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Tobermory

Pour un soir d’automne … 

La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port qui porte le même nom. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez spora-dique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, ce dernier étant tourbé.

Jaune doré. Nez fauve, animal, un peu musqué, avec du caramel au beurre. Attaque moelleuse sur les fruits cuits et la tarte Tatin. De l’ampleur en bouche, avec aussi des fruits secs (amande, noisette, raisin de Corinthe) et des arômes de sous-bois. Belle persistance sur ce fruité un peu caramélisé, aux senteurs automnales.

Mortlach

Un Speyside ? C’est à ne pas croire !

Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au coeur du Speyside, élabore surtout un malt très apprécié des blenders pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté des single malts. Une distillation en deux étapes et demi (mais
différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses six alambics.

Jaune doré. Plutôt fermé, le nez finit par s’ouvrir les fruits jaunes (prune, pêche) et le sucre candi. Attaque sur les épices (ginseng, poivre noir), avec un certain moelleux. Le côté brûlant domine ensuite, mais on distingue tout de même les épices et le fruité, avec une pointe de miel de châtaignier. Longue finale sur le poivre noir, pour un malt puissant bien différent du style rond et charmeur du Speyside.

Glen Spey Glenlivet

Fruité et poivré …

Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté…

Jaune d’or. Nez fruité, mais aussi céréalier, avec une petite touche de miel. Plutôt sec à l’attaque, il devient ensuite un peu plus moelleux grâce au développement d’un fruité assez généreux. Avec les fruits jaunes (poire, prune) se détachent quelques notes de poivre noir qui relèvent l’ensemble. Harmonieux et long, un parfait malt d’apéritf.

Laphroaig

Archétypal …
Créée vers 1815 par la famille Johnston (dont l’un des membres a péri noyé… dans une cuve de fermentation), cette distillerie d’Islay est longtemps restée une propriété familiale, possédant ses propres aires de maltage de l’orge (toujours utilisées) et ses tourbières. Sa puissance et ses arômes originaux ont donné à Laphroaig (qui se prononce “Lafrog”) un rôle de pionnier dans la découverte des malts d’Islay.

Jaune clair. D’emblée, la tourbe phénolique est bien là au nez. Elle se développe encore plus en bouche, avec une certaine onctuosité. Belle ampleur au palais, avec ce qu’il faut de notes épicées et fruitées pour satisfaire bien des goûts. Quasiment une version archétypale, mais aussi très savoureuse, du malt emblématique d’Islay.

Clynelish

Un apéritif revigorant …
Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondue avec Brora (fermée depuis 1983), beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout). D’importants travaux d’agrandissement ont été annoncés par Diageo, mais sont depuis suspendus.
Jaune doré. De la puissance maltée au nez, avec des notes épicées. La bouche se développe dans le même registre, sur les fruits jaunes (poire Williams, pomme jaune), un peu de miel doré et du poivre gris. Bien sec dans l’ensemble, il constitue surtout un apéritif revigorant, mais avec une belle longueur apportée par sa robuste constitution.

Springbank

Ample et persistant … 

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828 et maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable.
Tout est fait sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.

Doré tirant sur l’ambré. Nez un peu fermé, plutôt opulent sur la tourbe, la pomme cuite et le caramel au beurre, avec du bois de santal. Attaque chaleureuse mais plutôt sèche. Beaucoup d’ampleur et de puissance en bouche, avec des arômes très fondus de noix, de fruits secs, alors que la tourbe végétale fait entendre sa petite musique en arrière-plan. Un peu moins complexe que les versions classiques, il se distingue par sa remarquable longueur et sa belle persistance.

Ben Nevis

Vraiment apéritif

Portant le nom du plus haut sommet d’Ecosse (1 344 mètres), cette distillerie est doublement associée à Long John Macdonald, qui l’a créée en 1825, avant de donner son nom à la marque de blend bien connue. Après une certaine période d’instabilité, elle fut par la suite rachetée par la société… Long John Distillers, et enfin reprise en 1989 par les Japonais de Nikka, qui l’ont bien rénovée et commercialisent le malt davantage que par le passé. Ils utilisent aussi 1/3 du malt pour leurs propres blends.
Jaune clair. Nez frais, herbacé, un peu piquant. Attaque plutôt ronde, mais il devient vite acéré, voire agressif. La poire mûre domine ensuite, avec un peu de poivre noir qui relève l’ensemble. Très sec, avec une astringence tannique bien marquée sur la finale. Puissamment apéritif.

Tobermory

Pour un soir d’automne

La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port qui porte le même nom. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, ce dernier étant tourbé.

Jaune doré. Nez fauve, animal, un peu musqué, avec du caramel au beurre. Attaque moelleuse sur les fruits cuits et la tarte Tatin. De l’ampleur en bouche, avec aussi des fruits secs (amande, noisette, raisin de Corinthe) et des arômes de sous-bois. Belle persistance sur ce fruité un peu caramélisé, aux senteurs automnales.

Clynelish

Moelleux et riche

Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondu avec Brora, beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Brora est fermée depuis 1983, alors que les six alambics de Clynelish sont en pleine activité. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout).
Nez : Assez voluptueux, il développe surtout sur le caramel au beurre et le xérès sec (fino), avec du fruité (prunes, pelures d’orange séchées). Riche et très moelleuse, la bouche est marquée par le xérès, le cassis, le poivre de cayenne et la poire. Sur la finale, plutôt huileuse, se détachent surtout les fruits rouges avec un peu de pâte d’amande.

Old pulteney

Entre miel et mer

La plus septentrionale des distilleries écossaises (exception faite des Orcades) remonte à 1826, et doit son nom à sir Williams Pulteney, directeur de la Société des Pêches britanniques qui y construisit un port modèle en 1811. Tout en changeant plusieurs fois de propriétaires, la distillerie a surtout fourni les blenders, qui apprécient son malt autant pour ses notes salées (la mer n’est qu’à 20 km) que ses caractères fruités dus à l’emploi de fûts de xérès (manzanilla) qui lui donnent son style assez sec.

Nez sec, austère, un peu fumé, puis s’ouvrant sur le maritime (iode, goudron) avec une pointe herbacée. Bouche suave à l’attaque, puis devient plus épicée, tout en conservant un caractère miellé. Bien charpenté, il déroule lentement une grande puissance aromatique, où l’on retrouve la bruyère, le bois de santal, avec des notes de fruits cuits (pruneau). La finale retrouve le côté salé, un peu astringent. Très long en bouche, il met beaucoup de temps à se faire oublier.