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Caol Ila Dun Eidean

Le bénéfice de l’âge

Avec un nom qui signifie en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura, et une eau bien tourbée en provenance d’un loch “où souffle en permanence une brise aux effluves de bruyère et de myrte”, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de malts puissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Elégants et bien tourbés, ses malts sont aujourd’hui disponibles en de multiples versions.

Ambré doré. Au nez, le tourbé est sensible, mais sans excès, avec des notes de céréales. Attaque puissante, même pour un réduit. La dominante tourbée s’accompagne d’une structure plus moelleuse, presque charmeuse, avec la présence de notes plutôt fruitées (fruits jaunes, raisins secs). Moins brutal, voire séducteur : l’âge aidant, la tourbe s’enrobe d’effluves maltées et fruitées en grande harmonie avec la structure générale. Comme quoi, l’apport du vieillissement…

Cameronbridge

Un air de Lowlands ?

Déjà existante en 1813, cette distillerie au nord-est d’Edimbourg a commencé par élaborer des malts, puis a été progressivement convertie au whisky de grain (ainsi qu’au gin) qui deviendra sa spécialité à partir de 1920. Elle a également produit entre 1880 et 1929 un silent malt, whisky de malt distillé en continu et complètement neutre sur le plan gusta-tif. C’est aujourd’hui la plus importante distillerie écossaise, capable de produire plus de 100 millions d’alcool de grain par an.

Le single grain à son nom est embouteillé en très petites quantités… par rapport à celui utilisé pour les blends. Jaune plutôt pâle. Nez puissant de céréales, élégant, proche aussi d’un vin blanc sec, voire d’un fino. Attaque brûlante, avec un peu de moelleux. Un peu d’eau est nécessaire pour que se développent de belles notes de poires bien mûres, de prunes jaunes et de coings, bien relevées par du poivre noir et un peu d’épices. Le long vieillissement lui donne de la ressemblance avec un Lowlands… région qui, il est vrai n’est guère loin. Bien agréable une fois le choc de l’alcool bien surmonté.

Blair Athol

Fruité et épicé

Cette distillerie des Highlands remonte à la fin du 18e siècle, appelée alors Aldour, mais elle a été ensuite déplacée puis plusieurs fois agrandie, no­tamment en 1973 avec le doublement du nombre d’alambics. A noter que le village dont elle porte le nom s’écrit lui avec deux « 1 ».

Ses malts servent essentiellement aux blends de Bell’s (Diageo), et ne sont que rarement disponibles, sauf pour des édi­tions commémoratives limitées. Jaune doré. Nez fruité, avec un caractère plus épicé à l’aération, avec des notes boisées (santal ??). Plutôt rond et moelleux à l’attaque, il mon­te vite en puissance, avec une belle dominante maltée accompagnée de fruits (pomme cuite, liqueur d’orange), d’un peu de caramel et de notes plus épicées. Finale chaleureuse et bien fruitée, mais tout de même un peu courte…