Dalmore

Où ?

À Alness, dans le comté de Ross (Highlands du Nord). La distillerie est assez proche de la mer. Le centre de visite, ouvert en 2004 et modernisé en 2011, est de style contemporain et le rôle du bois dans le vieillissement est particulièrement mis en valeur. Par ailleurs le visiteur peut découvrir les arômes de l’eau-de-vie à chaque étape de la distillation.

Quand ?

La distillerie est fondée en 1839 par Alexander Ma- theson, puis sera reprise à la fin du siècle par les frères Mackenzie. En 1917, le site est occupé par la Marine Royale pour construire des mines. Elle part en 1920, en laissant des bâtiments endommagés par une explosion. En 1956, le maltage est réalisé dans un système Saladin (qui sera abandonné en 1982). En 1966, la distillerie est agrandie, avec la mise en service de huit alambics.

Qui ?

En 1960, la distillerie fusionne avec le groupe Whyte & MacKay. Ce groupe va par la suite connaî­tre plusieurs changements de propriétaires (Ame­rican Brands, Fortune Brands) et même de nom (JBB, Kyndall Spirits) mais redeviendra Whyte & MacKay en 2002. En 2007, il est acheté par United Spirits, un groupe d’origine indienne, et qui est l’un des producteurs mondiaux les plus impor­tants en volume (mais pas en valeur…) avec des marques comme Mc Dowell’s N°1 et Gold Riband, totalement inconnues en Europe. Au total, il pos­sède quelque 140 marques en vins et spiritueux. Toutefois, du fait de son appartenance à UB Group, United Distillers est pris dans une tourmente financière depuis 2011, avec des rumeurs régulières de vente partielle ou totale de ses sociétés, notam­ment à Diageo… ou à Heineken pour sa branche bières. Whyte & MacKay est régulièrement cité comme pouvant être revendu pour rééquilibrer les comptes totaux.

Comment ?

Avec notamment huit fermenteurs en pin d’Orégon et huit alambics fonctionnant par paire, Dalmore est une distillerie importante pouvant produire jusqu’à 3,7 millions de litres d’alcool par an. Les alambics sont équipés d’un système parti­culier de refroidissement par eau à leur sommet, ce qui permet d’augmenter le reflux. Deux semai­nes par an, est élaboré un whisky tourbé, à 50 ppm, pour donner plus de corps à ses malts.

Quoi ?

Le 12 ans d’âge est un malt très équilibré, moelleux, avec des notes de cuir et de marmelade d’orange, un peu de tourbe. Très concentré, il se distingue par sa finale longue et particulièrement persistante. La gamme principale comprend également un 15 ans, un 18 ans, un Cigar Malt et un millésime 1995 ven­du uniquement à la distillerie.

Depuis quelques années toutefois, Dalmore s’est fait remarquer par des embouteillages spéciaux, rares et surtout hors de prix. Ainsi, la série Constel­lation réunit 21 malts différents, distillés entre 1964 et 1992, vendue pour la modique somme de… 195 809 euros !

Il y a eu aussi le Zenith, contenant notamment un malt datant de 1926, et dont une seule bouteille (sic) a été mise en vente aux enchères… Récemment encore, trois bouteilles de Dalmore Trinitas ont été vendues aux alentours de 150 000 euros. De quoi dégoûter tous les vrais amateurs de whisky avec des sommes aussi pharaoniques. D’autant que Dalmore pratique un marketing à la fois agressif ou outrancier (son site parle par exem­ple de la « distillation dynamique » pratiquée à la distillerie : ça veut dire quoi ?), de plus en plus éloi­gné de la réalité du monde du whisky.

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