Puissant mais un peu limité …
Fondée en 1891 par le créateur de White Horse, Peter Mackie, cette distillerie a servi principalement à l’assemblage de ce blend, même si son embouteillage en single a commencé très tôt, quoiqu’en quantités limitées. Située au coeur du Speyside, non loin de Macallan, elle a été modernisée et agrandie en 1965. Elle appartient depuis 1998 au groupe Martini-Bacardi.
Ambré. Nez de caramel au beurre et de raisins de Corinthe bruns. Attaque vive et ample, mais brûlante. Le corps est moelleux, voire épais. On retrouve le caramel au beurre avec de la pomme cuite et du poivre noir. Beaucoup de puissance en bouche, mais la persistance aromatique est curieusement bien limitée. Il aurait sans doute mérité quelques années de fût supplémentaires.
Chaleureux et revigorant …
Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux
remaniements depuis. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été remplacés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973, puis par une nouvelle paire en 2013. Les malts ne sont guère embouteillés, sauf par les indépendants.
Ambré soutenu. Nez animal, un peu lourd, puis se développant sur le santal et la pomme cuite. Très chaleureux en bouche, sans être franchement brûlant, il présente un corps moelleux et rond, sur les fruits cuits, que les épices (poivre noir, gingembre) relèvent ensuite. Le puissant boisé apporte des notes vanillées, mais aussi une petite astringence sur la finale. Un digestif puissant pour les hivers froids et humides.
Située dans une vallée reculée à la limite du Speyside, cette distillerie centenaire (fondée en 1898) sert essentiellement à alimenter l’élaboration du blend Teacher’s. Malgré son importance – huit grands alambics chauffés au charbon – elle est encore méconnue, et rares sont les embouteillages indépendants de ses malts.
Ambré un peu fauve. Nez chaleureux, à dominante fruité, avec du miel et un peu de vanille. Attaque moelleuse, puis il devient puissant et vif. Fruits cuits, miel, caramel au beurre, puis finale plus boisée, plutôt astringente, alors que les notes fruitées l’emportent et persistent longtemps. L’apport du xérès se traduit par un assouplissement général, rendant le malt moins agressif et nettement plus fruité que précédemment. Le boisé est également plus sensible.
Un vrai feu d’artifice …
Fondée en 1844 à Inverness, le grand port du Nord de l’Ecosse, elle fut ravagée par un incendie trois ans plus tard, et ne fut réouverte qu’en 1884. Transformée par l’armée américaine en usine de fabrication de mines pendant la seconde guerre mondiale, elle a été rachetée en 1972 par DCL (aujourd’hui Diageo), et, définitivement fermée en 1983, elle fut détruite trois ans plus tard pour laisser la place à un supermarché. Ses malts sont aujourd’hui de plus en plus rares.
Ambré soutenu, fauve et cuivré. Nez puissant de fruits cuits, de pruneau et de porto, avec aussi des raisins secs, de la vanille et du caramel au beurre. L’attaque en bouche est onctueuse, mais se développe vite une belle et ample vivacité avec un véritable feu d’artifice aromatique. Outre les notes du nez, on trouve un peu d’épices, du toffee et du bois de santal, avec du tabac blond. La longue, très longue finale développe encore plein de nuances autour des fruits cuits et des épices. Une bouteille rare, non seulement à cause de son âge, mais surtout de sa richesse aromatique, d’une grande séduction. A ne pas manquer.
Les vertus du fût …
Cette ancienne brasserie a été transformée en distillerie en 1897, avec l’autorisation d’accompagner son nom de la mention Glenlivet. Elle est située près d’Elgin, disposant de grandes quantités d’eau et d’orges réputées. Depuis son rachat par La Martiniquaise, en 2008, sa production a été fortement accrue pour alimenter les blends Label 5 et Glen Turner, tout en commercialisant des malts maturés en fûts variés.
Nez puissant, bien malté, avec des notes animales (fauves), vieux cuir et pommes mûres. Attaque moelleuse, mais il devient vite puissant et plus sec. Caramel au beurre, fruits secs (amande et raisins de Corinthe), pomme mûre se dégagent d’un ensemble très fondu et bien boisé. Longue persistance sur le fruité. Qui se serait attendu à une telle expression d’un malt habituellement réputé pour sa douceur ? Comme quoi, les vertus du fût…
Tourbé ? Oui, et bien comme il faut …
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.
Jaune pâle. Nez bien marqué par la tourbe phénolique, sans excès. En bouche, la même tourbe domine largement le palais, laissant juste un peu de place à quelques notes fruitées et un peu de poivre noir. Corps moelleux et onctueux, pour ne pas dire gras. Net et sans fioritures, jusqu’à la finale et largement au-delà. Qui aurait cru ça de cette distillerie il y a encore dix ans ?
Tel qu’on l’aime …
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Dès le nez, la tourbe est là, mi-végétale, mi-animale, avec ce persistant fruité tellement caractéristique. Attaque puissante, d’un bloc, puis se développe un ensemble très complet qui décline le malté, le caramel au beurre, les raisins de Corinthe, la poire mûre et du poivre noir sur la finale… Et bien entendu la tourbe, qui ne se fait surtout pas oublier. Encore une référence incontournable, et qui n’a pas besoin de finition pour atteindre des sommets.
Chaleureusement fruité …
Fondée en 1999 par Bernard et Rosemary Walsh, la société Hot Irishman était d’abord centrée sur l’assemblage et la commercialisation d’une recette d’Irish Coffee jugée la plus intéressante après de multiples essais… dans un chalet des Alpes françaises. Ce fut en suite une crème irlandaise à base de whiskey. En 2006, ils signaient un contrat d’approvisionnement auprès d’Irish Distillers pour constituer des stocks de whiskeys vieillis trois fois. A partir de là, ils ont lancé différentes déclinaisons de leurs propres assemblages.
Ambré. Au nez, très puissant, sur le caramel au beurre, le biscuit sec et de riches notes fruitées (xérès ?). Attaque brûlante, puis moelleuse en bouche, avec des notes épicées et poivrées. Beaucoup de rondeur sur la pomme cuite, le vieux cuir ciré, le raisin de Corinthe, tout en se terminant sur une finale chaleureuse et un peu liquoreuse.
Un mariage finalement réussi … Édition limitée de 10 260 bouteilles
Jaune doré, proche de l’ambré. Nez puissant, concentré, un peu sirupeux, avec des fruits rouges mais aussi des notes animales rappelant le jambon cru. En bouche, très moelleux, voire beurré, mais aussi sec par son côté tannique. La tourbe est en arrière-plan, avec de fines notes de fruits rouges. Finale sèche, voire un peu astringente sur le boisé et la réglisse. La personnalité propre à Springbank s’efface un peu derrière le vin rouge, mais le mariage est tout de même réussi car fondu et équilibré.
Encore jeune, mais déjà sur la tourbe …
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Jaune doré soutenu. Au nez, demande de l’aération avant de développer son côté végétal, à peine marqué par la tourbe. En bouche, très puissant, voire brûlant, mais avec du moelleux. Comme au nez, dominante végétale marquée la tourbe, très peu phénolique, avec de la compote de pomme. Corps puissant, carré car encore jeune. Sur la finale, apparition de légères notes poivrées et fumées qui persistent bien ensuite.