Knockando

Où ?

Dans le comté de Moray, au cœur du Speyside. Bien que riveraine de la rivière Spey, la distillerie est assez peu visible de la route (à la différence de sa célèbre voisine Cardhu) et, de ce fait, ne fait rien pour attirer les touristes. D’ailleurs, son centre de visite a été fermé il y a quelques années, ce qui est tout de même exceptionnel en Ecosse !

Quand ?

Elle a été fondée en 1898 par John Thompson, sur des plans dus au célèbre architecte Charles Doig, l’inventeur des cheminées à pagodes. Mais ce démarrage fut rapidement contrarié, la distillerie s’arrêtant deux ans après. Mais elle a été reprise en 1904 par le groupe Gilbey, et n’a plus connu de problèmes par la suite. Seuls évènements notables : l’abandon du maltage en 1968, puis le doublement des alambics, au nombre de quatre, un an après.

Qui ?

Aucune personnalité n’émerge particulièrement dans l’histoire de Knockando, mais bien plutôt une succession de sociétés propriétaires de plus en plus importants. En effet, en 1962, Gilbey fusionne avec United Wine Traders (propriétaire de J&B) pour former International Distillers & Vintners (IDV). Acquis par Watney Mann en 1972, IDV est repris ensuite la même année par Grand Metropolitan. Ce dernier fusionne en 1997 avec Guinness pour donner naissance à Diageo, numéro un du whisky écossais. Dans la foulée, IDV (et donc Knokando…) fusionne avec United Distillers, au sein de Diageo.

Comment ?

Les équipements de Knockando sont très classiques, avec notamment huit fermenteurs en sapin de Douglas et deux paires d’alambics. Le caractère assez puissant de l’eau-de-vie qui en sort est toutefois contrecarré par un système augmentant le reflux des alcools lourds dans l’alambic, ce qui développe le caractère floral du malt. A noter aussi que deux types de fermentation sont ici pratiqués, une de 48 h, l’autre de 104 h.

Enfin, depuis quelques années, l’enfûtage n’est plus réalisé sur place. L’eau-de-vie est expédiée en citernes à Auchroisk pour y être mis en fûts… dont certains reviennent ensuite à Knockando pour y suivre leurs vieillissements dans les différents chais… Une petite proportion des fûts sont originaires de xérès.

Quoi ?

Malt finalement assez délicat et parfumé du Speyside, Knockando sert d’abord à l’assemblage des blends de Diageo, car 8 % seulement de la production est commercialisée en single malt.

Toutefois, à la fin des années 70, la distillerie fait largement parler d’elle en commercialisant les seuls single malts millésimés du marché. A noter toutefois que, pendant longtemps, ils ne comportaient pas pour autant une durée de vieillissement !

Cette initiative a eu un certain succès dans les pays accoutumés aux vins millésimés, comme l’Espagne ou la France. Aujourd’hui, le millésime est toujours accompagné de l’âge du single malt.

Aussi, si la gamme officielle comporte principalement un 12 ans, un 18 ans et un 25 ans (avec une présence croissante de fûts de xérès), il existe, du fait de la pratique du millésime, un bien plus grand nombre de déclinaisons de malts Knockando sur le marché.

Une originalité donc, même si la notion de millésime est quelque peu sujette à caution en ce qui concerne le whisky. Car, à la différence de la vigne, les différences sont peu marquées d’une récolte d’orge à une autre, d’autant que les malteurs s’efforcent de les lisser avant de les livrer aux distilleries.

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