Strathisla

Où ?

A Keith, dans le Banffshire, au Nord-Est du Speyside. Elle s’appelait à l’origine Milltown, puis ses malts furent un temps commercialisés sous le nom de Strathisla. Elle n’a pris son nom actuel et de manière définitive que vers 1950, lors de son rachat par le groupe Seagram-Chivas Brothers.

Quand ?

Elle a été fondée dès 1786 par George Taylor et Alexander Mine. Si on excepte l’incendie qui la ravagea fortement en 1879, c’est l’une des plus anciennes distilleries écossaises en activité depuis ses origines. De petite taille, elle a gardé tout le charme de ses lointaines origines, d’autant qu’elle est située dans un véritable écrin de verdure. C’est l’une des plus visitées du Speyside, avec un centre qui vaut le déplacement. Elle n’a guère connu de modifications, avec simplement le doublement de ses alambics en 1965.

Qui ?

George Taylor, son fondateur, avait décidé d’investir dans le whisky, suite à la crise de l’industrie du lin. Pour augmenter ses revenus, il installa un deuxième alambic – clandestin celui-là – ce qui lui a valu une très forte amende. Autre propriétaire haut en couleurs, Jay Pomeroy, qui l’avait achetée en 1940, fut condamné quelques années plus tard pour fraude fiscale : il vendait son whisky au marché noir sous plusieurs marques différentes !

Vendue aux enchères, la distillerie devint la propriété de James Barclay, à l’origine de l’arrivée de Seagram en Ecosse avec le rachat de Chivas. Les malts de Strathisla sont alors devenus un composant essentiel de ce blend. Puis, en 2001, la distillerie est devenue propriété du groupe Pernod Ricard, lors du rachat de Seagram.

Comment ?

La distillerie utilise l’eau, calcaire et un peu tourbée, de la source de Broomhill, qui servait au brassage de la bière par des moines dominicains dès le 13ème siècle. Elle est équipée depuis 1965 de quatre alambics de petite taille, et la fermentation est réalisée dans des cuves en bois. Le malt est peu tourbé, et le vieillissement est effectué dans des fûts de bourbon. Ce qui a valu à la distillerie une visite plutôt inattendue lors d’une livraison, en 1993, d’un lot de fûts en provenance du Kentucky : dans le container se trouvait un jeune chat, maigre et affaibli, qui avait survécu au voyage de quatre semaines. Surnommé Dizzy (“pris de vertiges”), dus autant à la faim qu’aux vapeurs de bourbon, il a été embauché comme chasseur de souris après six mois de quarantaine.

Quoi ?

L’essentiel de la production de Strathisla est utilisé pour l’élaboration des blends Chivas et Royal Salute. Il n’existe qu’un seul embouteillage officiel, le 12 ans d’âge à 43 %, sec mais aussi très fruité, avec des notes de xérès et de vanille, et marqué également par le chêne. Très harmonieux, avec une finale sèche très caractéristique. Le 16 ans en brut de fût est uniquement disponible à la distillerie

Il a existé aussi quelques embouteillages indépendants, notamment ceux distribués par Gordon & Mac Phail, comme un 1982 et un 21 ans d’âge réduit, ainsi qu’un 1972 brut de fût. Mais ils sont difficiles à trouver…

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