ET DANS LES VENTES, LES PRIX S’ENVOLENT…

Publié dans Le Progrès par La rédaction – 09 févr. 2022 à 13:00

Un whisky datant de la Seconde Guerre mondiale vendu 110 000 euros la bouteille. La société The Macallan, qui produit ce single malt, a précisé qu’il s’agissait du plus vieux whisky qu’elle ait jamais commercialisé.
92 000 livres sterling, soit près de 110 000 euros, c’est le montant d’une bouteille de ce whisky hors du commun. Baptisé The Reach, ce single malt de la distillerie écossaise The Macallan date de la Seconde Guerre mondiale : il a été produit en 1940, rapporte la BBC.
La marque précise qu’il s’agit de son plus vieux whisky jamais commercialisé. Seulement 288 bouteilles
Ce lot de whisky est limité à 288 bouteilles dans le monde, le tout étant issu d’un seul fût de chêne dont le contenu a été aromatisé au sherry, un vin d’origine espagnol coupé d’eau-de-vie. Le prix de vente total du lot s’élève à 26,5 millions de livres sterling, soit plus de 31 millions
d’euros.

ET DANS LES VENTES, LES PRIX S’ENVOLENT…

Avec d’un côté, une figure très populaire, Yoichi, qui avec un single cask #112112 millésimé 1986, positionne la distillerie et par extension le groupe Nikka Whisky, au rang des marques cultes et siège désormais aux côtés de Yamazaki, Hanyu, Karuizawa, Macallan, Bowmore, Springbank, Laphroaig et Ardbeg pour ne citer qu’elles. En Février dernier, Yoichi était justement qualifiée de « réservoir de valeur » tant son potentiel était encore non réalisé. Ce single cask (421 bouteilles pour le monde) destiné au marché Français était vendu à sa sortie en 2008 à 252 € TTC. Il a été adjugé à 6 903 €.

De l’autre côté, c’est Karuizawa avec le single cask #8183 millésimé 1969, qui fait bouger toutes
les positions sur la décennie 60 de cette distillerie. Un nouveau palier est franchi à 23 128 €, quand en novembre dernier ce même millésime n’avait pas atteint l’estimation haute de 14 160 €. Les mises en bouteilles de la décennie 60 sont rares. Seules une ou deux barriques furent proposées sur les millésimes suivants : 1963, 1964, 1965, 1967, 1968 et 1969.
Le 1960 (41 bouteilles pour le monde) lancé en 2013 à 15 900 € TTC flirte désormais avec le
demi-million d’euro.
Enfin, grand habitué de nos enchères, Hibiki, le blend emblématique de la maison Suntory, vient de passer dans sa version de 17 ans de 448 € (une moyenne constante sur toute l’année 2021) à 672 €. Moins spectaculaire mais tout aussi parlant, Hibiki 21 conforte son positionnement à 885 € en moyenne contre 684 € sur le premier semestre 2021.
L’Ecosse reste sur ses positions : pour une fois, l’Ecosse a joué collectif, avec une répartition équitable de lots d’une distillerie à une autre et très peu d’invendus. Mais on note un certain essoufflement sur cette origine qui depuis 1995 est parvenue à un niveau de maturité et subit la concurrence de nouveaux segments et/ou catégories de spiritueux. On ne parle pas à ce stade de désintérêt, car les positions restent fortes sur les distilleries/marques « fleurons » de l’industrie écossaise, mais plutôt d’un ralentissement, même si certains flacons ont magnifiquement  performé sur FSA 2022 #1, dont :
Bowmore 30 ans Ceramic Decanter, parti à 4 248 €. Il s’agit là d’un véritable palier atteint par ce
flacon qui tout au long de l’année 2021 a stagné aux alentours de 2360 €.
Glenfarclas 35 ans 1959 Sherry Cask n°1814 Signatory Vintage, parti à 4 248 €. Difficile de parler
de palier tant cet embouteillage est rare aux enchères. A noter cependant que son « sister cask » #1813 est parti à 2 950 € en novembre dernier.
Bruichladdich 32 ans 1967 Sherry Cask n°968 Signatory Vintage, parti à €2800. Même constat pour cette version sherry Cask de Signatory Vintage mise en bouteille en 1999 qui depuis plusieurs années stagne à environs 2 124 €.

Note : Les amateurs de single malts écossais sont, pour beaucoup, férus de whiskies japonais depuis 2005, mais aussi de rhums depuis 2015. Deux catégories qui, à dix ans d’intervalle, sont venus alimenter et dynamiser le marché de la collection et des enchères. L’un après l’autre, ces deux segments/catégories ont offert, et offrent toujours, de très belles perspectives de réalisation
de collections et de plus-values à court et moyen terme. Il est donc naturel qu’une partie des enchères se déplacent vers ces nouveaux eldorados, jusqu’à ce qu’un ré-équilibrage en valeur s’effectue, et remettent tout ce petit monde sur un pied d’égalité. A moins bien sûr qu’une nouvelle catégorie n’émerge d’ici peu. A suivre !