« Rond mais bien épicé » …
Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Une localisation qui la voit parfois classée dans le Speyside (très voisin), mais aussi dans les Highlands du Nord. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fin des années 50, avec notamment le changement des alambics. Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production, puis reprise par le groupe BenRiach en 2013.
Ambré. Nez sur le caramel d’abord, avec une dominante maltée. Belle puissance à l’attaque, mais aussi avec de la douceur apportée par l’oloroso. Raisins blancs et raisins secs dominent une belle palette aromatique évoluant surtout sur le fruité. Charmeur malgré son degré élevé, sa rondeur fruitée persiste longuement, bien relevée par des notes épicées.
« Généreusement puissant » …
La plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics existants (mais la moitié seulement sont utilisés actuellement) et une capacité de production de plus de 12 millions de litres par an. Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients … des négociants japonais, qui depuis l’exploitent sans discontinuer. Selon les auteurs, Tomatin se rattache au Speyside … ou aux Highlands du Nord !
Ambré légèrement orangé. Nez assez doux, puis prenant de la puissance fruitée (raisins de Corinthe) à l’aération. Attaque forte et puissante, puis on retrouve le raisin de Corinthe du nez sur une solide base maltée. Généreux voire opulent, il décline aussi des notes de pomme cuite et de caramel au beurre. Persistance harmonieuse sur le fruité vineux.
« Étonnamment peu tourbé » …
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, ont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Jaune doré. Nez surtout malté, à peine marqué par la tourbe. Attaque généreuse mais sèche, presque minérale. Le fruité domine (poire, coing, pomme jaune), alors que la tourbe reste au second plan… mais ne se fait pas oublier. Un Springbank plus céréalier que tourbé, c’est plutôt rare… et pourtant très réussi ! La distillerie des Mitchell a décidément toujours de quoi nous étonner.
« Un concentré de tourbe » …
Sous cette dénomination originale (« Comme nous l’avons trouvé »), Ian Mac Leod propose régulièrement l’embouteillage d’un fût unique (single cask) soutiré sans la moindre manipulation : pas de réduction, pas de fi ltrage à froid, pas de colorant. Pur et naturel, peut-on dire. Tout repose bien évidemment sur le talent et le savoir-faire du maître de chais pour sélectionner un fût intéressant. Cette fois encore, le fût provient d’une distillerie d’Islay.
Jaune très pâle. Bien tourbé dès le nez, avec une forte dominante phénolique. Et c’est aussi la tourbe qui l’emporte en bouche, avec un caractère un peu brûlant vu le degré d’alcool. L’ensemble est puissant, bien sec, net et sans fioritures, avec juste quelques notes céréalières en arrière-plan. A ne pas manquer pour tous les amoureux de tourbé…
« Jeune, mais puissamment tourbé » ..
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, qui appartient maintenant au groupe Distell, et qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, principalement tourbée.
Jaune très pâle, presque incolore. Nez fortement tourbé d’entrée, plus phénolique que végétal. En bouche, beaucoup de puissance, et, malgré un âge vraiment très jeune, déjà une belle rondeur autour de la tourbe, accompagnée de quelques notes fruitées et épicées. Belle
persistance tourbée.
« Bien épicé pour l’apéritif » …
Située au nord de la ville de Keith, dans l’extrême ouest du Speyside, cette distillerie est installée sur les bords de la rivière Isla (à ne pas confondre avec l’île réputée pour ses malts tourbés). Fondée en 1886, elle alimente surtout les blends Dewar’s, et a été complètement reconstruite dans les années 1970. Appartenant au groupe Bacardi depuis 1998, les embouteillages officiels sont encore assez rares.
Jaune pâle. Nez peu expressif, plutôt céréalier et floral. Attaque puissante, surtout épicée, puis de la rondeur fruitée en bouche : poire jaune, pomme un peu caramélisée. Finale plus sèche voire astringente, avec une forte dominante de poivre noir, menant à une belle persistance maltée. Apéritif, certes, mais pas seulement…
« Un solide compagnon » …
Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbeltown, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank. Il s’agit de la renaissance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant
à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran
(pour des raisons de propriété commerciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région. Aux côtés de Springbank, la distillerie est dédiée à des expérimentations, notamment sur des malts très tourbés.
Le nez est toasté, avec une dominante de vanille. En bouche, ce sont le fruité puis le tourbe qui s’expriment. La finale est marquée par de la douceur, avec une belle longueur (d’après les notes de dégustation de la société Dugas).
« Tourbé comme un viking » …
Donald MacKenzie (ambassadeur whisky chez Dugas) et son ami d’enfance Mackay Smith ont créé leur société d’embouteilleurs indépendants en lançant Flatnöse, deux blended malts. Puis ont suivi un premier Bårelegs, single malt bien tourbé provenant d’Islay (leur île natale), puis un autre provenant des Highland. Celui-ci, baptisé Hache de Guerre (Battle Axe, l’arme des vikings) provient également d’Islay. Tous leurs whiskies sont embouteillés sans filtration à froid.
Jaune pâle. Nez tourbé dès l’attaque, avec un caractère un peu iodé. En bouche, la tourbe se développe immédiatement, franchement phénolique. Le corps est chaleureux, un peu brûlant, avec aussi un beau fruité (pomme cuite) qui le rend plus riche et plus supportable. Finale davantage sur la rondeur, avec une belle persistance tourbée. A noter que le degré d’embouteillage, proche du degré naturel d’un brut de fût, correspond à la latitude située à mi-chemin entre les deux villages natals des deux fondateurs.
« Comme un vin rosé … »
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.
Couleur rosée tirant sur l’orangé. Nez sur les fruits rouges, avec un peu de tourbe en filigrane. Bien sec à l’attaque, voire un peu brûlant, il est bien marqué par les fruits rouges, voire le vin, alors que la tourbe est plutôt discrète, en arrière-plan. Mais l’ensemble est harmonieux, agréablement fruité, rappelant presque un vin rosé… la puissance du malt en plus !
« À l’attaque »
Située à Thurso, tout au nord de l’Ecosse, la distillerie a été construite en 2012 par un groupe d’investisseurs, sur un site ayant déjà connu une distillerie entre 1821 et 1860. Avec un nom signifiant la source du loup, elle se veut de caractère artisanal, avec une distillation « lente et douce » selon ses créateurs. 4 malts sont déjà commercialisés, ainsi que des séries limitées.
Jaune légèrement doré. Nez assez puissant, sur les céréales et les fruits jaunes. Franchement brûlant à l’attaque (un peu d’eau n’est pas inutile), il se développe ensuite sur un corps plus moelleux, surtout malté, avec des notes de vanille (fût de bourbon) et des notes poivrées sur la finale. Portant à juste titre le nom du navire de guerre viking, voilà un presque brut de fût qui vous remet d’attaque.