LE BONHEUR EST DANS LE FÛT

Une verticale SPRINGBANK ? Pour un non initié ce pourrait être une nouvelle voie d’escalade, mais voilà, pour les amateurs que nous sommes il y avait de quoi exciter plus d’un palais, même si la notion d’escalade n’est pas exclue de nos agapes.

Imaginez mon cousin : trente cinq personnes à Lille, plus de cent à Paris, pour ce qui fut les 7 et 8 juillet une des plus belles dégustation de l’année. Hélas nous dûmes refuser du monde tant à Lille qu’à Paris !

Le 8, jusqu’au dernier moment nous espérions contrôler les éléments, et nous réunir sur la terrasse verdoyante et ombragée du restaurant du stade Jean Bouin. Et pourtant rien n’y fit, les orages, redoublant de violence, nous ont contraints à nous réfugier dans la salle de restaurant initialement prévue pour 80 personnes ! Angoissés nous fûmes, jusqu’à ce que notre hôte Didier DELU trouve la solution en réaménageant la salle avec hardiesse et professionnalisme.

Nous avions le privilège d’accueillir Kate WRIGHT responsable de l’export pour la distillerie SPRINGBANK, et qui cédant à nos sollicitations, était venue avec quelques exclusivités dans ses bagages. Pensez : un LONGROW 13 ans, tourbé bien sûr, puissant et remarquablement harmonieux, qui ne fera sa première apparition en public qu’à l’automne, un HAZELBURN brut de fût distillé en 97, dominé par les agrumes, et restera encore dans les langes pendant un an, un SPRINGBANK 14 ans au degré naturel, avec une finition en fût de rhum (qui disait que chez Springbank on ne connaissait que le Bourbon barrel ?) Il n’y aurait eu évidemment pas de verticale si un SPRINGBANK 15 ans à 46 %. (Bientôt disponible au Clan- premier scoop-) et un grand, que dis-je grand, énorme SPRINGBANK 28 ans (Encore disponible……au clan ) n’avaient pas été de la fête.

Parmi nous ce soir là, Martine NOUET, écrivain, journaliste, auteur entre autres du très beau « les routes du Whisky », et entre autre grande prêtresse de la cuisine au whisky, testant tout au long de la soirée ces fioles avec une joyeuse gourmandise, et bien sûr Gilbert DELOS, également journaliste et écrivain, dont les subtiles commentaires nous font toujours découvrir de nouvelles choses au fond de notre verre.

Tout au long de la soirée Kate pu nous parler de l’originalité de cette distillerie mythique du Kintyre, seule survivante avec GLEN SCOTIA d’une période pléthorique où la presqu’île comptait jusqu’à 30 distilleries ! SPRINGBANK reste une distillerie artisanale, perpétuant la tradition des distilleries « de ferme » : là où quatre à cinq personnes suffisent pour faire fonctionner une distillerie « high tech » presque entièrement automatisée, quinze personnes sont nécessaires chez Springbank pour la distillation, l’embouteillage et la tonnellerie (Quelques douelles à rajouter de ci de là sur ces étranges cuves en bois que l’on se cède, s’échange, que l’on répare de par le monde!).
Propriété de la famille Mitchell depuis sa création en 1828, elle produit les whiskies Springbank, Longrow et Hazelburn (depuis 97). Preuve de son remarquable dynamisme, après avoir aidé au redémarrage de Glen Scotia, elle s’apprête à remettre en production la distillerie GLENGYLE, située à un jet de pierre (c’est presqu’île scoop !) qui fut fermée en 1925, et nous donne rendez-vous en 2014 pour les premiers embouteillages !

Quelle belle soirée…..

Gérard TRENTESAUX