Oban

Où ?

Dans les Highlands de l’Ouest, au bord du Loch Linhe, avec en face l’île de Mull. Petit port de pêche, la ville d’Oban est devenue la capitale de la région avec l’arrivée en 1880 du chemin de fer. Le secteur est aujourd’hui très touristique, avec ses nombreuses îles et ses sites de pêche qui offrent beaucoup d’attraits. La distillerie se trouve aujourd’hui en plein centre-ville, à deux pas du port. Sur la colline derrière elle se trouve une curieuse construction inachevée, la Tour de McCaig, construite par un banquier philanthrope qui, en la bâtissant, souhaitait donner du travail aux artisans pendant les mois d’hiver. Elle est inspirée du Colisée de Rome, et devait abriter un musée et une galerie d’art, mais les travaux se sont arrêtés avec la mort du banquier, en 1902. Le centre de visite d’Oban, très fréquenté à la belle saison, est bien agencé et propose une boutique très intéressante.

Quand ?

Selon les sources, la distillerie date de 1794 ou 1798. Sa situation portuaire lui a permis d’être ravitaillé facilement en matières premières et d’expédier en retour ses eaux-de-vie. La famille Stephenson, qui fonda la distillerie, est également à l’origine de nombreux bâtiments de la ville à la fin du 18ème siècle. Toutefois, les bâtiments actuels datent de 1880, et la salle d’alambics a été refaite en 1970. A la fin du 19ème siècle, des travaux furent entrepris pour construire un nouveau chais en creusant la colline, mais la découverte d’ossements remontant au mésolithique (entre 10 000 et 3 500 avant J.C.) a empêché la poursuite de l’extension. Hormis de courtes périodes de sommeil (1931-1937, seconde guerre mondial), la distillerie a toujours été en activité, sauf entre 1968 et 1972, où elle a été arrêtée pour réorganisation complète après l’arrêt du maltage, jusque-là effectué sur aires propres à la distillerie.

Qui ?

Les frères Hugh, John et James Stephenson étaient des marchands et des entrepreneurs, à la tête de nombreuses activités comme des carrières d’ardoise ou des constructions navales, et la distillerie n’était qu’une entreprise parmi d’autres. Elle restera dans la famille jusqu’en 1866, puis passa par plusieurs propriétaires indépendants avant d’entrer dans le groupe Dewar’s en 1923, puis dans la DCL (aujourd’hui Diageo).

Comment ?

Distillerie assez petite (700 000 litres de capacité), de structure classique, avec quatre fermenteurs et des alambics particulièrement ventrus, au nombre de deux seulement. Faute de place, la plupart des vieillissements ne sont pas effectués sur le site lui-même.

Quoi ?

Longtemps, les malts ont été essentiellement utilisés pour les blends, notamment Dewar’s et Old Mull (John Hopkins). La première version diffusée en single était remarquablement tourbée et salée à la fois, mais c’est moins le cas aujourd’hui avec le 14 ans officiel, à 43 % d’alc.vol, diffusé dans la collection des Classic Malts de Diageo.

Il existe également une version dite “Distiller’s Edition”, avec une finition en fût de xérès fino, qui lui donne plus de moelleux tout en conservant son caractère salé et iodé.

Oban est très rare chez les embouteilleurs indépendants… mis à part quelques éditions très anciennes.

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