Miltonduff

Où ?

A Elgin, dans le Speyside. Elle occupe l’emplace­ment de l’abbaye Pluscarden, qui possédait une brasserie au 13e siècle, et probablement aussi une distillerie clandestine par la suite.

Quand ?

En 1824, Andrew Peary et Robert Bain ont obtenu une licence de distillation sur ce site, probablement une ferme qui élaborait déjà du whisky, appelée Milton. Le nom définitif a été adopté après le ra­chat de la distillerie par la famille Duff quelques années après. Elle passa en 1866 dans les mains de William Stuart, qui possédait déjà Highland Park. Le propriétaire suivant, Thomas Yool & Co, la revendit en 1936 à Hiram Walker. La distillerie sera fortement agrandie en 1974, avec une importante augmentation de ses capacités de production.

Qui ?

La destinée de la distillerie suivra celle de la concen­tration des majors du scotch whisky. En 1986-87, Hiram Walker est racheté par Allied Lyons, qui deviendra par la suite Allied Distillers, puis Allied Domecq. Ce groupe est finalement acquis en 2005 par Pernod Ricard (par l’intermédiaire de sa filiale Chivas Brothers) qui devient alors numéro 2 du scotch whisky.

Comment ?

Depuis sa rénovation en 1974, la capacité de Mil- tonduff est de 5,5 millions d’hl, ce qui est impor­tant pour le Speyside. L’équipement comprend une cuve de brassage (où sont produits jusqu’à 40 brassins par semaine), 16 fermenteurs en inox et trois

paires d’alambics. Les chais de stockage ont une capacité de 54 000 fûts.

En 1964, la distillerie a été équipée d’une paire d’alambics Lomond, c’est-à-dire un alambic tradi­tionnel (pot still) surmonté, au lieu du col de cygne traditionnel, par un système de plaques horizon­tales, comme dans les alambics en continu de type Coffey. Il en est sorti un malt appelé Mosstowie, devenu une vraie rareté. Mais, n’apportant rien de plus que l’alambic traditionnel, le Lomond a été abandonné en 1981.

Pour réduire la consommation de fuel, les alambics ont été équipés depuis peu de thermo compres­seurs qui, récupérant la chaleur, produisent 40 % de la vapeur nécessaire à la distillation.

Quoi ?

Depuis son entrée chez Hiram Walker, le single malt de Miltonduff a été voué quasi exclusivement à l’assemblage de blends, principalement Ballantine’s, mais aussi Teachers et Old Smuggler. A tel point qu’il n’y a jamais eu d’embouteillage officiel en single malt, si on excepte la commercialisation très récente d’un Miltonduff de 18 ans d’âge, dans les séries limitées de Chivas Brothers sous le nom générique de Cask Strength Edition.

L’embouteilleur indépendant Gordon & MacPhail, qui a son siège à Elgin à côté de la distillerie, est un des rares à proposer de temps en temps des ver­sions (notamment en 10 ans d’âge) de Miltonduff, qui font presque figure d’embouteillages officiels.

C’est un peu dommage, car ce malt est très repré­sentatif du style Speyside dans son classicisme.

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