RACONTEZ-MOI UNE HISTOIRE …

Les contes, interprétation du réel, les légendes interprétation du passé…

Loin de nous, Homère et son Odyssée nous emmenait dans un parcours initiatique où se mêlaient déjà le conte et les légendes.

L’Ecosse est imprégnée d’histoires d’apparitions, de monstres et d’êtres surnaturels où les mystères fascinent depuis les origines. Parmi elles, comment ne pas parler d’Halloween pour vous mettre dans l’ambiance, dont l’origine serait un héritage des celtes pour célébrer le début de l’Automne et qui est maintenant l’occasion de fêtes d’un continent à l’autre.

En Bretagne, nous avons les Korrigans et les Elfes. Eh bien en Écosse, ils ont les Kelpies ! Ces créatures sont des métamorphes, elles peuvent changer de forme à volonté comme les « transformers » avec lesquels jouent nos bambins. Le Kelpie est représenté la plupart du temps sous la forme d’un cheval puissant, dangereux, malveillant (et attirant…mais attention, c’est un truand comme disait Dutronc). Ils seraient les gardiens des lacs écossais et attireraient les promeneurs imprudents, donc regardez où vous mettez les pieds.

La Chaussée des Géants bien qu’elle soit en Irlande fait partie de ces légendes aux origines mystérieuses, qui aurait été un lien éphémère entre l’Irlande et l’Ecosse pour que s’affrontent déjà ces deux voisins, comme un préambule au tournoi des cinq nations.

Enfin, ne faisons pas la fine bouche, les châteaux hantés d’Ecosse alimentent aussi le monde des esprits et des démons, avec leurs couloirs masqués et leurs dédales imprévisibles.

Charles Perrault, Hans Christian Andersen, Grimm, chacun leur tour vont traduire en contes des récits légendaires, qu’ils viennent d’Allemagne, du Danemark ou de France.

Recueil anonyme de contes populaires d’origine arabe, persane et indienne « les mille et une nuits » sont une mine pour les amateurs de contes ! Schéhérazade est là, chaque nuit, pour de nouvelles aventures.

Dans « la Ferme africaine », Karen Blixen nous dit sa passion pour les histoires vraies ou inventées qu’écoutent ses amis Berkeley Cole et Denys Finch Hatton, autour de la cheminée de sa ferme, elle, qui savait à merveille emmener ses auditeurs dans l’imaginaire des contes. Dans sept Contes Gothiques, un vieil évêque danois lui aurait dit, qu’il y avait de nombreuse façons d’arriver à la vérité, et que le bourgogne en était une. (Entre nous, posons-nous la question, pourquoi pas le whisky ?) …

Saint-Exupéry avec le petit prince, tout à la fois un conte, une fable philosophique, un message que l’on peut décoder de plusieurs manières, 27 chapitres qui délivrent chacun un message différent, un symbole qu’il va falloir interpréter, sinon que fait le mouton dans sa caisse ?

Quel chemin et quel temps faut-il parcourir pour devenir une légende, transmission et traduction en sont les deux mamelles, et chacun va y introduire ses propres fantasmes en s’éloignant petit à petit de son origine. Richard Matheson, dans son roman de science fiction « Je suis une légende » (1954), décrit, pas à pas, le mécanisme qui fait passer de la réalité à l’imaginaire.

Laissons passer quelques décennies. Dans notre univers malté, qu’est-ce qui apparaîtra comme légendaire ? Des bouteilles oubliées, des distilleries disparues, des lieux effacés, d’emblématiques logos. Qui se souvient de Tam O’Shanter, le poème de Robert Burns ? Là, Tam va surnommer la sorcière Nannie Dee « Cutty Sark », soit chemise courte. Ce qui avec le temps deviendra un célèbre clipper, puis un emblématique whisky.

Slainte …. Gérard TRENTESAUX