Des histoires à dormir debout

Ou comment conserver nos whiskies
Aussi vrai que nos meilleures bouteilles de vin demandent le plus grand soin afin de les conserver, pénombre propice, calme, température stable, humidité, ventilation qui permettrons une lente évolution et une dégustation à leur apogée (si vous avez pu patienter jusque là !), nos fioles de whiskies ne conserveront longtemps leurs qualités qu’à certaines conditions. Lorsque le maître distillateur décide de mettre en bouteille tel fût ou tel assemblage, ‘’ la messe est dite’’ et pour résumer, le whisky ne vieillira plus une fois en bouteille, mais cependant nécessite certaines précautions pour que le temps ne lui fasse pas subir quelques outrages et que la couleur, le degré alcoolique et ses qualités gustatives soient préservés.

Que votre bouteille soit pleine ou entamée, elle sera conservée à l’abri de la lumière et des importuns, cela va sans dire ! La lumière du jour peut être à la longue, néfaste, en particulier si votre whisky contient de l’extrait de caramel destiné à lui donner une bonne mine. Sur vos rayons, elle vous attendra patiemment debout, surtout si le bouchon est en liège, celui-ci ne résisterait pas longtemps à l’agression de l’alcool, (mais debout le liège a une fâcheuse tendance à sécher…) et rassurez-vous, en règle générale elle sera plus patiente que vous. Évitons-lui de gros écarts de température ou une température excessive, elle vous en sera reconnaissante. Enfin elle doit être parfaitement fermée si vous ne voulez pas que s’estompent ses qualités aromatiques par l’évaporation de composés volatils ou entraîne une diminution du degré d’alcool. Bien que présentant moins de charme, le bouchon synthétique ou la capsule à vis montrent là leur supériorité.

Une bouteille ouverte peut se dégrader au contact de l’air, surtout s’il s’agit de parfums légers et subtils et si cette bouteille est fortement entamée. Alors suivez notre conseil, ne la laissez pas trop longtemps sans lui rendre visite, et bien sûr insistez auprès de vos amis pour qu’ils fassent de même !!. Malgré tout, après quelques semaines un whisky un peu agressif peut paraître se bonifier au contact de l’air et acquérir la douceur qui lui manquait. Il faut donc comme dans beaucoup de choses trouver le juste équilibre entre l’attente et la précipitation.
Alors amateurs ou collectionneurs, vous pourrez sans crainte continuer à les contempler, les caresser, les surveiller. Et comme le rappelle justement Charles Mac Lean : à la différence d’une collection de timbres, si on se lasse… on peut toujours les boire !

Slainte

Gérard TRENTESAUX