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Mortlach

De quoi se réconforter

Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au coeur du Speyside, a été plusieurs fois modernisée, tout en continuant à élaborer un malt très apprécié des blenders (Johnnie Walker Black Label surtout) pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté des single malts. Une distillation en deux étapes et demi (mais différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses alambics.

Jaune très pâle. Nez malté et fruité, un peu alcooleux. Plutôt moelleux à l’attaque, il devient puissant, voire agressif en bouche. Puis il devient plus harmonieux et équilibré. Les fruits cuits (poire, pomme) dominent sans exagération, avec aussi de fortes notes maltées. Il devient épicé sur la finale, assez longue et de belle persistance. Parfait pour se réconforter après une journée venteuse et humide.

Longrow 18 ans

Pour un après midi automnal

Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbe (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.

Jaune doré. Au nez, les notes tourbées se développent en premier, mais sans brutalité, bien accompagnées par la poire mûre, le havane, le vieux cuir, mais aussi une fraîche pointe herbacée. En bouche, belle puissance poivrée, puis la tourbe végétale (peu phénolique) s’installe en majesté. Très bel équilibre général, avec beaucoup de caractère. Sur la finale, se développent des notes de sous-bois, d’humus, de champignons sans que la puissance poivrée ne perde de sa vigueur. Idéal pour une fin d’après-midi d’automne, d’autant que sa persistance est aussi remarquable ! L’âge lui va admirablement…

Highland Park

Toujours dans la puissance

Comptant plus de deux siècles d’existence, la distillerie des îles Orkneys, l’une des plus septentrionales d’Ecosse, a connu le succès très tôt, avec des malts appréciés dès 1833 par le tsar de Russie et le roi du Danemark. Highland Park possède toujours sa propre malterie. En 12 ans d’âge, c’est l’un des malts les plus vendus dans le monde, mais les autres versions sont plus rares… sauf au Clan. Jaune bien doré. Nez à dominante de céréales, de pâte à pain, avec un peu de coing. Attaque moelleuse, mais il prend très vite une belle puissance maltée.

Le corps est consistant, mais assez souple, alors que les notes épicées prennent rapidement le dessus (poivre noir, gingembre, girofle) accompagnées comme au nez de fruits jaunes (poires Williams, pomme golden). Long, un peu tannique sur la finale, avec toujours cette belle puissance.

Greenore

Céréals et fruits

Seule distillerie indépendante d’IRLANDE, Cooley, en plus de vingt ans d’existence, a toujours su sortir des sentiers battus. Elle étonne à nouveau la pla­nète whisky avec le single grain Greenore, distillé uniquement à base de maïs, mais vieilli longue­ment en fût de bourbon, ce qui est très rare avec les single grain commercialisés habituellement.

Jaune tirant sur le doré. Nez chaleureux, bien malté, pain sortant du four, avec de fines notes de bottes de foin. Attaque ample et généreuse, suivi par un corps à dominante de céréales, mais aussi quelques fruits jaunes et un peu de miel. Le corps est souple, malgré un boisé un peu trop acre, surtout sur la finale. Belle longueur avec une forte persistance sur le fruité et les céréales.

Glengoyne

Un robuste compagnon

Cette distillerie fondée en 1833 présente la particularité d’être géographiquement dans les Lowlands, mais d’avoir été rattachée aux Highlands depuis une trentaine d’années, car l’eau qu’elle utilise en provient directement. En outre, sa typicité n’a rien à voir avec les malts herbacés et floraux des Lowlands. Une des spécificités de la distillerie est d’utiliser différents xérès pour le vieillissement de ses malts. Par ailleurs, une distillation particulièrement lente (3 litres à la minute) donne une complexité spécifique au malt. Ambré clair.

Le nez, d’abord fermé, développe un chaleureux boisé à l’aération. Attaque assez souple, puis une puissance plus marquée se développe. Le caractère boisé, voire tannique, s’accompagne de notes de céréales et de pain de campagne bien cuit. Robuste, il évolue vers une finale plus épicée (poivre noir surtout) assez apéritive.

Glengarioch

Fruité et épicé, Bel apéritif

Au nord des Highlands, entre Banff et Aberdeen, Glen Garioch (qui se prononce glenn guirie ) remonte à la fin du 18e siècle, et plusieurs bâtiments d’origine ont été conservés, ainsi que les aires de maltage, inutilisées depuis 1979. Longtemps propriété de DCL, elle fait partie du groupe Morri-son Bowmore depuis 1970, et, après une mise en sommeil en 1995, elle a repris du service deux ans plus tard… faute d’avoir trouvé un repreneur. La gamme des embouteillages officiels a été complètement revue en 2009.

Jaune pâle. Nez sec, malté, cire d’abeilles, un peu de miel de sapin. Attaque en bouche vive, voire brûlante. Le corps est sec, plutôt épicé, avec quelques notes de fleurs blanches et de fruits jaunes (prunes). Assez nerveux, c’est avant tout un apéritif avec une belle tenue en bouche, retrouvant le côté cireux, un peu gras, sur la finale, longue et bien persistante.

Glen Scotia

Malt et vin : de quoi surprendre

Fondée en 1832, cette distillerie de Campbeltown a d’abord connu une belle prospérité jusqu’au début du 20ème siècle. Mais la crise qui frappa la région après la seconde guerre mondiale ne l’a pas épargné ; l’un de ses propriétaires fut retrouvé noyé dans le loch en 1928, et on dit localement que son fantôme hante toujours les lieux. A l’inverse de beaucoup d’autres, Glen Scotia ne fut pas démantelée, même si sa production fut souvent sporadique. Sa voisine Springbank l’a fait fonctionner quelques mois par an, mais sa reprise par Loch Lomond Distillers semble annoncer un avenir meilleur. Mais ses malts restent encore assez rares…

Ambré tirant sur le brun-rouge. Nez puissant, voire agressif, avec des notes fauves, voire vineuses. En bouche, attaque sur l’alcool, mais vite complétée par un caractère souple et moelleux, plus acceptable qu’au nez. Croisement étonnant entre les notes céréales et celles tanniques du vin. Sans être désagréable, car les deux se complètent plus qu’elles ne s’opposent, le résultat est tout de même bien surprenant… Qu’en penseront les puristes du malt… ?

Benromach

Sec avec une belle ampleur

Construite en 1898, cette distillerie à l’ouest du Speyside, près de la ville de Forres, a rouvert exactement un siècle après, en 1998, 15 ans après sa mise en sommeil par DCL. Reprise par un embouteilleur indépendant, elle a été complètement modernisée, y compris pour les alambics, d’une taille plus petite. C’est d’ailleurs la plus petite distillerie du Speyside. En attendant de découvrir ce nouveau malt (première commercialisation en 2009), il reste encore quelques exemplaires des productions anciennes.

Jaune doré. D’abord discret, le nez devient plus chaleureux, plutôt miellé avec de solides notes de céréales. Après une attaque moelleuse, il prend plus de force en bouche, avec une belle puissance surtout épicée. Fruits jaunes (pêche, abricot) et tonalité pâtissière ne le font pas évoluer sur le doux, car il reste fondamentalement très sec, et plutôt viril. Belle ampleur jusqu’à la finale, avec une pointe d’astringence.

Ardbeg 1991

Une superbe version d’un vrai classique

Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.

Jaune doré. D’une grande puissance aromatique, le nez se développe sur une belle puissance tourbée, accompagnée de notes salées et herbacées. Il s’accompagne ensuite de notes plus fruitées : poire, pêche, pomme verte, ainsi que de céréales.