Gleanmorangie

Où ?

Dans les Highlands du Nord, la “vallée de la tranquillité” (traduction gaélique de Glenmorangie) se trouve à proximité de la petite ville de Tain, à quelques kilomètres de la mer. Sa création repose sur l’existence en abondance d’une eau très minéralisée, en provenance des Tarlogie Hills (ce qui contredit l’opinion classique selon laquelle il faut une eau douce pour faire un bon malt…) mais aussi très aromatique : plus d’une vingtaine de senteurs différentes y auraient été détectées par des parfumeurs.

Quand ?

Le fondateur, William Mathieson, installe la distillerie en 1843, à un emplacement qui avait déjà connu une brasserie dans le passé, et certainement une distillerie clandestine au 17ème siècle. Manquant d’argent, il s’équipe d’alambics d’occasion, provenant d’une distillerie de gin. D’où leur hauteur inhabituelle : 5,13 m (la plus grande d’Ecosse), mais qui a été fidèlement reproduite depuis au fur et à mesure du développement de la distillerie.

L’embouteillage du malt en single remonte aux années 20, même si on a retrouvé des bouteilles de 1880… dans les caves du Vatican ! Preuve que les prélats avaient manifestement bon goût. Mais la vraie commercialisation, notamment pour l’exportation, ne se développera que dans les années 1970.

Qui ?

Agrandie en 1887, la distillerie est ensuite achetée en 1918 par Macdonald & Muir, un négociant-blender de Leith. Glenmorangie est modernisée en 1979, avec adjonction de deux nouveaux alambics, puis de quatre autres en 1993. Devenue Macdonald Martin, puis tout simplement Glenmorangie en 1996, la société est toujours restée propriété de la même famille (quatrième génération actuellement). Elle a acquis Glen Moray en 1923, puis Ardbeg (Islay) en 1997, qui a été complètement restaurée. Mais, en 2004, la famille Macdonald décide de tout vendre au français Moët-Hennessy.

Comment ?

La hauteur exceptionnelle des alambics de Glenmorangie explique sans aucun doute la finesse de ses malts. Car elle entraîne une sélection plus poussée des éléments les plus légers, donc les plus fins, de la distillation, permettant ainsi au distillateur de ne retenir dans le coeur de chauffe que les alcools les plus aromatiques.

L’autre caractéristique de Glenmorangie, c’est la passion portée au vieillissement, avec un intérêt marqué pour les finitions dans des fûts extrêmement variés.

Ainsi, pour les fûts de bourbon (qui constituent la première étape pour tous les malts de Glenmorangie), la distillerie a acheté sa propre forêt de chênes dans le Missouri, et sélectionne ensuite les meilleurs distillateurs de bourbon (comme Maker’s Mark) pour le premier vieillissement.

Par ailleurs, Glenmorangie a été l’un des premiers distillateurs à se lancer dans l’expérimentation des vieillissements dans des fûts différents, certainement dès les années soixante. Le xérès (oloroso et fino), le porto, le madère, le rhum mais aussi les vins rouges (Tain l’Ermitage, claret du Bordelais…) ou blancs ont ainsi été mis à contribution, tout en jouant sur les durées de finition : de quelques semaines… à cinq ans parfois, comme le Red Wine Finish. A noter aussi la recherche de l’influence des chais sur certains malts, notamment ceux les plus proches de la mer.

Quoi ?

Le Glenmorangie 10 ans d’âge est la version la plus vendue de la distillerie, et notamment en Ecosse, où elle est en tête des ventes devant toutes les autres marques. A la fois épicé et très floral, c’est un malt séducteur, avec beaucoup de moelleux qui pourrait le faire prendre pour un Speyside.

Outre des versions plus âgées, comme le 18 ans à 43 %, ou les Millenium (le 12 ans et le 24 ans, à base d’orges maltées à l’époque par la distillerie elle-même), Glenmorangie se distingue par le nombre de malts commercialisés par la distillerie en fonction des types de fûts utilisés (comme les premiers remplissages) les bruts de fûts et bien sûr les maturations dans d’autres fûts, sans parler des millésimes et des versions limitées, comme le 21 ans Elegance embouteillé dans un décanteur ayant la forme d’un alambic !

Depuis 2007, toute la gamme a été revue, chaque déclinaison portant un nom propre (Signet, Astar, Finealta, Original, Nectar d’Or, etc….) et conditionnée dans une bouteille élégante aux formes courbes

Les distilleries de A à Z