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Clynelish

Du brutal

Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondue avec Brora, beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Brora est fermée depuis 1983, alors que les six alambics de Clynelish sont en pleine activité. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout), le single malt n’étant vendu qu’à hauteur de cent mille bouteilles/an.

Jaune doré. Nez épicé, sur la prune jaune et la céréale bien mûre. Beaucoup de rondeur au palais, avec un corps charpenté. Puis le poivre noir et le boisé un peu astringent prennent toute la place, ne laissant plus guère s’exprimer le fruité, qu’on retrouve à peine sur la finale. Plutôt brutal dans l’ensemble, sans guère de persistance.

Alberfeldy

Sec mais fruité …

Fondée en 1896 par les Frères Dewar dans un village de la région de Perth (Eastern Highlands), la distillerie a été conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar’s, un des leaders sur le marché nord-américain. Avec sa reprise par Bacardi en 1998, le single malt est aujourd’ hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.

Ambré légèrement orangé. Nez puissant, un peu alcooleux, céréales et fruits rouges.  Attaque sur la douceur, puis prend vite une belle puissance. Franchement sec, voire astringent, il développe des notes florales (violette) et fruitées (mûre, pointe de cassis), sur une base plutôt céréalière. Courte persistance sur le sec et les céréales (paille séchée).

Braeval (Braes of Glenlivet)

Bien épicé pour l’apéritif

Fondée en 1973 sous le nom de Braes of Glenlivet – c’était la plus moderne de l’Écosse à l’époque – la distillerie a toujours été destinée à l’élaboration de malts pour les blends, principalement Chivas. En 1994, son nom devient Braeval, pour éviter toute confusion avec The Glenlivet, propriété du même groupe. Appartenant aujourd’hui à Pernod-Ricard, elle a été en sommeil à partir de 2002, puis rouverte depuis 2008. Ses malts ne sont pas commercialisés officiellement.

Jaune clair. Nez discret, à dominante maltée. Moelleux à l’attaque, il se développe sur un caractère plus sec, voire un peu astringent et épicé. Prune jaune et coing marquent le côté fruité. Finale puissante sur la dominante épicée (poivre noir, gingembre) qui présente une belle persistance et ouvre l’appétit.

Braeval

Un solide compagnon

Fondée en 1973 sous le nom de Braes of Glenlivet – c’était la plus moderne de l’Écosse à l’époque – la distillerie a toujours été destinée à l’élaboration de malts pour les blends, principalement Chivas. En 1994, son nom devient Braeval, pour éviter toute confusion avec The Glenlivet, propriété du même groupe. Appartenant aujourd’hui à Pernod-Ricard, elle ne possède pas de chais de vieillissement sur le site, l’eau-de-vie nouvelle étant expédiée à Keith. En sommeil entre 2002 et 2008, ses malts ne sont pas commercialisés officiellement.

Jaune d’or. Nez de céréales maltées, avec des notes de fruits jaunes (prune). Attaque puissante, mais moelleuse aussi. Les notes maltées et fruitées s’expriment à plein, avec beaucoup de rondeur mais aussi une pointe épicée qui prend plus d’ampleur sur la finale. Bonne persistance pour un malt sans complication, mais solide et de bonne compagnie.

Tamdhu

Malt et xérès : un beau mariage

Fondée en 1896, cette distillerie du Speyside (non loin de Cardhu) est devenue très vite la propriété des Highland Distillera, avant d’appartenir à Edrington Group. Rénovée et agrandie dans les années 70, elle élabore des malts très appréciés des blenders. Elle a pour particularité de procéder sur place au maltage de son orge, en utilisant le système Saladin : il s’agit de caissons de 50 mètres de long équipé de remueurs où l’orge en train de germer est régulièrement brassé pour éviter de s’altérer. Toutefois, la distillerie a été mise en sommeil en novembre 2009

Couleur ambrée. Le nez présente un caractère sec, avec des notes d’amande et de céréales mûres. En bouche, l’attaque est d’abord un peu douce, puis le corps se développe avec une belle amplitude. Le fino apporte sa dominante caractéristique : sec, un peu épicé, avec de belles notes de fruité, tandis que le malt lui donne fruité et moelleux, perceptibles davantage en fin de bouche. : Mais la finale reste sur le caractère sec et très apéritif. Une belle union entre le malt et le xérès.

Mortlach

Un Speyside atypique, mais superbe

Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au coeur du Speyside, a été plusieurs fois modernisée, tout en continuant à élaborer un malt très apprécié des blenders pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté de ses single malts. Une distillation en deux étapes et demie (mais différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses alambics.

Ambré doré soutenu. Nez puissant, épicé, avec pêche jaune, sucre candi et du gras. Attaque puissante, vite épicée, mais avec du moelleux en arrière-plan. Corps bien charpenté, avec une riche palette aromatique : fruits jaunes, céréales maltées, biscuits au beurre, cire d’abeille, puis évoluant sur une finale de plus en plus épicée (poivre noir). Une puissance bien inhabituelle pour le Speyside, et surtout d’une étourdissante richesse aromatique.

Macallan 16 ans

Apéritif et aromatique ? Mais oui !

Cette ancienne distillerie de ferme, placée au coeur du Speyside, s’est hissée depuis plusieurs décennies au sommet de la hiérarchie des malts, ce qui explique sa fière appellation de “The Macallan”. Une réputation qui doit beaucoup à l’utilisation longtemps exclusive de fûts de xérès pour le vieillissement, aujourd’hui abandonnée dans les nouveaux embouteillages (Fine Oak), mais aussi à une réelle maîtrise de l’art de la distillation.

Jaune doré. Nez puissant, à dominante maltée puis herbacée, avec une pointe de résine. Bouche d’abord onctueuse, puis d’une grande puissance (surtout à ce degré de réduction). D’une grande ampleur, il associe avec élégance un bel arc-en-ciel aromatique, où l’on retrouve le caractère malté, mais aussi le foin séché, la térébenthine et la sève de pin, relevés ensuite par de fines épices (poivre, coriandre, gingembre). La finale évolue sur une tonalité sèche, légèrement astringente, et donc très apéritive. Vraiment étonnant pour un Macallan, ce qui n’empêche pas le plaisir…

Bunnahabhain 1997

Un grand d’Islay

Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay, elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, (groupe CL World Brands) qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées, pour les malts. La distillerie est équipée de deux paires d’alambics et de six fermenteurs en pin d’Oregon.

Jaune doré. Nez discret, surtout malté avec des notes de fruits secs et un peu de résine. Attaque très puissante, sur l’alcool mais surtout les épices (piment, poivre noir), pouvant justifier l’ajout d’un peu d’eau. Puis se développe un corps plus onctueux, très aromatique avec la céréale, les fruits jaunes et même des notes florales marquées, accompagnées d’un peu de miel. Peu de tourbe dans cette version, surtout en arrière-plan, mais une belle richesse très harmonieuse et fondue. Décidément, un grand d’Islay… même peu tourbé !

Bruichladdich

Un Islay ? Vous êtes sûrs ?

Fondée en 1881, cette distillerie d’Islay fait face à Bowmore, de l’autre côté du Loch Indaal. Elle a produit les malts les moins tourbés et les plus légers de l’île. Une caractéristique sans doute due à ses quatre alambics au col particulièrement haut. Après son rachat en 1995, elle a été mise en sommeil pendant plusieurs années, mais elle a repris depuis la distillation. Entre des assemblages passionnants et de nouvelles façons de distiller, Jim Mc Ewan ne cesse d’étonner le monde du malt. Mais, le 23 juillet dernier, elle a été rachetée par le groupe français Rémy Cointreau, pour 73 millions d’euros…

Jaune doré. Nez malté, floral, avec des traces d’agrumes. Attaque puissante, presque brûlante (surtout pour un réduit…) puis se développe une belle ampleur, harmonieuse. Le caractère malté domine, mais bien accompagné de fines notes fruitées (fruits secs, poire jaune) mais aussi florales (fleurs blanches). Une dominante plus épicée vient relever la finale. Un malt très équilibré, mais qui, à l’aveugle, n’indiquerait pas du tout son origine d’Islay…

Bowmore

Tourbé, mais bien apéritif

Distillerie vedette de l’île d’Islay, elle se prévaut notamment de son ancienneté, avec une fondation en 1779 qui en fait une des plus vieilles d’Ecosse. Pratiquant toujours le maltage d’une partie de ses orges, elle commercialise une des plus vastes gammes de single malts du marché émanants d’une seule distillerie, depuis le Legend (8 ans) jusqu’au mythique Black Bowmore (1964, 50 °) réservé à une élite… fortunée.

Ambré soutenu aux reflets acajou. Au nez, la tourbe s’installe rapidement, dans un ensemble plutôt végétal que vraiment fumé. En bouche, attaque assez piquante et vive. Puis le fruité (pruneau) rivalise avec la tourbe, dans un contexte bien épicé et poivré, mais qui conserve une belle fraîcheur. La finale évolue fortement sur l’astringence, développant ainsi un caractère avant tout apéritif… de façon un peu inattendue pour un malt de cet âge.