambig en breton. Il devient bouilleur de cru pour les producteurs de pommes des environs. Son fils Guillaume, puis son fils René perpétuent la tradition. En 1981, Guy Le Lay (4ème génération) quitte l’enseignement (il était professeur de mathématiques) pour devenir distillateur professionnel et crée la même année le premier pommeau de Bretagne, assemblage de lambig et de jus de pomme à cidre. En 1989, il commercialise son premier lambig. En 1996, il se lance dans la distillation artisanale de sarrasin, appelé aussi blé noir, et son premier whisky, l’Eddu Silver, est lancé en 2002.

Qui ?
Depuis 5 générations, la famille Le Lay pratique la distillation artisanale de lambig, puis de whisky à base de sarrasin. Depuis 2008, ce sont les trois fils de Guy Le Lay, Erwan, Kévin et Loig, qui dirigent l’entreprise familiale. Ils la développent avec la construction d’une nouvelle cave, la participation à la création de l’IGP Whisky Breton et s’ouvrent à l’international depuis 2020.

Comment ?
Distiller une eau-de-vie à partir de sarrasin est une première mondiale réalisée par la distillerie des Menhirs, mais la tâche a été loin d’être facile pour Guy Le Lay. Car ce blé noir n’est pas une céréale, mais une plante à fleurs, cultivée pour ses minuscules graines, riches en protéines, qui servent à l’alimentation animale, et aussi à la confection des galettes bretonnes. Mais son rendement est plus faible que celui de l’orge, que ce soit en culture (15 quintaux à l’hectare contre 70) comme en alcool, où le sarrasin en produit deux fois moins que l’orge. Mais  enthousiasmé par son exceptionnelle puissance aromatique, Guy Le Lay ne désarme pas, et fait appel à des experts pour améliorer ses résultats. Pierre Durosset (chercheur de l’Adria à  Quimper) lui permet de maîtriser le maltage, le brassage et la fermentation. Robert Leaute, maître de chais à Cognac, l’initie pendant 15 ans à la distillation, au vieillissement et à  l’assemblage.

La distillerie des Menhirs utilise aujourd’hui deux alambics de 25 hl pour réaliser une distillation
en deux temps (comme en Ecosse ou en Charentes) à partir de moût de sarrasin ayant fermenté. Les alambics sont chauffés à feu nu, ce qui apporte d’intéressantes notes caramélisées. Après la deuxième chauffe, l’eau-de-vie titre 70 % d’alc. vol.

Son vieillissement est réalisé dans des fûts variés : barriques de chêne français ayant contenu du cognac ; barriques neuves de chêne breton provenant de la forêt de Brocéliande ; barriques ayant contenu du porto ou du vin de Bourgogne.

Enfin de vieillissement est procédée une réduction lente avec de l’eau de source déminéralisée.
Puis le maître de chai Kevin Le Lay réalise des assemblages à partir des différents lots de whisky, l’embouteillage étant réalisé sur le site de la distillerie.

Quoi ?
Depuis le lancement en 2002 du Eddu Silver (qui veut dire « blé noir » en breton), la gamme s’est
élargie à des déclinaisons permanentes : le Brocéliande, avec finition en fûts de chêne de la forêt de Brocéliande ; le Gold (10 ans) ; le Diamant (16 ans) ; le Grey Rock (35 % blé noir et 65 % orge), dont il existe une version avec finition en fûts de Brocéliande. Existent des séries limitées : Grey Rock en fûts de porto ; Silver avec finition en fûts de xérès ; Eddu tourbé ; Eddu Millésime 2004 ; Eddu Dan Ar Braz ; Eddu 2015 vieilli en fûts de vin de Bourgogne rouge, qui titre 54%.

Par ailleurs, la distillerie élabore également le Ed Gwenn, à base d’orge maltée et non maltée, distillé dans un alambic à colonne. Et depuis 2020, tous les whiskies Eddu titrent 43% d’alc. vol.

Enfin, en 2022, a été commercialisé le Graal, 21 ans, à partir d’une des toutes premières barriques distillées en 20O1, et patiemment conservée depuis. Il en a été conditionné 304 bouteilles au prix de 500 €. C’est le plus ancien whisky français existant sur le marché.

Au Clan, nous avons pu déguster le Eddu Brocéliande, dont voici mon commentaire de dégustation : « Nez légèrement boisé et vanillé, avec des notes florales et de fruits secs, relevées
par une pointe d’épices (cannelle). Riche attaque en bouche, toujours sur le boisé, avec un fruité plus marqué. Le corps est soyeux, profond et d’une longue persistance. Très belle harmonie générale ».

Guy Lelay entouré par ses trois fils qui dirigent aujourd’hui l’entreprise.

Cave de vieillissement des whiskies Eddu

Crédits photos : Distillerie des Menhirs

                                                                                                                                                Gilbert DELOS

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