Glenfiddich

Où ?

“La vallée des cerfs” (traduction du gaélique Glen Fiddich) est située à proximité de la ville de Dufftown, un centre important du Speyside, au centre des Highlands, qui compte nombre de distilleries. La source Robbie Dhu, située sur les hauteurs, a été choisie dès la fondation de la distillerie pour sa pureté et sa faible acidité. La distillerie a été une des premières à ouvrir un centre de visite, et c’est aujourd’hui le plus fréquenté d’Ecosse.

Quand ?

C’est le soir de Noël 1887 qu’a été produit le premier malt à la distillerie créée par William Grant. Elle avait été construite par lui et sa famille (neuf enfants), aidés simplement par un maître charpentier. Les alambics avaient été achetés d’occasion à la distillerie Cardhu, qui souhaitait rénover son matériel, pour la somme de 119 livres 19 shillings 10 pence. Leurs successeurs ont été conçus sur le même modèle, mais on en compte aujourd’hui 28 en activité. La distillerie et l’ensemble du site, très important, ont été progressivement modernisés et agrandis au fil des années.

Qui ?

Né en 1839 à Dufftown, William Grant mettra de longues années à réaliser son rêve : être propriétaire de sa propre affaire. D’abord garçon vacher dès l’âge de sept ans, il devient ensuite employé aux écritures dans une cimenterie. Puis il entre comme employé à la distillerie Mortlach (Dufftown), où il se prend de passion pour le whisky. Pendant 20 ans (il terminera directeur de Mortlach), il économise patiemment sur son salaire pour se bâtir sa propre distillerie. Ce sera chose faite en 1887 à Glenfiddich. Mais l’année suivante, la retentissante faillite Pattison l’amène à se garantir une plus grande indépendance, en devenant également blender et négociant de ses propres whiskies.

Cinq générations après, Glenfiddich est toujours une entreprise familiale indépendante, possédant également les distilleries Balvenie, Kininvie et celle de grain à Girvan, dans les Lowlands.

Comment ?

Farouchement indépendants, William Grant et ses héritiers ont toujours tout mis en oeuvre pour ne pas dépendre des blenders. Outre la création et le développement de leurs propres chaînes d’embouteillage (une particularité qu’ils sont les seuls à avoir en Ecosse avec Springbank et maintenant Bruichladdich), leur initiative la plus audacieuse a été sans doute de lancer dès 1963 le premier embouteillage d’un single malt. Une démarche considérée comme une pure folie dans le monde du whisky, puisqu’à l’époque les malts ne servaient qu’à l’élaboration des blends. Mais en choisissant un malt pâle et peu agressif, conditionné dans une bouteille triangulaire totalement originale, Grant’s allait rencontrer un phénoménal succès avec Glenfiddich, qui perdure toujours depuis.

Quoi ?

Longtemps, le Old Reserve, sans indication d’âge, a constitué la référence principale, voire unique de Glenfiddich. Il s’appelle aujourd’hui Special Reserve, avec un âge de 12 ans.

Mais depuis quelques années, la gamme a été élargie, pour mieux s’adapter à la demande. Outre des références d’âge plus élevé, comme l’Ancient Reserve 18 ans, le 21 ans et le 40 ans, sans parler de quelques raretés comme le 40 ans ou le 1937, Glenfiddich a su innover avec entre autres :

– le Solera Reserve 15 ans, qui emprunte une technique venue du xérès. La solera est un grand foudre (37 500 litres) où sont assemblés des malts d’au moins 15 ans provenant d’un vieillissement en fûts de chêne neufs, en fûts de bourbon et en fût de bourbon. La solera n’est jamais vidée totalement (de la moitié au maximum) et le niveau est régulièrement complété. Une telle technique, proche de celle du blending, apporte au malt beaucoup de complexité et une grande harmonie générale, avec notamment des dominantes vanillées et boisées

– le Havana Reserve 21 ans a connu une finition de quelques mois dans un fût ayant contenu du rhum cubain. Un malt plutôt exotique à la dégustation, même si ce ne sont pas les arômes issus de la canne à sucre qui dominent le plus, mais des notes d’agrumes, d’épices, de gingembre, voire florales qui lui donnent beaucoup de charme et d’intérêt

– le Rich Oak (14 ans) résulte dans une finition en fûts de chêne neufs (américains et espagnols) celui qui lui donne des notes boisées très originales ainsi que fruitées.

Les distilleries de A à Z