« FREEDOM AND WHISKY GANG THEGITHER… »

…déclama Robert Burns fi n XVIIIe dans un pamphlet au goût révolutionnaire cher à cette période.

Si, en première lecture, la condamnation des taxes apparait comme l’acteur principal de ce texte engagé, cette saillie du célèbre barde écossais pourrait également éveiller nos esprits vers une interprétation beaucoup plus vaste…

De fait, si une thérapie maltée peut être considérée par certains comme une libération de l’esprit, il a fallu prendre beaucoup de libertés.

Pour en arriver aux produits que nous estimons aujourd’hui !

Rappelez-vous :
Avant le XIXe siècle, en dehors de l’épisode « FERINTOSH », cet alcool relevait principalement de pratiques rurales peu codifiées …

En revanche les années 1820/1860 ont vu l’avènement de nouvelles pratiques liées à une certaine libéralisation des textes & des techniques qui ont permis aux pionniers tel SMITH de GLENLIVET pour le « malt » ou les, USHER, STEIN & COFFEY pour le « blend » de lancer une dynamique toujours « en Marche » comme nous le rappelle le très smart « Johnnie ».

Ensuite, les grands commerçants & industriels ont pris le pouvoir, les grosses unités des Lowlands et un marketing naissant (rappelons-nous des 500 perroquets des frères Pattison, premier jingle d’accroche sonore) ont érigé le produit au niveau d’une institution quasi universelle dans une ère victorienne que rien ne semblait pouvoir ébranler… Jusqu’à cette année 1899 où des ventes excessives de produits non disponibles ont acculé de nombreuses
entreprises à la faillite… Comme quoi certains indélicats ont pris la liberté de se planter et de faire exploser cette bulle spéculative bien avant les MADOX et Cie !

Au début du siècle dernier (le XXe), le phylloxéra ayant durablement impacté la consommation d’alcools de vins, les alcools de céréales prirent le relais et les soldats anglophones engagés dans les premiers confl its mondiaux pouvaient tenter de s’arroger de brefs instants de liberté, de retour au pays virtuel (de réalité augmentée ?), lorsqu’ils savouraient un dram au fond des tranchées …

Tout comme les consommateurs des « Speakeasies » de Brookling étaient rentrés en résistance pour assouvir leur soif de liberté en attendant l’abrogation de l’amendement castrateur…

Plus près de nous, les 30 glorieuses nous ont amené la liberté de choix, le petit monde que constituait les quelques marques disponibles en France dans les années 70/80 (les étagères de Monsieur Bénitah contenaient moins de 200 références) ne demandait qu’à être exploré et ce, en toute liberté, à des prix qui paraissent dérisoires aujourd’hui !

Bref d’un produit rugueux confi dentiel issu du fin fond des territoires du nord-ouest de l’Europe certains pionniers épris de liberté de choisir et d’entreprendre ont permis de créer une référence, un standard international, un marqueur social et identitaire en l’espace de 2 siècles…
Slainte !
Benoît LEFEBVRE