Scapa

Où ?

Deuxième distillerie la plus septentrionale de toute l’Ecosse, Scapa est située sur les iles Orkney (Orcades en français), non loin de la distillerie Highland Park, bien plus connue. Elle porte le nom de la baie de Scapa (Scapa Flow en anglais), célèbre dans l’histoire militaire. Avec des eaux peu profondes, elle a notamment abrité 74 navires allemands, consignés par les Britanniques pendant la première guerre mondiale. Ils furent sabordés en juin 1919 par le contre-amiral Ludwig von Reuter. Puis, devenue base arrière pour la Royal Navy, Scapa Flow a subi l’attaque d’un sous-marin allemand en octobre 39 qui, réussissant à se faufiler, torpilla notamment le cuirassé britannique Royal Oak, faisant plus de 800 victimes. De nos jours,  la baie est très fréquentée par les plongeurs sous-marins du monde entier, en raison du nombre d’épaves qui s’y trouvent encore.

Quand ?

La distillerie a été fondée en 1885 par John Townsend (société Macfarlane & Townsend), un distillateur venu du Speyside. Après avoir failli être détruite par un incendie pendant la première guerre mondiale, elle s’arrête de produire en 1936, puis est reprise en 1936 par les frères Bloch pour y élaborer leur blend Ambassador. En 1954, elle devient la propriété d’HIram Walker (devenue par la suite Allied Domecq). Le maltage sera arrêté en 1962, puis elle connaît une importante modernisation en 1978, mais, en 1994, la distillerie est mise en sommeil. Toutefois, des ouvriers venus d’Highland Park viennent y travailler quelques mois par an pour maintenir une petite production. En 2004, les installations sont complètement rénovées et agrandies, pour un montant de 2,1 millions de livres. Puis, en 2005, la distillerie est rachetée par Pernod-Ricard.

Qui ?

Lors du rachat du groupe Allied Domecq par Pernod-Ricard, le sort de Scapa a été pendant un temps en suspens, la distillerie intéressant beaucoup le groupe américain Fortune Brands. Mais, par sa filiale Chivas Brothers, le groupe français a fini par se décider pour le rachat de Scapa. Et le programme de rénovation a été poursuivi en 2005 et 2006.

Comment ?

La distillerie est équipée de fermenteurs en inox, quatre datant des années 50 et quatre de 1978. On y pratique une des fermentations les plus longues d’Ecosse, soit 160 heures. En matière d’alambic, le wash still a présenté longtemps la particularité d’être de type Lomond, installé dans les années 50. Ce système, combinant un classique pot still et des plateaux comme les alambics à colonne, s’est développé après la seconde guerre mondiale. Mais ses promesses d’amélioration de la qualité des eaux-de-vie s’étant révélé illusoires, le système Lomond a été progressivement abandonné. C’est d’ailleurs le cas à Scapa, les plateaux ayant été enlevés, et l’alambic est utilisé comme un wash still normal.

Quoi ?

Bien que l’eau utilisée, en provenance de la source Lingro Burn, soit marquée par la tourbe, l’eau-de-vie ne l’est pas, le malt utilisé étant non tourbé. Le vieillissement s’effectue essentiellement en fûts de bourbon.

Les malts se caractérisent par leur caractère miellé et malté, avec parfois de belles notes fruitées.

Jusqu’à présent, l’essentiel de la production de Scapa est utilisé dans les assemblages de blend (Ballantine’s surtout, et Teacher’s) et la commercialisation en single malt est rare, même chez les embouteilleurs indépendants.

Il n’existe que deux versions officielles : le 16 ans, et une édition limitée d’un 25 ans d’âge (distillé en 1980) lancée en 2005. Un nouveau 14 ans (millésime 1992) a été lancé en 2006.

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