Auchentoshan

Où ?

Au nord-ouest de Glasgow, dans les Lowlands, mais non loin de la limite de séparation avec les Highlands, c’est une des dernières de la région encore en activité. Se prononçant “Och’n’toch’n” en gaélique, ce nom signifie “le coin du champ”. Son centre de visite n’a été ouvert qu’en 2004, offrant un superbe point de vue sur toute la vallée de la Clyde. Située dans une zone rurale progressivement grignotée par l’urbanisation, en raison de la nouvelle expansion que connaît Glasgow, après des décennies de stagnation voire de déclin.

Quand ?

Elle a été construite entre 1800 et 1823, date de l’obtention de sa licence d’exploitation, et serait l’oeuvre d’Irlandais, qui auraient développé leur savoir-faire en matière de triple distillation. La distillerie a connu ensuite plusieurs propriétaires. Elle a été aussi remaniée plusieurs fois, voire quasiment reconstruite après un bombardement allemand en 1941 qui l’a largement dévasté, alors que c’étaient les installations de construction navale sur les bords de la Clyde qui étaient visées. Elle a été rénovée et agrandie en 1974.

Qui ?

Propriété de la brasserie écossaise Tennent après-guerre, la distillerie est rachetée en 1969 par Eddie Cairns, propriétaire de pubs et entrepreneur, qui la rénove beaucoup. En 1984, elle est reprise par le groupe Morrison Bowmore (appartenant aujourd’hui au japonais Suntory) qui a fait notamment venir du personnel d’Islay pour son fonctionnement, et utilise beaucoup son malt pour l’élaboration du blend Rob Roy.

Comment ?

Auchentoshan est la dernière distillerie des Lowlands à utiliser le système de la triple distillation, grâce à trois alambics distincts, le second (dit intermédiaire) étant le plus petit. L’eau-de-vie en sort successivement à 18 %, 54 % et 81% d’alc.vol., l’un des plus forts pourcentages existant dans les distilleries écossaises.

Mais ce n’est pas seulement pour augmenter le taux d’alcool que cette technique est utilisée, mais aussi pour donner un style aromatique très particulier. D’autant que, dans le détail, la méthode n’est pas aussi simple qu’il y parait. En effet, lors de la deuxième étape, c’est non seulement le résultat de la première distillation qui est utilisée, mais aussi les low wines (petites eaux ou queues) d’une seconde distillation précédente. Après cette seconde étape, ne sont envoyées dans le troisième alambic, le spirit still, que les têtes résultant de la seconde distillation, mélangées (à nouveau) avec les têtes et les queues (les feints) écartées lors de la troisième distillation. Lors de cette troisième étape, n’est gardée qu’une faible partie du distillat obtenu.

Quoi ?

Le Dix ans (autrefois appelé le Select) est le single malt le plus commercialisé par Auchentoshan. Clair et doux, il présente une grande finesse sur un corps un peu huileux, avec des notes légères d’agrumes (citron), de vanille, de gingembre et de citronnelle. Tout à l’opposé de la puissance d’un Highland, pour ne pas dire d’un Islay.

La distillerie commercialise également un “Selected Cask Vatting” de 18 ans à 58,8 %, ambré et d’un caractère moelleux très profond avec des notes de cuir ; et le “Three Wood” à 43 % sans mention d’âge, issu de trois maturations successives : fûts de bourbon (10 ans au moins), puis de xérès oloroso et enfin de pedro ximenez. Moelleux et très parfumé, avec de l’orange confite, de la noix et du raisin sec. Il existe enfin différents single malts portant l’année de la distillation.

On peut trouver chez les embouteilleurs indépendants des versions plus âgées d’Auchentoshan, d’autant plus intéressantes que ses malts vieillissent très bien et très longtemps. Mais elles sont assez rares, et il vaut mieux prendre celles qui se présentent.

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