Midleton / jameson

DISTILLERIES REPUTEES …
Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour avec Gilbert Delos.

Où ?
A une vingtaine de kilomètres de Cork, au sud de l’Irlande. Le site comprend en fait deux distilleries, car s’y trouvait depuis fort longtemps une petite unité de production aujourd’hui reconverti en centre de visite, le Jameson Center, où se trouve notamment
un des plus gros alambics ayant jamais été utilisé.

Quand ?
Le site actuel date de 1975, résultant de la fusion des trois principaux producteurs irlandais de l’époque (John Jameson, John Power et Cork Distillery) décidée en 1966. Ils créérent ainsi Irish Distillers afin de relancer le whiskey irlandais, de plus en plus menacé par les Ecossais, et développèrent ce site produisant des eaux-de-vie de malt, des whiskies de grain et d’autres alcools (vodka et gin notamment). Depuis, les installations n’ont cessé de se développer, pour répondre à la demande croissante pour le whiskey irlandais. En 2015 a été aussi mise en service une micro distillerie expérimentale d’une production ne dépassant pas 400 fûts par an.

Qui ?
John Jameson, d’origine écossaise, est arrivé à Dublin en 1777 et devient co-propriétaire d’une distillerie installée dans Bow Street. Unique propriétaire par la suite, il la développe fortement, au point qu’elle constitue une véritable ville dans la ville. Grâce à ses innovations (la triple distillation, le vieillissement en fût de chêne), le whiskey à son nom devient leader en Irlande et s’exporte largement, notamment aux
Etats-Unis.

Irish Distillers est rejoint en 1972 par Bushmills, devenant ainsi l’unique producteur de whiskey irlandais. Mais, en 1988, les britanniques GrandMet, Allied-Lyons et Guinness lancent une OPA hostile sur l’entreprise irlandaise, qui fait alors appel au français Pernod-Ricard. Ce groupe (aujourd’hui deuxième producteur mondial de whisky) va considérablement développer le whiskey irlandais dans le monde, renforçant durablement les liens d’amitié entre l’Irlande et la France.

Comment ?
Avec une production atteignant 19 millions de litres d’alcool par an, le site de Midleton est le plus important d’Irlande, élaborant des whiskeys pure malt et des blends à base d’eau-de-vie de grain également distillée sur place, qui est utilisée également à Bushmills. Elle comprend principalement plusieurs cuves de brassage pour les différentes céréales, 34 fermenteurs, 13 alambics (au moins…) comprenant des pot stills et des alambics à colonnes, et plusieurs dizaines de chais de vieillissement. D’une grande complexité, le site ressemble davantage à une raffinerie qu’à une distillerie « classique », et le foisonnement de tuyauteries de tous types rend difficile la compréhension des circuits et de l’élaboration des différents spiritueux.

Quoi ?
Avec 75 millions de bouteilles vendues en 2016, le whiskey Jameson (qui est décliné en près d’une dizaine de variétés) est la principale production de Midleton. Sont également élaborés les blends Powers et Paddy (vendu aux américains Sazerac, mais toujours élaboré à Midleton), et aussi des whiskeys pot stills comme Redbreast, Green Spot, Yellow Spot, Powers et et Barry Crocket Legacy. Existent aussi des éditions beaucoup plus limitées. Enfin, le Midleton Very Rare, un blend réunissant des eaux-de-vie de 12 à 25 ans, est un des whiskeys irlandais les plus chers, avec le Midleton Dair Ghaelach, le seul single pot still irlandais maturé en fût de chêne d’Irlande, après un vieillissement de 12 à 25 ans en fût de bourbon. D’autres créations sont annoncées dans les années à venir, comme un single malt vieilli en chêne du Limousin, un single grain en single cask âgé de 31 ans ou encore un single grain vieilli en fût neuf de chêne espagnol. A ma connaissance, je n’ai jamais dégusté pour le Clan de whiskeys produit à Midleton. ■

Les distilleries de A à Z