l’ actualite du whisky

Comment est mort Jack Daniel, ou une bonne excuse pour les retardataires au travail

Arrivé tôt à la distillerie pour travailler, Jack Daniel ne parvint pas – une fois de plus – à se remémorer la combinaison du coffre-fort de son bureau. De rage, il donna un coup de pied dans le dit coffre et se blessa un orteil du pied gauche.
La blessure ne se referma pas et dégénéra en septicémie puis en gangrène et Jack Daniel décéda le 10 octobre 1911 après avoir prononcé ces derniers
mots : « One last drink, please ».
Ce célèbre décès fut utilisé dans une campagne d’affichage dans le métro londonien en janvier 2006 avec ce slogan « Moral: Never go to work early ».

Jean-Marc DANQUIGNY

Ceux qui les aiment devront prendre l’avion

La liste des whiskies réservés aux seuls magasins d’aéroport s’allonge. Tans qu’elle ne concernait que d’inaccessibles flacons de prestige, cela ne posait pas problème, mais la liste s’allonge hélas avec des whiskies produits certes en quantité limitée mais accessibles au commun des mortels. Si l’on prend le cas d’Islay, la moitié des distilleries a franchi le pas, et les futurs PC 11 et Octomore 6.2 feront partie de cette catégorie.

Jean-Marc DANQUIGNY

La mention d’âge en voie de raréfaction ?

Très appréciée des amateurs de single malt, voire de blends, la mention de l’âge d’un scotch whisky (qui indique donc la durée de son vieillissement en fût) va probablement se raréfier dans les années à venir, comme l’indiquent la tendance observée chez certains fournisseurs, et
pas des plus petits.

C’est ce qu’indique le magazine professionnel Rayon Boissons dans son dernier numéro. Ainsi, le numéro 1 mondial Glenfiddich a retiré du marché français son 18 ans, et lance même dans certains réseaux des gammes sans mention d’âge. Récemment, The Macallan a remplacé ses 12, 15 et 18 ans par des cuvées non datées baptisés Amber, Sienna et Ruby. Et, chez Diageo, on est obligé au moins d’arrêter la promotion de certaines qualités de Lagavulin et Caol Ila, tout en introduisant en grande distribution des cuvées sans mention d’âge de Cardhu et Talisker.

C’est la tension sur les approvisionnements qui, comme en 2008, explique de tels comportements de la part des fournisseurs. Le boom des exportations (+ 87 % en dix ans) en direction des pays émergents a eu de lourdes conséquences sur les stocks, ne permettant plus aux producteurs de garantir l’âge d’un single malt à l’année près… surtout s’il se vend bien. Le choix d’une appellation plus générale permet d’utiliser des malts similaires… à quelques années près !

Gilbert DELOS

Glen Keith redémarre

Ça y est, les redémarrages annoncés deviennent réalité. Après un investissement de 7 millions de
livres qui a permis d’augmenter de moitié la capacité de production, la portant à 6 millions de litres
par an. La distillerie a redémarré le 14 juin.
En l’absence de stocks suffisants, la production sera dans un premier temps destinée aux blends
du groupe, Chivas et Royal Salute, aucun single malt officiel n’étant annoncé.

glen-keith

 

Menace sur l’utilisation de la tourbe ?

L’extraction intensive de la tourbe, principalement pour l’horticulture et le chauffage domestique,
pose des problèmes de réchauffement climatique – par libération du CO2 contenu – et de destruction d’habitat de nombreuses espèces, sans compter la capacité de la tourbe à absorber l’eau et prévenir les inondations.
En Suisse, la tourbe n’est plus exploitable depuis le début des années 1990. En Irlande, les 269.000 ha de tourbières représentent 23 % des surfaces originelles, 40 % des surfaces perdues l’ayant été à cause du chauffage domestique et de l’extraction.

 
En Écosse, la principale cause de disparition de tourbières provient de l’horticulture, mais la tourbe
peut aisément être remplacée pour cet usage. L’usage par l’industrie du whisky ne semble pas
menacé, des systèmes de compensation ayant été mis en place.

 
La dernière menace date du début des années 1980, lorsqu’une interdiction du séchage de l’orge à la fumée de tourbe faillit être décidée. D’où les essais de production de whiskies non tourbés « Kildalton style » que seul Ardbeg a embouteillé.

Une « plus petite distillerie d’Écosse » de plus ?

plus-petite-distillerie

Trois professionnels du whisky, Tony Reeman-Clark, David Lang and David Wight, ont entrepris de créer la plus petite distillerie commerciale d’Écosse. On ne connait pas la taille exacte des
alambics, mais cela semble vrai au vu des photos. Un des projets est d’offrir la possibilité de passer une semaine pour apprendre l’art de la fermentation et la distillation puis de mettre en fut son propre whisky.

La construction d’aires de maltage est également envisagée. Située près de Methven dans le Pertshire, la Strathearn distillery doit commencer à produire
mi-juillet.

plus-petite-distillerie2

L’année du baby-boom en Écosse !

Trois nouvelles distilleries écossaises devraient voir le jour cette année. Le secteur du whisky ne connaît pas la crise et les quantités de scotch vendues ne cessent d’augmenter. Pour anticiper la demande, Pernod Ricard compte rouvrir certaines distilleries mises en sommeil (Glen Keith), Diageo réagit en décidant de construire la plus importante distille-rie de malt d’Écosse (2014) et quelques passionnés y voient une opportunité Si on établi un récapitulatif des distilleries de malt nées au 21e siècle, on trouve Kilchoman, établie sur l’île d’Islay, qui a commencé à produire en 2005.

 

La même année, Daftmill, la micro distillerie des Lowlands lance sa première production en décembre (à ce jour, aucun embouteillage n’est encore disponible, mais on l’attend avec impatience, tant la dégustation dans les chais de la distillerie avait enthousiasmé les voyageurs du Clan des Grands Malts). En septembre 2008, Mark Tayburn ouvre sa micro distillerie (produisant 1000 fois moins que les grosses structures) sur l’île de Lewis.

 

Bien entendu, il y a eu aussi les méga distilleries Ailsa Bay en 2007 et Roseisle (2010) dont la capacité atteint 12,5 millions de litres d’alcool par an, mais elles sont destinées à alimenter les blends de leurs groupes respectifs William Grant et Diageo. Mais, hormis ces cas extrêmes et malgré des rumeurs persistantes, aucun projet de distillerie de single malt de « taille moyenne » n’avait abouti. 2013 devrait y remédier !

Wolfburn

Le 30 janvier dernier à Thurso (à l’extrême nord du mainland), Wolburn renaissait de ses cendres en mettant en fût son premier new make spirit. Au XIXe siècle, il y eu bien une distillerie Wolburn qui exerça quelques années son activité, mais on en avait, depuis longtemps, perdu toute trace.
Le directeur de la distillerie précise qu’ils produiront un malt caractéristique des Highlands, doux mais non tourbé et qu’il sera vieilli en fût de sherry.

 

Shane Fraser, ancien directeur de la production de Glenfarclas a été choisi pour assumer la supervision de la production qui devrait atteindre 115 000 litres d’alcool par an. Il n’est pas prévu d’embouteillage avant 2016 (lorsque le distillat aura atteint l’age lé-gal de 3 ans pour s’appeler whisky !) qui verra apparaître le premier single malt de la distillerie.

 

Annandale

La deuxième distillerie devrait apparaître à l’op-posé de Wolburn, dans la ville portuaire d’Annan dans les Lowlands, à deux pas de la frontière de l’envahisseur anglais. Annandale est également une distillerie qui a vu le jour au début du XIXe siècle. Après avoir cessé la production en 1919, John Walker & Co, propriétaire de l’époque décida de fermer définitivement la distillerie deux ans plus tard. Depuis, elle était devenu une ferme.
En 2007, David Thomson et Teresa Church ont racheté le terrain et les bâtiments de l’ancienne distillerie à un fermier local. Ils ont entrepris une restauration complète des installations, dévastées par le temps. Concernant la production, ils se sont offert les services du consultant le plus en vue de ces dernières années : le docteur Jim Swan, déjà sol-licité pour les lancements de Penderyn (au Pays-de-Galles), Kilchoman (sur l’île d’Islay) et même Kavalan (à Taïwan). La production devrait débuter en fin d’année.
Bien que les whiskies phénoliques ne soient généralement pas issus des Lowlands, les nouveaux propriétaires ont décidé de produire un malt tourbé (la distillerie se situant sur une tourbière, il semblerait qu’autrefois Annandale produisait un whisky fumé) et un non tourbé, plus classique pour la région. La production devrait atteindre 250 000 litres d’alcool par an. David Thomson précise qu’il sera possible pour les amateurs d’acheter des fûts en souscription et qu’ils commercialiseront probablement un new make spirit.

Ardnamurchan

La troisième distillerie qui devrait voir le jour cette année est le projet de l’embouteilleur indépendant Adelphi. Là encore, il existait bien une distillerie Adelphi, en activité entre 1826 et 1907, située dans une banlieue de Glasgow et rasée en 1968. C’est d’ailleurs l’arrière-petit-fils de l’un des fondateurs de cette distillerie, qui relança la marque en 1993, sous la forme d’une société d’embouteillage indépendant. Ne pouvant la reconstruire à son emplacement initial, les propriétaires ont choisi de bâtir leur distille-rie sur la péninsule d’Ardnamuchan dans les Hi-ghlands. Si les travaux ne prennent pas de retard, la distillation pourrait débuter avant la fin de l’année. Les deux malts qui y seront distillés (un whisky tour-bé dans le style de ceux de la côte ouest et un autre non tourbé, dans la pure tradition des Highlands, qui sera en grande majorité vieilli en fûts de sherry) totaliseront 180 000 litres d’alcool par an.