La technique du whisky

SPIRITUEUX ET TERROIR(S), MYTHE OU RÉALITÉ ?

Le sol, le climat, la matière première, les hommes, l’histoire, les méthodes de production : le terroir est une notion complexe qui réunit plusieurs facteurs et semble être le nouvel atout séduction des distillateurs. Il faut dire que si le terme est souvent galvaudé, certains acteurs ont réellement fait le choix d’une production qui remet le terroir au coeur du sujet. Longtemps considéré comme la chasse gardée des producteurs de vin, le terroir prend de plus en plus de place dans les prises de paroles des producteurs de spiritueux. Davantage habitué à ce qu’on lui parle des types de fûts utilisés pour le vieillissement de ses eaux-de-vie préférées et de comptes d’âge, le consommateur est en droit de s’interroger sur la légitimité de ce nouveau discours.
D’ailleurs, comment définit-on le terroir ? Selon l’INRA, l’INAO et l’UNESCO, qui se sont penchés collectivement sur la question, le terroir est « un espace géographique délimité défini à partir d’une communauté humaine qui construit au cours de son histoire un ensemble de traits culturels distinctifs, de savoirs et de pratiques, fondés sur un système d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains. »

Quand nos appellations d’origine contrôlée montrent la voie
En matière de terroir, nos appellations d’origines contrôlées, qui définissent la majorité de nos eaux-de-vie françaises, qu’il s’agisse d’armagnac, de calvados, de cognac ou encore de marc de Bourgogne, semblent cocher toutes les cases. En effet, les aires de production de ces AOC sont délimitées depuis plusieurs décennies, leurs cahiers des charges ont été façonnés par l’homme, au-delà de leur longue histoire, elles peuvent revendiquer des méthodes de production spécifiques et un savoir-faire ancestral, et leurs matières premières sont nécessairement cultivées dans ces régions.
La maison Hine, qui a été fondée en 1791 et possède 80 hectares de vignes à Bonneuil, en Grande Champagne, est ainsi connue pour élaborer des cognacs reconnaissables à leurs notes fruitées et florales, typiques du premier cru du cognac. De son côté, la maison Coquerel, produit des calvados depuis 1937, à Milly, un village proche du Mont St Michel, à partir depommes amères, douces, douces amères et acidulées. Une sélection variétale qui s’impose comme un héritage régional historique et participe à la complexité de ses eaux-de-vie.
Quant à la maison Gélas, qui possède le Château de Martet, une propriété viticole installée à Manciet, elle élabore des armagnacs depuis 1865 selon un savoir-faire ancestral fort de plus de 700 ans d’histoire.

Le rhum, un spiritueux fier de ses terroirs
Les rhums agricoles, et plus particulièrement les eaux-de-vie de canne martiniquaises, les seules à pouvoir revendiquer une AOC dans le monde du rhum, sont, elles aussi, intimement liées à leur terroir. Si chaque distillerie cultive sa personnalité, elles partagent en effet certaines spécificités comme l’élaboration de leurs rhums à partir de vesou issu de cannes à sucre exclusivement cultivées localement et une distillation en colonne créole. Les rhumiers de Martinique à l’instar de La Favorite, A1710 ou encore Baie des Trésors vont d’ailleurs encore plus loin en élaborant des rhums monovariétaux ou parcellaires. Au-delà de la main de l’homme, leurs rhums sont en effet façonnés par les sols et le climat martiniquais. Si le nord de l’île, très pluvieux, est connu pour la fraîcheur de ses cannes, le sud, plus sec, est réputé pour leur grande maturité. Des conditions climatiques particulières où les cannes à sucre, en fonction de leurs variétés, ne vont pas s’épanouir de la même façon. Si leurs rhums monovariétaux expriment la quintessence d’une variété de canne à sucre, leurs eaux-de-vie parcellaires racontent les typicités de leur sol. Le terroir n’est pourtant pas le monopole des rhums agricoles. Botran, qui a la particularité de produire ses rhums à partir de miel vierge de canne à sucre, peut aussi évoquer son terroir puisque ses cannes à sucre sont cultivées à Retalhuleu, dans le sud du Guatemala, une région connue pour son sol volcanique. C’est également le cas des rhums Diplomático issus de l’assemblage d’eaux-de-vie de canne élaborées à partir de mélasse et de miel de cannes à sucre du Venezuela, mais aussi des rhums Don Papa produits à base de mélasse de cannes à sucre cultivées sur l’île de Négros, aux Philippines.

Le développement des whiskies élaborés du « champ à la bouteille »
Le cas du whisky est plus complexe lorsqu’on l’aborde sous le prisme du terroir. Certes, le scotch whisky peut revendiquer près de cinq siècles d’histoire et son élaboration est encadrée par un exigeant cahier des charges, mais l’orge dont il est issu n’est pas toujours écossaise. D’ailleurs, rares sont les whiskies, quels que soient leurs pays d’origine, à pouvoir revendiquer une matière première locale. Dès lors, difficile d’évoquer son terroir… Mais les temps changent. En France notamment, des distilleries se sont engagées à produire des whiskies du « champ à la bouteille » et, en la matière, sous la houlette de Christophe Dupic, Rozelieures fait figure de chef de file. Il faut dire que la distillerie lorraine cultive 300 hectares de céréales. Elle s’est même dotée d’une malterie pour offrir une traçabilité totale aux amateurs et a récemment lancé ses premiers single malts parcellaires. Pour Étienne d’Hautefeuille, qui cultive 200 hectares de céréales en agriculture raisonnée en Picardie, la notion de terroir constitue aussi l’ADN de sa distillerie. D’autant que ses orges sont maltées, distillées et vieillies par moisson et par parcelle. Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de Lochlea, la distillerie écossaise fondée en 2018 par la famille McGeoch, à la tête d’une exploitation de 89 hectares. Entre l’orge cultivée à la ferme et la source d’eau sur le domaine, la traçabilité des ingrédients entrant dans la composition de ses single malts est absolue. C’est aussi le cas de The Spirit of Yorkshire, la ferme-distillerie anglaise qui élabore les single malts Filey Bay et maîtrise toutes les étapes de production. Last but not least, au Danemark, même si elle ne produit pas ses céréales, la distillerie Stauning, fondée en 2005, reste malgré tout attachée à son terroir. Ses single malts sont en effet exclusivement produits à partir d’orge et de seigle locaux, qui plus est fumés avec de la tourbe et de la bruyère danoises. Autant dire que pour tous ces producteurs, qu’ils élaborent des eaux-de-vie françaises traditionnelles, des rhums agricoles et même des whiskies, le terroir est bel et bien une réalité qui contribue à façonner l’identité et la personnalité de leurs spiritueux.

Le coin des experts – Blog DUGAS EXPERT

COMMENT REPÉRER UN WHISKY CONTREFAIT …. d’après Brice LOUVET

La demande de whiskies rares (et coûteux) étant en plein essor, on observe en parallèle une augmentation de bouteilles contrefaites sur le marché et le phénomène est plus courant qu’on ne le pense. Ces “faux” représentent un véritable problème économique pour le producteur comme toutes les contrefaçons dans les produits de luxe.

Dans le cadre d’une étude menée en 2018 notamment, des chercheurs avaient effectué une datation au radiocarbone de 55 bouteilles sélectionnées au hasard dans des ventes aux enchères. Les tests, menés au Centre de recherche environnementale des universités écossaises (East Kilbride), avaient été sans appel. Sur cet échantillon, 21 d’entre elles étaient en effet soit des “faux”, soit des whiskies non distillés au cours de l’année indiquée sur l’étiquette.

À chaque whisky son “empreinte”
Les whiskies sont des boissons incroyablement complexes. Le temps passé dans un fut, ou encore l’âge et la composition de ce dernier, produisent une signature chimique unique. C’est la compréhension détaillée de cette composition chimique qui permet de faire la différence entre un whisky rare et une contrefaçon. Dans cet esprit, les chercheurs tentent de développer des techniques permettant justement de mieux appréhender tous ces composés.

Une équipe de l’Université de Glasgow avait annoncé l’année dernière la mise au point d’un ‘’palais’’ artificiel capable de distinguer une multitude de single malts. Quelle qu’en soit la marque, le fût dans lequel il a été vieilli, ou même son âge, ce dispositif serait capable de l’identifier. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle nécessite l’ouverture des bouteilles, mais aussi de retirer une petite quantité de son contenu pour effectuer les tests. Ce qui s’avère très problématique pour des bouteilles à plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est pourquoi beaucoup préfèrent éviter.

D’autres chercheurs s’intéressent également à l’utilisation de la spectroscopie pour identifier les
composés chimiques d’une bouteille de whisky. De manière très grossière, l’idée consiste à projeter un rayon laser sur une bouteille. Les photons issus du rayonnement transfèrent aux composés analysés une énergie qui excite les molécules, atomes ou ions traversés. Ainsi, une partie du rayonnement incident est absorbé. Il ressort alors différentes longueurs d’onde (couleurs) qui correspondent aux composés chimiques présents à l’intérieur.

La technique est déjà connue et expérimentée depuis quelques années. Son principal inconvénient est que les bouteilles en verre produisent un signal spectral important, qui éclipse les autres. De ce fait, il est ensuite compliqué de discerner les véritables composés contenus à l’intérieur…

C’est pourquoi, jusqu’à présent, la technique de spectroscopie nécessitait, là encore, d’ouvrir la
bouteille pour analyser le produit.

Pour contourner ce problème, les chercheurs du Scotch Whiskey Research Institute (SWSRI) d’Édimbourg (Écosse), ont imaginé la technique suivante : Plutôt que d’éclairer la bouteille avec un faisceau laser standard, l’équipe a trouvé le moyen de façonner la lumière afin de produire un anneau laser sur la surface de la bouteille ET un point étroitement focalisé sur le contenu liquide. Étant donné que le signal du verre de la bouteille et celui du contenu se retrouvent sur des positions différentes, un détecteur permet alors de n’enregistrer que le signal du contenu, élémentaire mon cher Watson !!

Glenfiddich maturé dans un fût d’IPA ! Mais où vont-ils chercher tout ça ?

par Gilbert DELOS

Alors que de plus en plus de brasseurs utilisent des fûts de whisky pour la finition de leurs bières, voilà un single malt qui a séjourné dans un fût… ayant contenu de l’India Pale Ale. C’est Glenfiddich, leader du secteur, qui s’est lancé dans l’aventure.

La Speyside Craft Brewery, jeune brasserie artisanale créée en 2012, a d’abord élaboré une bière bien houblonnée, selon une recette spécifique pour la circonstance. Cette IPA a ensuite séjourné un mois dans des fûts de Glenfiddich.
Retournés à la distillerie, ils ont alors été remplis d’un single malt (dont on ne connaît pas l’âge) pour une durée de trois mois. Le whisky a été ensuite réduit à 43° avant l’embouteillage.

Résultat : un nez discret mais tout de même chaleureux, puis une bouche puissante avec un peu de citron, de la vanille sur un corps moelleux, voire huileux. Du poivre noir et des épices sont perceptibles, mais difficile de parler d’amertume (peut-être en arrière-plan) et encore moins de houblon. Mais l’ensemble est tout de même réussi, homogène et bien agréable grâce à de la puissance jusqu’à la finale et au-delà.
Impossible d’y retrouver la bière, à part quelques notes florales peut-être, mais le tout constitue un malt intéressant, original en tout cas. Mais c’était couru d’avance : les liens entre la bière et le whisky sont évidemment consanguins.

The last but not the least … La dernière mais non la moindre…

par Tony Terrain

Boom de nouvelles distilleries

L’intérêt croissant à l’échelle mondiale pour le single malt alimente le boom des constructions de nouvelles distilleries à travers l’Écosse notamment.
Plusieurs ouvertures sont prévues dans les années à venir. Dans cet article, nous explorons les perspectives de cette nouvelle vague de distilleries de malt ayant programmé leur ouverture cette année en Écosse.
Avant de passer en revue les futures naissances, petit coup d’oeil dans le rétroviseur. Alors que des distilleries, telle Arran, née au siècle dernier, que dis-je au millénaire dernier font figures de pionnières en la matière (Arran affiche fièrement ses 20 ans), ce n’est
pas moins de vingt distilleries qui ont vues le jour depuis l’aube du XXIe siècle. Elles sont réparties sur tout le territoire calédonien, certaines sont déjà bien connues du Clan des grands malts en raison de visites programmées lors de nos voyages (Abhainn Dearg, Daftmill, Wolfburn ou encore Glengyle), d’autres restent encore à explorer. La plupart sont de taille très modeste (quelques milliers de LPA, entendez litres d’alcool purs, par an), alors que d’autres sont de véritables mastodontes en produisant une bonne dizaine de millions de LPA par an.

Ça bouge et ça tangue dans le monde du whisky 

L’investissement dans le whisky écossais devrait se poursuivre avec l’ouverture de 20 nouvelles distilleries au cours des 24-36 prochains mois, dont la première distillerie de malt d’Édimbourg depuis 92 ans, la neuvième distillerie d’Islay et la seconde d’Arran. 2017 devrait voir le lancement de sept nouvelles distilleries, ainsi que la « régénération » d’une distillerie silencieuse des Lowlands. Il s’agira également d’une année de « premières » :
• la première distillerie des Borders depuis 180 ans ;
• la première distillerie légale sur l’île de Raasay ;
• et la première distillerie lancée par une femme.
Avant que leur whisky ne parviennent jusqu’à nos verres lors de l’une de nos dégustations (il faudra patienter quelques années), découvrons le panorama de la prochaine vague de distilleries écossaises (classées par ordre alphabétique) dont l’ouverture est programmée en 2017.
Et pour vous donner l’envie de lire la suite dans les prochaines lettres, voici le début d’un passionnant programme pour les années futures, parmi les plus grands et les plus modestes.

• Dornoch

Mars 2016 a vu les frères Simon et Phil Thompson lancer une campagne de crowdfunding pour transformer un poste de pompiers vieux de 135 ans en une micro-distillerie. Les dirigeants de l’hôtel familial Dornoch Castle dans la région de Sutherland ont été submergés par des promesses et ont finalement obtenu leur permis de distiller en décembre. Les deux frères ont fait des tests sur leur mout, leur fermentation et leur distillation mais en début d’année ils n’avaient pas totalement défini leur processus de fabrication. Leur objectif est de produire un malt «traditionnel», à partir d’une orge maltée sur une aire de maltage, d’effectuer une
fermentation longue dans des washbacks en chêne (c’est bien la première fois que j’entendais cela) avec une levure de brasseur et des alambics alimentés sous une flamme directe.

• Borders

Juillet 2017 sera une date importante pour la population de Hawick. En effet, la ville accueillera la première distillerie de whisky de malt sur ses terres… depuis 180 ans. La distillerie Borders a couté 10 millions de livres. Elle est située dans une ancienne usine dans le centreville de Hawick, et aura une capacité de production pouvant atteindre 1,8 millions de litres d’alcool par an. Alors que nous allons devoir attendre au minimum 3 ans pour la sortie de son premier whisky de malt, il est probable que l’on découvre sur le marché un gin Borders, fabriqué à partir de plantes locales, dans un proche avenir.

Suite dans la lettre 106.

Pourquoi les Alambics sont-ils fabriqués en cuivre ?

Par Tony TERRAIN

 Tout d’abord, les alambics n’ont pas toujours été fabriqués à partir de cuivre. On en a retrouvé fabriqués à partir de matériaux durables et malléables à la main, tels que la céramique ou le verre. Mais le cuivre a rapidement été considéré comme le matériau idéal pour fabriquer des alambics. Il est relativement facile à mouler et à façonner en quelque forme que vous souhaitez, il conduit la chaleur facilement et efficacement et il est résistant à la corrosion.

En haut : alambic perse du XIIIe siècle (photo internet)

En haut : alambic perse du XIIIe siècle
(photo internet)

Cuivre versus acier inoxydable 
Néanmoins, il s’use et il est coûteux, ce qui a incité les distillateurs à expérimenter la distillation avec de nouveaux matériaux moins chers et plus durables, tels que l’acier inoxydable. Ce qui est arrivé notamment, mais non exclusivement, aux États-Unis. Cependant, les précurseurs, les utilisateurs « précoces » de l’acier inoxydable, ont remarqué rapidement un changement dramatique dans la qualité de leur distillat : une odeur de soufre importune qui n’a rien à voir avec les points de coupe ou la vitesse à laquelle les
alambics produisent.
Les distillateurs étaient arrivés à la conclusion que le cuivre était le matériau idéal pour distiller, suite à un processus d’essais et d’erreurs. A présent, ils ont découvert un avantage caché de ce métal par la même méthode, un avantage

Ci-dessus : alambic japonais de l’ère d’Edo (photo internet)

Ci-dessus : alambic japonais de l’ère d’Edo (photo internet)confirmé par des études plus approfondies et des expérimentations.

En fait, il faut considérer que le cuivre contribue à la qualité du distillat. La présence de cuivre à l’intérieur de l’alambic est essentielle pour permettre aux réactions chimiques complexes d’avoir lieu, notamment éliminer les composés de soufre très volatils (parmi les principaux, le diméthyltrisulfure ou DMTS) et aider à la formation d’esters, qui tendent à donner un caractère fruité au distillat.
Par ailleurs, ce processus est également indispensable pour les whiskies de grain fabriqués à partir d’alambics à colonne. Le cuivre est aussi bien utilisé pour confectionner les alambics que pour élaborer les plaques servant à rectifier l’alcool. C’est d’ailleurs dans le système de rectification que le cuivre agit le plus efficacement, là où les composés indésirables sont principalement concentrés.

Worm tube

 

Le condenseur « Worm tube » d’un alambic clandestin au magasin des gaelic whiskies sur l’ile de Sky.

Le condenseur « Worm tube » d’un alambic clandestin au magasin des gaelic whiskies sur l’ile de Sky.

Mais l’importance du cuivre va bien au-delà des alambics eux-mêmes, on le retrouve égalementpour condenser la vapeur d’alcool distillée. Dans les distilleries de whisky (celles de malt), on peut distinguer deux types de condenseurs – les condenseurs constitués d’une multitude de tubes insérés dans une enveloppe (shell and tube) de conception récente et les condenseurs plus traditionnels composés d’un tube en forme de serpentin baignant dans une cuve remplie d’eau fraiche (worm tube) – et les deux utilisent le cuivre.

Alambic et condenseur de type « shell and tube » de la distillerie GlenDronach.

Alambic et condenseur de type « shell and tube » de la distillerie GlenDronach.

Les « worm tube » sont constitués d’un serpentin en cuivre immergés dans des bacs d’eau, mais la fabrication des « shell and tube » nécessite davantage de cuivre, ce qui signifie plus de contact du distillat avec le cuivre. Par conséquent, lorsqu’on utilise ce type de matériel, le whisky mature est plus léger et développe généralement des arômes fruités et

                                                                                                                                                                                                                           

                                                                                                  

Pourquoi certains Washbacks sont-ils en bois & d’autres en acier inoxydable?

l101-13 Suite et fin Par Tony TERRAIN

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Les washbacks de Ben Nevis ou l’on retrouve un mix bois et acier inoxydable.

… Cependant, la raison la plus courante pour qu’une fermentation échoue est l’absence de propreté, ce qui peut conduire à l’infection du moût, en particulier par une bactérie connue sous le nom lactobacillus. Il se nourrit également du sucre contenu dans le moût, est en concurrence avec la levure, ce qui a comme conséquence d’augmenter l’acidité du moût et d’empêcher la levure de faire son travail correctement, à savoir faire de l’alcool. Le Wort infecté par le lactobacillus produit très rapidement d’autres arômes et saveurs, ce qui signifie qu’un contrôle strict sur la propreté des washbacks est impératif, si on souhaite conserver un wash homogène.
Les washbacks en bois sont poreux et plein de coins et recoins, notamment entre les planches ou dans les coins de la base, où les bactéries indésirables peuvent s’accumuler et gâcher le wash. Habituellement, une pulvérisation par de l’eau chaude et du détergent, suivi d’environ 30 mn de « cuisson » à la vapeur, peuvent tuer la plupart des microorganismes, bien que certains puissent persister. Les surfaces lisses des washbacks en acier inoxydable – en particulier ceux avec des bases coniques – peuvent être nettoyées de façon plus fiable, assurant que toutes « ces petites saletés » sont tuées. Contrairement à la maturation en fût pour le whisky, le bois lui-même n›a aucune incidence sur la saveur du wash – le fait qu’il réside peu de temps dans le washback, que sa teneur en alcool soit faible et que l›âge et le type de bois (jusqu’à 100 ans, et ce n’est pas du chêne…) utilisé pour la fabrication des washbacks ne peuvent agir sur le wash. L’effet sur la saveur dont vous avez peut être entendu parler avec les washbacks en bois provient des micro-organismes qui survivent au nettoyage et contribuent aux modifications des saveurs initiales du wash.

Le mout en fermentation chez Glenfarclas on distingue le « switcher ».

Le mout en fermentation chez Glenfarclas on distingue le « switcher ».

Certains distillateurs ont noté que le passage à l’acier inoxydable a entraîné un changement notable dans les propriétés organoleptiques de leur new spirit. Ceci est la raison principale pour laquelle Diageo n’a remplacé aucun de ses washbacks en bois par de l›acier inoxydable. D’autres, comme Glenfarclas, qui a troqué progressivement ses Washbacks en bois pour l›acier inoxydable au cours des années 1960, estiment qu›il ne fait aucune différence, le propriétaire de Glenfarclas George S. Grant  a même assuré que le processus a été mené lentement pour pouvoir suivre l›évolution de son distillat. Notez que, dans les deux cas, le maintien de la consistance du produit est de la plus haute priorité !
En fait, Glenfarclas a conservé ses couvercles en bois, un clin d’oeil à son patrimoine et aux Washbacks traditionnels, que la distillerie avait installé depuis les années 1790. Pour beaucoup de distillateurs, la décision de conserver ou même d’installer des washbacks en bois sur de nouveaux sites est due en premier lieu à l’attractivité (l’acier inoxydable parait moins artisanal et « glamour ») de leur distillerie.

Pourquoi certains Washbacks sont-ils en bois & d’autres en acier inoxydable ?

Premier épisode …..   Par Tony TERRAIN

Les « Washbacks » – pour ceux d’entre nous qui sont moins familiers avec le processus de distillation – sont des cuves circulaires de grande contenance, utilisées par les distilleries pour fermenter le moût. Ils varient de taille et de forme, mais leur taille est leur principale caractéristique : les washbacks doivent être suffisamment grands pour contenir plusieurs milliers de litres de moût avec un espace supplémentaire au-dessus du liquide pour que l’ajout de la levure permette au mélange des deux (le wash) de mousser et d’expulser du dioxyde de carbone. Certains washbacks possèdent des « switchers » (lames rotatives). Ils sont situés en haut des cuve pour éviter aux washs vigoureux et bouillonnant de déborder ; la plupart possèdent également des extracteurs de dioxyde de carbone (une seule distillerie écossaise, North British, recueille son dioxyde de carbone pour la vendre à l’industrie des boissons gazeuses – les autres l’évacue dans l’atmosphère) – tous ont des couvercles pour éviter la contamination par des corps étrangers. Les conceptions les plus modernes ont également une base en pente afin de faciliter le drainage et le nettoyage.
Les washbacks peuvent être fabriqués à partir de tout matériau robuste, facile à nettoyer et à réparer. Ils sont traditionnellement fabriqués à partir de bois, généralement le pin d’Oregon (Douglas) ou le mélèze. Ces bois sont choisis en raison des grandes longueurs que l’on peut obtenir de ces arbres, de leur forme droite et de leur structure étanche ainsi que leur résistance aux champignons. Dans les années 1950, il y eu des washbacks en béton, qui ont été installés par Joseph Hobbs dans la distillerie Ben Nevis, avant qu’ils ne soient retirés en 1981 par l’entreprise Whitbread alors propriétaire.

Au début du XXe siècle, l’acier inoxydable est reconnu comme un métal durable et facile à entretenir. Après la Seconde Guerre mondiale, quand il fut devenu plus abordable, les washbacks en acier inoxydablefirent leur apparition dans l’industrie du whisky.
En 1949, William Delmé-Evans incorpore des washbacks en acier inoxydable dans la distillerie Tullibardine, George Christie en installe dans la distillerie Speyside en 1955, mais celle-ci n’a pas ouvert avant 1990. Depuis, presque toutes les nouvelles distilleries construites entre 1960 et 1980 ont installé des washbacks en acier inoxydable, les deux seules exceptions étant Clynelish (mélèze, 1967) et Mannochmore (mélèze, 1971). Les deux ont été construites par Malt Distillers (DCL), qui n’a jamais installé de washback en acier inoxydable dans l’une de ses distilleries ; pas
plus que son successeur Diageo. L100 05L100 06
Alors pourquoi les cuves en acier inoxydable sont-elles devenues si populaire et pourquoi DCL – et, encore plus tard, Diageo – refuse d’installer ou même « de mettre à niveau » les washbacks de ses distilleries ?

La levure est un champignon complexe, qui exige des conditions idéales afin de convertir la totalité du moût sucré en alcool, dioxyde de carbone et chaleur. Certaines de ces conditions – nutriments, pH et oxygène – sont déjà contenues dans le moût, mais il y en a quelques-unes qui sont contrôlées par le washback.
La levure se développe à des températures stables et chaudes, 25 – 35 ° C étant l’optimum, mais en se multipliant elle dégage de la chaleur. Le washback doit donc être constitué d’un matériau résistant à la chaleur qui peut maintenir la température du wash de manière uniforme. Comme le bois ne conduit pas la chaleur, il est un parfait isolant, mais si la température du wash est trop élevée, il peut être difficile de la réduire.

En été comme en hiver, la « régulation » de la température du wash s’effectue communément en fonction des conditions ambiantes (s’il fait trop chaud à l’intérieur, on ouvre les fenêtres…) afin de s’assurer que la température du wash ne monte pas trop haut. Bien qu’il n’y ait guère besoin de réguler la température une fois la fermentation en cours (surtout en Ecosse, compte tenu du peu d’amplitude de ce paramètre), l’extérieur des washbacks en acier inoxydable peut être pulvérisé avec de l’eau fraîche mais pas les washbacks en bois…

                                                                                                 …Suite dans la lettre 101.

Plus vert sera le malt …

Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un projet abracadabrant né dans l’esprit tordu d’un as du marketing, consistant à créer un whisky de couleur émeraude, jugée plus « tendance » que l’ambré ancestral de notre boisson favorite. Même les Irlandais, pourtant fanatiques de tout ce qui est vert, n’y ont pas songé !
Plus sérieusement, il s’agit ici de souligner les efforts entrepris par l’industrie du whisky pour répondre aux besoins environnementaux actuels comme au souci de développement durable.

Certes, les Ecossais, économes depuis qu’ils existent, n’ont pas attendu les cris d’alarme concernant l’avenir de la planète pour s’y mettre.

Cela fait des siècles que les drèches, résidus solides après le brassage, servent à nourrir le bétail, ou que les fûts de vieillissement sont recyclés au moins deux ou trois fois avant d’achever leur mission. Et, depuis quelques années déjà, la piscine de Bowmore est chauffée grâce à l’énergie récupérée de la distillerie voisine.

Récupérer l’énergie

Grosse consommatrice d’énergie, la distillation a longtemps reposé sur l’emploi de sources fossiles, comme le charbon puis le gaz, même s’ils servent surtout à produire de la vapeur. Les remplacer par des sources renouvelables est donc devenue une nécessité, et, dès 2009, la Scotch Whisky Association s’est donnée comme objectif de couvrir 20 % des besoins en sources non fossiles, mais aussi de réduire de 10 % le poids des emballages, réaliser 40 % des emballages à partir de matériaux recyclés, voire de commercialiser des emballages totalement réutilisables ou recyclables. En ce qui concerne l’énergie, la réalisation la plus importante a été inaugurée au printemps dernier par le prince Charles en personne. Située à Rothes, il s’agit d’une centrale à biomasse, qui brûle le bois et les drèches afin de produire de l’énergie et de la vapeur. Celle-ci est utilisée surtout pour extraire la partie liquide des résidus de distillation (le pot ale) afin de produire un sirop alimentaire pour nourrir le bétail. Décidée par un consortium réunissant les principaux groupes de la région (Diageo, Edrington, Chivas, Inver House, Campari…), cette usine (72 millions d’euros d’investissements) va ainsi convertir les déchets de seize distilleries du Speyside, géné- rant plus de 8 mégawatts d’électricité, soit la consommation de 9 000 foyers. Ou, autrement dit, une économie de 46 000 tonnes de CO2 chaque année ! D’autres réalisations sont menées au niveau des distilleries elles-mêmes. Outre le système mise en place à Dufftown pour traiter par évaporation les résidus de distillation (voir l’article dans ce même numéro), l’importante distillerie de grain de Cameronbridge (Diageo) développe actuellement un projet de centrale à biomasse qui devrait, à terme, fournir 98 % de la vapeur et 80 % de l’électricité utilisés pour la distillation. Appartenant également à Diageo, la toute récente distillerie de Roseisle (12,5 millions de litres d’alcool de capa- cité annuelle) est équipée d’une installation de transformation des déchets en eau réutilisable et en méthane. Quant à Tomatin, elle a décidé de réaliser une nouvelle chaudière (1,5 million d’euros) fonctionnant non au pétrole, mais aux granulés de bois produits non loin de là à Invergordon. A la clé, 96 500 tonnes de CO2 devraient être économisées en 20 ans. Autre projet, celui de l’extension de Macallan, qui comprend une centrale à biomasse dont la mise en œuvre lui permettra de ne pratiquement plus recourir au gaz, alors que ce dernier couvre actuellement 90 % de ses besoins.

Beaucoup à faire encore

La multiplication de ces projets et réalisations ne doit pas faire oublier que les besoins sont encore immenses pour que le scotch whisky soit davantage « écolo-friendly ». Ainsi, en 2008 encore, 97 % de l’énergie consommée par cette industrie était d’origine fossile. Et, selon une étude récente, les distilleries écossaises produiraient annuellement 500 000 tonnes de drèches et 2 milliards de litres de pot ale ! Certes, une bonne partie est recyclée dans l’agriculture, mais sans récupération immédiate d’énergie. Toutefois, les projets de centrale à biomasse ont provoqué des craintes chez certains éleveurs écossais, qui craignent de devoir se passer à l’avenir des drèches pour nourrir leurs troupeaux. Comme quoi, il n’est pas vraiment facile de plaire à tout le monde !

Par Gilbert DELOS

Quand whisky rime avec écologie …

 

foret écologie

L’industrie du whisky est très friande en énergie (notamment pour chauffer ses alambics) et en eau (selon les sources, il faut entre 40 et 100 litres d’eau pour fabriquer 1 litre de whisky), ce qui a forcément un impact sur notre écosystème. Il serait pourtant réducteur de se cantonner à cet aspect, d’autant plus que les distillateurs ont décidé de soigner leur empreinte écologique. Alors que deviennent ces déchets de production ?

Toute personne s’étant déjà rendu en Écosse a immanquablement visité une distillerie dans laquelle on a pu lui expliquer les rudiments du processus de fabrication de l’« uige beatha », notre eau de vie préférée. Mais peu d’entre nous, voire même aucun d’entre nous, n’a eu l’occasion de découvrir la face cachée de ces d distilleries, qui sont pourtant des joyaux de technologies dans le domaine environnemental et qui constituent, ces dernières années, les plus gros investissements des grandes multinationales. Il est vrai qu’avec toute cette technologie, on est aux antipodes de l’image que veut véhiculer l‘industrie du whisky, à qui on loue volontiers un savoir-faire ancestral et un travail artisanal.

Ainsi, Diageo, un des leaders mondiaux dans le domaine des spiritueux et le plus grand distillateur de whisky écossais (28 distilleries de malt et une distillerie de grain en Écosse, au service des marques telles que Johnnie Walker, le numéro un mondial de la vente de Scotch Whisky) a déjà investi près de 100 millions d’euros dans la création de solutions innovantes, en matière d’énergies renouvelables et de développements durables, dans ses activités de distillation.

Le Speyside est la principale région productrice de whisky où les distilleries sont implantées le long de la célèbre rivière Spey, c’est donc naturellement dans cette région que Diageo a choisi d’exploiter ces nouvelles technologies pour produire ses énergies renouvelables.

Récemment, deux projets, bien que très différents d’un point de vue technologique, destinés à produire de l’énergie propre et renouvelable pour alimenter les distilleries de l’entreprise Diageo, ont vu le jour. Au cours des 12 derniers mois, on a vu la mise en service d’une nouvelle usine de bio-masse à Glenlossie et une nouvelle installation de digestion anaérobie à Dailuaine, deux distilleries situées au coeur du Speyside.

Dailuaine bio-energy plant

Dailuaine bio-energy plant

glenlossie

Glenlossie biomass and dark grains 

L’usine de bioénergie Glenlossie a nécessité un investissement de capital de 6 millions de livres sterling. Elle utilise près de 30 000 tonnes de drêche par an, ce qui correspond à la production d’environ 12 millions de litres de whisky. Il faut savoir que Diageo possède 17 distilleries de whisky de malt dans la région du Speyside et produit plus de 50 millions de litres d’alcool par an, ce qui permet d’alimenter cette nouvelle unité abondamment en drêches.

L’installation génère une puissance de 3,4 Méga Watts qui est utilisée pour alimenter les deux distilleries de malt adjacentes (Glenlossie et Mannochmore) ainsi que l’usine de « dark grains » (littéralement « grains sombres »), également sur place, et qui produit des aliments pour animaux à partir des résidus de distillation. L’usine de bioénergie apportera une contribution importante aux objectifs environnementaux mondiaux en réduisant les émissions annuelles de CO2 d’environ 6 000 tonnes.

Par ailleurs, le long de la rivière Spey, la société Diageo a également investi 6 autres millions de £ pour créer une nouvelle usine de bioénergie, qui utilise la technologie de digestion anaérobie pour traiter les eaux usées. L’utilisation de ces nouvelles technologies, à la pointe de l’innovation des énergies renouvelables, pour produire de l’électricité destinée à la distillation de malt est une première, et a été mise au point sur le site de la distillerie Dailuaine.

Cette usine utilise des résidus liquides provenant du processus de distillation pour produire du biogaz qui est ensuite utilisé dans une usine de cogénération (qui combine de la chaleur et de l’électricité) pour produire de l’électricité et de la vapeur qui sont utilisées pour alimenter la distillerie sur place et une usine de « dark grains ».

L’usine génère 0,5 MW de biogaz, fournissant ainsi 40 % de la demande électrique du site et permettant de réduire les émissions de CO2 de 250 tonnes. À la fin de tout le processus, l’eau propre qui a été déchargée est sans impact sur l’environnement et les résidus solides sont utilisés par les agriculteurs en tant que bio-engrais.

Les distilleries sont implantées le long de la célèbre rivière Spey, c’est donc
naturellement dans cette région que Diageo a choisi d’exploiter ces nouvelles technologies pour produire ses énergies renouvelables.

Il est à noter, qu’en novembre et décembre derniers, Diageo et sa distillerie Dailuaine (ou plutôt son usine de digestion anaérobie) ont été récompensés par deux prix de l’environnement écossais (« Best Project Award » au « Scottish Green Energy Awards » et finaliste au « VIBES Awards » dans la catégorie  « environnement et technologie propre »).
A ces projets orientés sur les énergies renouvelables s’ajoutent la très récente construction de la distillerie Roseisle sur laquelle a été implantée une usine de bioénergie. En 2010, Roseisle a été la première distillerie de whisky de malt écossais à inclure une usine d’énergie renouvelable. Un investissement de 17 millions d’€ dans les technologies vertes avait été nécessaire de manière à ce que 50 % des besoins en énergie de la distillerie proviennent de l’énergie renouvelable.

Tony TERRAIN

Aux origines du goût

origines-whiskyDes céréales, de l’eau pure en abondance, un système de distillation, des tonneaux : la fabrication du whisky, comme de toute eau-de-vie, est assez simple dans son principe comme dans ses ingrédients et les équipements qu’elle nécessite.

L’orge est la céréale la plus intéressante pour élaborer du whisky, très riche en amidon elle est capable de se transformer en sucres fermentescibles. Enfin, c’est la céréale qui résiste le mieux au froid, arrivant à pousser dans les zones les plus septentrionales où d’autres ne réussissent pas à se développer. Aussi l’orge est toujours présente quelque soit le type de whisky fabriqué. Même pour le whisky de grain, il faut toujours ajouter un peu d’orge maltée afin de faciliter les opérations.

Pour être utilisable, l’orge doit être transformée en malt : une fois récoltée, elle est mise à germer pendant une semaine, puis séchée. C’est à ce stade qu’intervient la tourbe, du moins en Écosse.

Le séchage (appelé touraillage) est réalisée sur des feux de tourbe, parfois complètement, parfois en partie, où elle est associée à du charbon, dans des fours en forme de pagode, les «kilns». A noter que le séchage peut être réalisé sans tourbe, c’est d’ailleurs aujourd’hui le cas le plus fréquent.
D’autres céréales sont également utilisées, comme le blé, le maïs, le seigle, voire l’avoine, pour élaborer des whiskies dits «de grain», ou encore les whiskeys américains.