Teaninich

Où ?

Dans les Highlands du Nord, à Alness dans le comté de Ross. Elle est à proximité de la région appelée “Black Isle”, réputée pour sa fertilité et sa production d’orge de bonne qualité. La distillerie elle-même se trouve sur une zone industrielle… ce qui lui donnne bien peu de charme !

Quand ?

C’est en 1929 que le  Capitaine Hugh Monro, le grand propriétaire local, construit une distillerie pour ses propres besoins. Son fils, John, ne s’en occupera guère, passant une bonne partie de sa vie aux Indes. Mais il ne reste plus grand chose de la distillerie des origines, à part l’ancienne maison de l’administrateur, classée et qui remonte au 19ème siècle. Car, en 1970, une nouvelle distillerie a été construite, équipée de six gros alambics, faisant de Teaninich la plus grande unité de production à l’époque, avec une capacité de 6 millions de litres, contre 4,4 aujourd’hui. Le bâtiment est de style moderne, voire banal, semblable à n’importe quelle usine.

Qui ?

Après les Munro, la distillerie sera un temps propriété de Robert Pattison, responsable de la plus grosse faillite de l’histoire du whisky. Puis elle a appartenu à Robert Innes Cameron, qui était également propriétaire de Linkwood. En 1933, elle devient la propriété de DCL (aujourd’hui Diageo) qui en fera par la suite une unité importante destinée à la production de malts pour ses blends, principalement Johnnie Walker.

Comment ?

A l’image de son architecture uniquement fonctionnelle, Teaninich est avant tout conçue pour être productive. Ainsi, en 2000, a été installé – cas unique jusqu’à présent en Ecosse – un filtre à presse, au lieu de la traditionnelle cuve d’empâtage (ou de brassage). On réalise ainsi la production du moût (jus sucré avant fermentation) deux fois plus rapidement qu’avec le système traditionnel. Pour que cela soit possible, il fallu mettre en place un moulin spécial, afin d’obtenir une farine très fine, et non pas grossière comme avec les moulins traditionnels. La filtration du moût, très pratiquée en brasserie, n’existe pas dans les distilleries écossaises, sauf ici.

Outre les six alambics, la distillerie est équipée de dix fermenteurs, soit huit en mélèze et deux en inox. Actuellement, 19 brassins sont effectués chaque semaine, permettant d’atteindre une production de 4 millions de litres par an. Le site ne possède pas de chais de vieillissement, et toute la production part en camion-citerne vers d’autres installations de Diageo.

Quoi ?

De par sa conception même, Teaninich est vouée quasiment exclusivement à fournir les blends de Diageo. Et comme la mise en fûts n’est pas réalisée sur place, il est difficile de s’en procurer. Aussi, ses malts sont très rares en single, et n’existe qu’un seul embouteillage officiel, le 10 ans d’âge dans la collection Flora and Fauna.

Seuls quelques embouteilleurs indépendants mettent des références particulières sur le marché, en petites quantités généralement, et parfois en finition particulière, comme en fût de porto.

Ce qui est bien regrettable, car le Teaninich se révèle souvent un malt très intéressant, avec toute une palette fruitée, une belle puissance et des notes épicées. Les membres du Clan ont pu en découvrir plusieurs, dont un 22 ans d’âge à 55,3° particulièrement somptueux.

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