« Quand le tourbé devient gourmand » …
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963.
Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, qui appartient maintenant au groupe Distell, et qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.
Jaune clair. Nez huileux, voire gras, avec une dominante tourbée. Et cette tourbe marque puissamment l’attaque en bouche, sur un versant terreux et herbacé. Puis le corps devient plus gourmand, sur le chocolat noir, la vanille et les épices. Longue persistance tourbée et poivrée, malgré son très jeune âge.
« Un puissant bien charpenté » …
Située dans une vallée reculée à la limite du Speyside, cette distillerie centenaire (fondée en 1898) sert depuis toujours à l’élaboration du blend Teacher’s. Malgré son importance – huit grands alambics – elle est encore méconnue, mais sa notoriété augmente depuis son acquisition par Jim Beam -Suntory en 2005.
Jaune doré. Nez puissant (surtout pour un réduit) à dominante maltée mais vineuse également. En bouche, corps bien charpenté aux notes épicées (poivre noir) et boisées (vanille). L’ensemble est moelleux, voire miellé. Finale bien persistante avec une légère présence du vin.
« Bacon et charbon de bois » …
La distillerie Loch Lomond a été construite en 1966. Fruit d’un partenariat entre Duncan Thomas, le propriétaire américain de Littlemill (aujourd’hui détruite), et Barton Brands (société basée à Chicago), elle a été créée en plein boom de la construction de distilleries écossaises dans les années 1960. Fermée en 1984, crise oblige, Loch Lomond a finalement était rachetée en 2014 après avoir connu plusieurs propriétaires. Sous la houlette de Glen Catrine, elle est devenue la distillerie la plus fl exible et probablement l’une des plus innovantes d’Ecosse. L’embouteilleur indépendant Cadenhead a voulu nous présenter tout le savoir-faire de cette distillerie écossaise le temps d’une cuvée .
Distillé en 2005, ce Single Malt a été intégralement vieilli en ex-fût de Xérès Oloroso pendant 17 ans. Cadenhead Loch Lomond 2005 17 ans révèle un profil aromatique original qui s’articule autour de notes lardées et fumées soutenues par les épices et le miel. Nez : bacon, charbon de bois, sauce soja. Bouche : sauce BBQ sucrée, bacon, miel, fumée de cigare. Finale : Porc effiloché, poudre de cacao, poivre blanc, fruits noirs trempés dans le rhum.
(Notes de dégustation Sté DUGAS)
« Douceur de l’automne » …
Acquise en 2006 par Neil McGeoch, cette ferme remontant au 18ème siècle et située dans les Lowlands cultive de l’orge pour élever des bovins. Mais, face à la demande des malteurs, Neil McGeoch consacre vers 2015 20 ha à l’orge de brasserie. Rapidement, lui vient l’idée de devenir lui-même distillateur de whisky, installant alambics et fermenteurs dans l’ancienne porcherie et l’étable. Supervisé par John Campbell, ancien directeur de Laphroaig, le premier single malt est distillé en 2018.
Ambré soutenu, aux reflets rosés. Nez automnal (fallow veut dire jachère en anglais) aux notes vineuses et fruits cuits. De la puissance en bouche, sur la cerise confite, le cassis et autres fruits rouges, le tout très fondu et bien harmonieux, relevé par quelques notes poivrées. Finale d’une belle douceur.
“Déjà pleinement mature pour son âge“
Avec un nom qui signifi e en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura,
et une eau bien tourbée, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de maltspuissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Compte tenu de la demande, elle a été à nouveau agrandie en 2011, ce qui porte sa capacité à 6,5 millions de litres par an. Élégants et bien tourbés, ses malts sont disponibles en de multiples versions, mais existent aussi des malts non tourbés.
Jaune doré. Le tourbé caractéristique de la distillerie se manifeste dès le premier nez, sur une solide base maltée. Belle puissance en bouche, surtout pour un réduit, allant du tourbé phénolique à de franches notes poivrées, avec une fi nale fruitée légèrement brûlante. Malgré sa relative jeunesse, un tourbé en pleine maturité qui fait honneur à la distillerie.
“Un apéritif très fermier“
Fondée en 2016 par Tom Mellor et David Thomson, la Spirit of Yorkshire Distillery est installée dans une ferme du Yorkshire, dont elle utilise intégralement l’orge cultivée sur place et maltée non loin de là. Élaboré sur deux types d’alambics, leur premier whisky, lancé en 2019, a vieilli en fûts de bourbon, mais la distillerie élabore aussi une gamme de single malt connaissant des fi nitions spéciales en fûts de vin rouge espagnol, de bière India Pale Ale, de moscatel ou de whisky tourbé.
Jaune clair. Nez assez doux, plutôt sur les fruits jaunes avec des notes céréalières. Attaque assez puissante, avec une belle rondeur en bouche. Les fruits jaunes dominent, avec un peu de poivre. Finale plus sèche avec une légère astringence, de quoi constituer un excellent apéritif.
« Doux et puissant à la fois »
La plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingttrois alambics existants (mais la moitié seulement
sont utilisés actuellement). Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients… des négociants et distillateurs japonais. Acquise pour
fournir des malts pour leurs blends, elle s’est tournée depuis 2004 vers des single malts d’une
belle diversité aromatique.
Jaune assez clair. Nez bien malté, avec de la douceur et une pointe de suavité. Plutôt rond et gourmand à l’attaque, il devient plus sec en bouche, avec du fruité (poire et pomme), relevé par quelques traces poivrées. Réunion intéressante de la puissance maltée et de la douceur fruitée apportée par le fût, il est très accessible et plaira à de nombreux palais.
« Un puissant charmeur »
Fondée en 1891 par le créateur de White Horse, Peter Mackie, cette distillerie a servi principalement à l’assemblage de ce blend, même si son embouteillage en single a commencé très tôt, quoiqu’en quantités limitées. Située au coeur du Speyside, non loin de Macallan, elle a été modernisée et agrandie en 1965. Elle appartient depuis 1998 au groupe Martini-Bacardi.
Jaune d’or tirant vers l’ocre. Nez animal avec des notes de sous-bois, caramel au beurre. Attaque puissante devenant rapidement d’une belle suavité. Le corps est moelleux, voire charmeur, avec des notes de pommes cuites et de fruits confi ts. Finale plus sèche, mais avec de fines notes fl orales et fruitées, mais aussi bien épicées.
« Un mariage très réussi »
Fondée en 1871 à Buckie dans le Speyside, cette distillerie a eu une existence relativement discrète, si on excepte le fait qu’elle fut propriété de la municipalité pendant quelques temps dans les années 30, ce qui est assez rare en Ecosse. Modernisée en 1966 avec ajout de deux nouveaux alambics, puis à nouveau en 2011, elle produit des malts surtout utilisés pour les blends de Diageo, et rarement embouteillés.
Ambré légèrement orangé. Nez assez doux, Ambré légèrement orangé. Nez plutôt vineux, voire liquoreux, d’une belle douceur fruitée. Moelleux en bouche, mais bien épicé sur le poivre noir. La céréale reste présente, mais environnée par des notes fruitées très variées. Une belle réussite pour le mariage malts d’orge et vins mutés. Longue finale sur la suavité.
« Une vraie rareté aromatique »
La plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics existants (mais la moitié seulement sont utilisés actuellement). Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients japonais, dont le distillateur Takara Shuzo. Intéressé au départ pour se fournir en malts pour ses blends, mais, au vu du potentiel de la distillerie, il décide de développer une nouvelle gamme appelée « Cu Bocan », le chien fantôme en gaélique, avec des finitions originales, comme ce Creation #2, en fût de shochu japonais.
Jaune pâle. Nez légèrement suave, d’une belle douceur avec des notes végétales, voire un peu terreuses. Attaque toute en fi nesse aromatique, rappelant certains vins liquoreux. Le corps est
ensuite plutôt sec, relevé par des notes épicées, alors qu’une petite note tourbée se laisse sentir en arrière-plan. Un profi le aromatique rare pour un single malt.