BLAIR ATHOL

D i s t i l l e r i e s r é p u t é e s :
Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,  
Suivons le Stills Tour avec Gilbert Delos

Où ?
A Pitlochry, dans les Midlands (comté de Perth). La région est très touristique, et la petite mais célèbre distillerie d’Edradour n’est qu’à quelques kilomètres. Le centre de visite, ouvert en 1992, est l’un des plus fréquentés des distilleries écossaises, avec près de 40 000 visiteurs par an, offrant un accueil très chaleureux selon de nombreux témoignages.
A une bonne dizaine de kilomètres au nord se trouve le château de Blair, sur la commune de Blair Atholl (avec deux « ll » cette fois), qui abrite les deux banquets annuels de la confrérie Keepers of the Quaich. Elle réunit des passionnés de scotch whisky du monde entier, soigneusement sélectionnés.

Quand ?
C’est une des plus anciennes distilleries d’Écosse, fondée en 1798 par John Stewart et Robert Robertson, qui lui ont donné comme nom Aldour, contraction de « Allt Dour » qui désigne une source voisine, toujours utilisée pour alimenter la distillerie actuelle.
Mais elle n’est restée en fonction que quelques années seulement, avant d’être reprise en 1825
par John Robertson, qui lui donne son nom actuel, parfois orthographié avec deux « ll » sur d’anciennes versions du malt.
La production est arrêtée en 1932 pour ne reprendre qu’en 1949, surtout à cause du manque de malt. En 1973, le nombre d’alambics est doublé, passant de deux à quatre. En 2010, les huit fermenteurs (la moitié en bois, l’autre en métal) sont remplacés par six nouveaux, tous en acier.

Qui ?
Différents propriétaires privés ont succédé aux fondateurs, puis à John Robertson, dont la famille Connacher. En 1882, la distillerie devient la propriété de la société de Peter Mackenzy, futur fondateur de la distillerie de Dufftown. En 1933, la société Bell’s,
qui utilisait déjà beaucoup les malts de Blair Athol pour ses blends, rachète Mackenzie et ses différentes distilleries.
En 1985, le groupe Guinness, qui deviendra par la suite Diageo, rachète Bell’s et donc Blair Athol, et en est toujours le propriétaire actuel.

Comment ?
Très classiquement, la distillerie est équipée d’une cuve de brassage de 8 tonnes, six fermenteurs et deux paires d’alambics. La capacité de production atteint 2,8 millions de litres par an, mais, depuis 2016, la semaine de 7 jours travaillés est passée à 5, ce qui devrait diminuer la production totale.
Deux fermentations assez différentes sont mises en oeuvre à Blair Athol, l’une de 46 heures et l’autre de 104 heures, donnant un moût plus concentré et plus aromatique.
L’essentiel de l’eau-de-vie est vieillie en fûts de bourbon, à destination des blends de Bell’s. Toutefois, le reste connaît un vieillissement (partiel ?) en fûts de xérès pour être embouteillé en single malt.

Quoi
Depuis toujours, les malts de Blair Athol entrent principalement dans la composition de blends, surtout celui de Bell’s, qui fut longtemps le scotch whisky le plus vendu au Royaume Uni, et connaissant également de beaux résultats en Afrique du Sud et en Australie. Il n’existe qu’un seul embouteillage officiel, un 12 ans d’âge à 43 %, d’ailleurs assez peu disponible. Il fait partie de la collection Flora & Fauna de Diageo, l’étiquette étant ornée du dessin d’une loutre (otter en anglais), car le nom du cours d’eau Allt Dour veut dire loutre en gaélique.
Ont existé également différents embouteillages semi-officiels, dont un 27 ans dans la gamme UD . Rare Malts, et quelques autres sans âge indiqué, le plus souvent disponibles uniquement à la distillerie.
Et Blair Athol est également assez rare chez les embouteilleurs indépendants.
Pour le Clan, j’ai pu dégusté trois malts de Blair Athol, marqués à des degrés divers par un caractère avant tout fruité :
 un 25 ans à 58,8°, onctueux voire gras, marqué le xérès, avec des notes de pruneaux, d’abricot, d’orange confite et d’épices.
 un 19 ans à 53,7°, à la fois épicé et boisé (santal), sur la pomme cuite et la liqueur d’orange.
 un 12 ans à 46°, surtout apéritif et un peu fruité, qui m’a fait écrire que « on comprend que l’essentiel de la production sert à alimenter les blends ! »
Aussi, il vaut mieux se procurer que des versions très âgées de Blair Athol… si on arrive à en trouver.

Les distilleries de A à Z