Tamdhu

Où ?

Dans le Speyside, en face de Knockando, non loin de la rivière Spey. Son nom en gaélique signifie la petite colline sombre. Son centre de visite a été installé dans l’ancienne gare de Knockando. Elle bénéficie de sources propres pour son alimentation en eau.

Quand ?

En 1896, un groupe de blenders, emmené par  William Grant, décide de créer cette distillerie, bâtie selon les plans de Charles Doig, créateur des célèbres pagodes qui surmontent nombre de distilleries de l’époque. A peine deux ans plus tard, elle est achetée par Edrington Group (Macallan, Highland Park…) suite à l’incendie de leur site de Glenrothes, qui les avait privés de stocks importants de single malts pour leurs blends, principalement The Famous Grouse. Tamdhu est, depuis, toujours restée dans le groupe. Après avoir connue plusieurs années de mise en sommeil, notamment entre 1911 et 1948, elle a été régulièrement agrandie depuis. Toutefois, la distillerie a été mise en sommeil à la fin de 2009, alors qu’Edrington enregistrait des records de vente. Une décision un peu déconcertante…

Qui ?

Propriétaire de Tamdhu, Edrington Group a été fondé dans les années 1850 à Glasgow par  William Robertson, négociant en whisky. Bien plus tard, ses petites-filles ont créé une fondation, the Robertson Trust, qui est le propriétaire du groupe. Ayant développé avec succès le blend Famous Grouse (le plus vendu en Ecosse), Edrington (du nom d’une ferme familiale située en Ecosse) est devenu un acteur majeur du whisky écossais, après son acquisition d’Highland Distilleries (Highland Park…) en 1999, en partenariat avec William Grant. Le groupe possède depuis 2010 le blend Cutty Sark, et a également des intérêts importants dans le rhum, depuis son acquisition en 2008 de la marque Brugal, très puissante dans les Caraïbes et bien développée en Espagne notamment.

Comment ?

La distillerie possède trois paires d’alambics et neuf fermenteurs en pin d’Oregon, avec une capacité de production de 4 millions de litres d’alcool par an, mais, ces dernières années, sa production n’atteignait pas la moitié de ce volume, ce qui explique peut-être sa mise en sommeil en novembre 2009.

La grande originalité de Tamdhu, unique dans tout le Speyside, réside dans son unité de maltage. Installée en 1950 à la place du maltage sur aire, elle est constituée d’unités de type Saladin : il s’agit de longs caissons de béton, équipé d’un système de remueurs qui permettent de retourner mécaniquement l’orge lors de la phase de germination. D’une bien meilleure productivité que le remuage manuel, le système Saladin a été progressivement abandonné dans les années 80, au profit des systèmes à tambours équipant désormais les grandes malteries. Avec une production de 14 000 tonnes de malt par an, Tamdhu a assuré jusqu’à 30 % des besoins des autres distilleries du groupe.

Quoi ?

La commercialisation du single malt n’a jamais été au centre des préoccupations des propriétaires de Tamdhu, l’essentiel de la production ayant toujours été réservé à l’élaboration des blends, et principalement de Famous Grouse. Les embouteillages officiels sont donc rares, ne dépassant pas 8 000 caisses en 2008. Il s’agit principalement d’une version sans âge, plutôt fruitée mais avec également quelques notes tourbées et épicées. Il y a eu des versions plus âgées (18 ans, 25 ans, puis 10 ans) mais leur commercialisation a été plutôt brève.

On trouve plus facilement du Tamdhu chez les embouteilleurs indépendants (Cadenhead, Chieftains), avec souvent des finitions originales, faisant souvent appel à différents types de xérès. Certaines ont fait le bonheur de plusieurs soirées du Clan…

Les distilleries de A à Z