Bushmills

Où ?

En Irlande du Nord, dans le comté d’Antrim, très proche de la mer… et des côtes d’Ecosse, les plus proches se situant à une quarantaine de kilomètres. Non loin de là se trouve la célèbre Chaussée des Géants et ses dalles de basalte qui semblent avoir été façonnées par l’homme pour pouvoir traverser la mer… à pas de géant tout de même. La rivière Bush a donné son nom au village et à la distillerie qui s’y trouve. Le centre de visite est très fréquenté.

Quand ?

1608, date de naissance revendiquée de la distillerie, correspond en fait à la délivrance d’une licence de distillation à un certain Sir Thomas Philips, du comté d’Antrim, sans qu’il soit clairement précisé qu’il s’agit exactement du site de Bushmills. De toute façon, l’élaboration du whisky dans la région est attestée dès le 15ème siècle. Et des sources concordantes établissent l’existence de la distillerie clandestine en 1743, avant son enregistrement officiel en 1784. Tout cela en fait indubitablement la distillerie la plus ancienne toujours en activité, non seulement en Irlande, si ce n’est dans le monde…

La distillerie a été gravement endommagée en 1885 par un violent incendie, qui n’a laissé debout que les anciens bâtiments de maltage, le reste des installations ayant été reconstruit par la suite.

Qui ?

L’histoire n’a pas retenu le nom du fondateur de Bushmills, ni de ses successeurs d’ailleurs, malgré l’ancienneté de sa création. La distillerie a participé, comme de nombreuses autres, au succès du whiskey irlandais au 19ème siècle, notamment aux Etats-Unis, avant l’effondrement des ventes causé par la Prohibition. Mais elle a réussi à survivre à la tourmente, et va même s’allier au début des années 70 avec les autres distilleries rescapées, pourtant situées en République d’Irlande, pour former Irish Distillers, seul producteur de whiskey de l’île, et finalement acheté par le groupe Pernod-Ricard, pour contrecarrer une OPA anglo-saxonne… Toutefois, le groupe français revend la distillerie à Diageo en 2005.

Comment ?

Bushmills pratique la triple distillation avec un total de dix alambics à repasse, c’est-à-dire la parfaite illustration du style irlandais classique. Longtemps, la distillerie a utilisé de l’orge malté, mais aussi non malté comme matières premières, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Toutefois l’orge est en partie tourbée. De même, les cuves de fermentation en bois d’antan ont laissé la place en 1994 à du matériel en inox. D’autres modernisations importantes ont été réalisées depuis le rachat par Diageo.

Dans le passé, la distillerie était surtout connue pour ses blends, réalisés avec des whiskies de grain provenant de la distillerie voisine de Coleraine (fermée en 1978), puis de Midleton, près de Cork en République d’Irlande. Plus récemment, elle a intensifié sa gamme de single malts.

Quoi ?

Aux cotés des blends qui ont longtemps tenu la vedette (Black Bush et Bushmills Original), la gamme des single malts comprend aujourd’hui un 10 ans, un 16 ans (Triple Wood, dont une finition en fût de porto) et un 21 ans avec une finition de deux ans en fût de madère.

Par ailleurs, la distillerie élabore régulièrement des séries limitées, avec souvent des finitions particulières, ce qui est très peu usité en Irlande.

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