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Ardbeg

Sec, élégant et tourbé of course …

Tourbe et élégance, tels sont les traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Ayant fété son 200e anniversaire en 2015, Ardbeg commercialise chaque année au moins deux nouveautés, souvent sans précision d’âge.

Jaune d’or. Tourbé dès le premier nez, avec une belle finesse, puis davantage marqué par le goudron de pin. Attaque sèche et ample, et la tourbe phénolique et maritime domine rapidement le palais, avec des notes de résine et de réglisse. Le corps est moelleux et élégant jusqu’à la finale, nette et sans fioritures. Longue persistance de la tourbe.

Dalmore 97

Rond et surtout épicé …
Créée en 1839, cette distillerie des Highlands du Nord a été assez vite liée au blender Whyte & Mackay. Elle a pour particularité un très vieil alambic dont le col est refroidi par une circulation d’eau, ce qui a pour effet d’alléger l’eau-de-vie de ses éléments les plus lourds. Ce qui explique peut-être ses capacités à vieillir longuement (audelà de 50 ans), même si les bouteilles d’un tel âge sont particulièrement rares et valent de petites fortunes.

Jaune clair et brillant. Nez légèrement miellé avec des fleurs blanches (aubépine) et un peu de fruits exotiques. Attaque onctueuse, puis s’installe une belle vigueur épicée (poivre noir, girofle et gingembre), s’harmonisant bien avec les notes fruitées et miellées. Belle finale fruitée, toujours sur la puissance, un peu brûlante évoluant sur l’astringence avec une pointe d’âcreté.

Glendullan 96

Moelleux et tannique …
Rachetée par la DCL, la distillerie va être progressivement fermée dans les années 70, tandis
qu’une unité de production (brassage et distillation) est construite à proximité, donnant des malts plus légers et plus aromatiques que ceux de l’ancienne installation. Glendullan est l’un des trois Singleton commercialisés aujourd‘hui par Diageo.

Onctueux et poivré… Deux périodes marquent l’histoire de cette distillerie créée à la fin du XIXe
siècle. Au cours de la première, elle produisait  un malt très apprécié du roi Edouard VII, qui avait droit à des versions spéciales.

Glenburgie

Suave et fruité …
Remontant à 1810 sous le nom de Kilnflat, cette distillerie située à l’ouest du Speyside, dans le Findhorn, a toujours été essentiellement vouée à la production de malts pour les blends, surtout Ballantine’s. Sa commercialisation en single n’est le fait que des embouteilleurs indépendants. En 1927, ce fut la première distillerie dirigée par une femme, Margaret Nicol, qui n’était pas l’épouse ou la veuve d’un propriétaire.

Jaune à peine doré. Nez floral, un peu sur les fruits jaunes. Plutôt sec à l’attaque, et un peu brûlant en raison de son degré, il s’épanouit ensuite sur la prune jaune, la cire d’abeille et un peu de miel blond, type acacia, sans rien perdre de son côté sec, devenant même astrigent vers la finale. Bonne persistance suave et fruitée, très intéressant pour l’apéritif.

Springbank

L’alliance entre la tourbe et le xérès … 

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.

Jaune clair. Nez sec et puissant, sur le fruité (prune jaune), et on croit deviner la tourbe en arrière-plan. Forte attaque où la tourbe apparaît rapidement, mais laisse beaucoup de place à une dominante fruitée, sans doute due au xérès sec (fino ou manzanilla ?). Harmonieuse combinaison entre le fruité et le tourbé, le sec et le moelleux, qu’un peu d’eau permet de mieux percevoir encore. Longue finale où la tourbe revient en arrière-plan, car elle ne cède pas la place au fruité. Un grand, long et passionnant moment de dégustation comme Springbank seul sait en offrir… même s’il faut en mettre le prix !

Ardbeg Uigeadail

Harmonie entre le fumé et le fruit … 

Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté.  Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.

Couleur doré profond et soutenu. Nez marqué par le fumé, avec une belle richesse fruitée (dattes, raisins secs). Avec un peu d’eau, le caractère miellé se développe davantage. En bouche, c’est d’abord le moelleux qui s’installe, avec des notes de caramel et de miel onctueux, et aussi de fruits confits, de Christmas pudding. Puis se révèlent les arômes fumés (saumon fumé, voire viande grillée) en second plan, sans jamais masquer les premières notes fruitées. Avec un très bel équilibre, l’échange entre les deux familles d’arômes se déroule en permanence, offrant une étonnante complexité et un plaisir renouvelé pour le dégustateur. La finale, très longue, reste dans la même complexité, dans une grande douceur générale.

Glenburgie

Agréablement apéritif …

Remontant à 1810 sous le nom de Kilnflat, cette distillerie située à l’ouest du Speyside, dans le Findhorn, a toujours été essentiellement vouée à la production de malts pour les blends, surtout Ballantine’s. Sa commercialisation en single n’est le fait que des embouteilleurs indépendants. Pendant un temps, elle a utilisé des alambics Lomond, élaborant un malt appelé Glencraig, mais cette pratique a été abandonnée en 1981.

Jaune pâle. Nez discret, un peu végétal sur la paille sèche et le grain. Attaque d’abord  moelleuse, puis elle devient un peu plus sèche, tout en présentant des notes miellées. Le corps, rond et plein, est relevé par un caractère plus épicé (sans doute du au xérès de la finition) qui le rend apéritif. Jolie finale entre les épices, le grain et le miel, avec de la  persistance.

Glendronach Batch 5

Solide comme un monolithe …

Protégé du duc de Gordon (à l’origine de la loi de 1823 qui a mis fin à la distillation clandestine), James Allardice fonda la distillerie en 1826, qui fut ravagée par un incendie onze plus tard, suite aux négligences de son propriétaire. Reconstruite, elle connut plusieurs propriétaires  indépendants, puis Teacher’s, Allied Breweries et enfin Pernod-Ricard, qui l’a revendu en 2008 à BenRiach, propriété d’un groupe d’investisseurs, qui ont relancé la production après des années de mise en sommeil.

Jaune doré soutenu. Après aération, le nez est puissant, voire lourd, animal, et s’accompagnant de notes toastées. Attaque brûlante (un peu d’eau peut être nécessaire) mais supportable. A dominate biscuitée, la bouche développe aussi de la compote de pommes au caramel, tout en présentant un caractère bien sec et épicé. Finale poivrée évoluant sur l’astringence, d’une longue persistance. Plutôt monolithique, un malt solide et réconfortant.

Strathisla 97

Surtout sec pour l’apéritif … 

Fondée en 1785 par un négociant en textile, cette distillerie (appelée à l’origine Milltown ou Milton) revendique le titre de plus ancienne d’Ecosse toujours en activité, sur un site où se trouvait une brasserie au XIIIe siècle. Elle a toutefois été largement reconstruite après un incendie en 1876. Mais elle conserve beaucoup de charme, tout en maintenant une longue tradition de petits alambics. Propriété de Seagram, puis Pernod-Ricard, ses malts sont surtout utilisés pour les blends Chivas, et assez peu commercialisés.

Jaune pâle. D’abord sec, le nez à l’aération devient plus chaleureux, un peu animal mais aussi sur le fruité. Attaque puissante, voire brûlante, mais sans exagération, car tout de même moelleuse. Bien épicé (poivre noir), il révèle surtout des notes de céréales et un peu de fruits jaunes, sans trop de richesse aromatique. Finale assez sèche et astringente, ne laissant guère de place au fruité.

Tullibardine

Aussi long que son âge … 

Créée dans le comté de Perth en 1949, la distillerie a été installée sur l’emplacement d’une ancienne brasserie. Vouée essentiellement à la production de malts pour les blenders, Tullibardine a changé plusieurs fois de propriétaires, puis a été agrandie en 1974. Elle a été ensuite fermée entre 1995 et 2004, et ses propriétaires actuels, une société familiale de vignerons français, veulent davantage développer la commercialisation en single malt.

Jaune pâle. Nez relevé, céréalier et malté. Bien sec à l’attaque, il se développe sur les céréales, avec des notes de fruits jaunes (prune, coing). Plutôt fondu, l’ensemble révèle aussi un peu d’épices et de poivre, surtout sur la finale, marquée elle aussi par le caractère sec. Persistance bien longue, avec de l’astringence.