« Sec et puissant » …
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, qui appartient maintenant au groupe Distell, et qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, dont des tourbées.
Ambré léger. Le nez, d’abord fermé, s’ouvre sur des notes un peu tourbées mais aussi fruitées. Attaque chaleureuse, voire brûlante. La dominante maltée et poivrée s’accompagne ensuite des apports vineux du porto, avec une certaine rondeur. Mais il reste surtout sec et puissant jusqu’à la finale, avec une persistance moyenne. Quelques années de plus lui auraient été sans doute profitable.
« A ne pas manquer » …
La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie dans le port de Tobermory, dont elle porte le nom. Remontant à 1795, elle a été créée par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture depuis les années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart et maintenant par le groupe Distell, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbé.
Ambré un peu orangé. Nez tout de suite sur la tourbe végétale, avec une belle puissance, et des notes plus animales (écurie). Attaque chaleureuse, mais aussi bien suave. Le corps est très fondu, un peu épicé, réunissant la tourbe et la laine, voire le cuir. Un discret fruité enrobe le tout, vers une finale plus sèche, mais qui reste onctueuse. Bien persistant, un malt qu’il faut avoir dégusté au moins une fois ! A ne pas manquer.
« Bien sec pour l’apéritif »
Propriété depuis 1838 de la famille Mackenzie, Glen Ord (dans les Highlands du Nord) s’est longtemps appelée Glen Oran, avant d’entrer dans le groupe John Dewar’s, devenu aujourd’hui Diageo. Autre spécificité, ses orges maltées sont produites sur place, mais sont également utilisées par d’autres distilleries du groupe. L’énorme succès du Singleton (produit par Glen Ord, mais aussi par Glendullan et Duff town) a entraîné une très forte expansion, avec une capacité de 11 millions de litres d’alcool par an.
Jaune pâle. Nez bien malté, avec du fruité (pomme, poire, prune jaune), assez doux malgré la forte présence de l’alcool. Attaque assez sèche et un peu brûlante, avec des notes de poivre accompagnant le fruité du nez. Bouche chaleureuse quoi qu’un peu piquante. Finale vive et épicée, mais de courte persistance. Très sec jusqu’au bout, parfait pour l’apéritif.
« Bien malté, paille comprise »
Remontant à 1810 sous le nom de Kilnflat, cette distillerie située à l’ouest du Speyside, dans le Findhorn, a toujours été essentiellement vouée à la production de malts pour les blends, surtout Ballantine’s. Sa commercialisation en single est surtout le fait des embouteilleurs indépendants. En 1927, ce fut la première distillerie dirigée par une femme, Margaret Nicol, qui n’était pas l’épouse ou la veuve d’un propriétaire. Les bâtiments ont été détruits en 2003 pour être remplacés par une distillerie moderne, aujourd’hui propriété de Pernod-Ricard.
Jaune pâle. Nez puissant, un peu fauve sur une base maltée. Attaque vive, assez brûlante, puis se développe un corps plutôt sec et très épicé, avec quelques notes de fruits jaunes (poire notamment). Céréales et paille sèche le rendent bien apéritif, avec des notes de poivre noir qui le réveillent jusqu’à la finale. Qui a dit que tous les Speyside étaient moelleux ?
« Atypique mais réussi »
Relativement récente, cette distillerie des Highlands ouverte en 1965 doit sa création à la qualité de l’eau de la rivière Teith… et à la présence des grands ateliers d’une ancienne filature de coton. Elle est située à Doune, à peu de distance de la ligne séparant les Highlands des Lowlands. Produisant essentiellement pour les blenders, ses embouteillages officiels sont assez rares, mais aussi ceux des embouteilleurs indépendants.
Ambré soutenu, tirant sur le rouge foncé. Nez sec et puissant, aux notes animales et vineuses. Sec à l’attaque, voire brûlant, il se développe ensuite sur la céréale… et le vin rouge ! Assemblage atypique mais réussi, avec des notes poivrées et pimentées. Une curiosité à ne pas manquer.
« Elégant malgré sa puissance »
Bien que fondée en 1878, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté en single malt…
Nez céréalier, avec une note terreuse, pour ne pas dire tourbée, et aussi des notes épicées, un peu animales. Puissant voire brûlant en bouche, le corps est plutôt sec, avec des notes poivrées et de la prune jaune. Finale élégante, malgré la puissance, avec un fondu bien fruité.
« Harmonieux équilibre »
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank. La série des « Red » connaît des finitions en fût de vin rouge.
Ambré doré avec une petite pointe de rosé. Nez agréablement tourbé, avec un peu de fruits rouges. Plutôt brûlant à l’attaque, il est ensuite surtout moelleux, avec de belles notes épicées, le tourbé étant plutôt en arrière-plan. Bel équilibre entre le tourbé et le vineux, avec une réelle harmonie, et une longue persistance davantage sur la tourbe.
« Chaleureusement fruité »
Ce fut la plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics, mais 12 seulement sont aujourd’hui opérationnels et une capacité de production ayant atteint 12 millions de litres par an, pour 5 millions seulement actuellement. Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients… des négociants japonais, qui depuis l’exploitent sans discontinuer. Elle a produit jusqu’à 30 malts différents…
Jaune très pâle. Nez puissant, sur la céréale et le pain frais, avec un peu de poivre noir. Attaque brûlante (un peu d’eau est conseillé), puis se développe avec un caractère sec mais très fruité (poire surtout, raisin jaune). Il devient plus gras sur la finale, le malté s’accompagnant de quelques notes épicées. Finale bien chaleureuse, avec persistance sur le malt et le fruité.
« De la tourbe jusqu’aux fruits secs »
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient
presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Jaune doré. Dès le premier nez, le tourbé caractéristique de la distillerie se développe progressivement, avec un beau fruité (prune, coing). Attaque suave, puis davantage chaleureuse sans être brûlante. Le tourbé se fait un peu attendre avant de bien emplir la bouche et tapisser le palais. Corps très harmonieux, avec juste ce qu’il faut de notes épicées pour bien le relever. Finale davantage sur le tourbé végétal et aussi les fruits secs.
« Le grand dram pour un soir »
Ce fut la plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics, mais 12 seulement sont aujourd’hui opérationnels et une capacité de production ayant atteint 12 millions de litres par an, pour 5 millions seulement actuellement. Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients… des négociants japonais, qui depuis l’exploitent sans discontinuer. Elle a produit jusqu’à 30 malts différents…
Jaune pâle. Nez malté et épicé, avec des notes boisées (chêne) un peu vanillées. Plutôt doux à l’attaque, il développe ensuite une belle puissance sur un corps sec. Bien épicé, il présente de l’ampleur sur les raisins de Corinthe, le pignon de pin, avec des notes de miel de châtaignier. Un digestif tout en rondeur qui s’appuie sur de solides notes boisées. Un grand dram pour le soir.