Située non loin de Glenmorrangie, ce fut à l’origine une brasserie. La distillation débute en 1897, elle est une des premières distilleries à innover des affinages en fût de vin blanc, Chardonnay et Chenin blanc en particulier, ce qui en faisait l’originalité, malgré tout ses whiskies furent longtemps assez confidentiels.
Fût N°3878, mise en fût le 25 juin 2002. Un single cask puissant et gourmand grâce à son vieillissement intégral en fût de xérès pour une complexité fabuleuse. Très velouté en bouche, avec des notes de cacao et des fruits secs, et une finale très longue toute en douceur de chêne.
Onctueux et poivré …
Deux périodes marquent l’histoire de cette distillerie créée à la fin du 19ème siècle. Au cours de la première, elle produisait un malt très apprécié du roi Edouard VII, qui avait droit à des versions spéciales. Rachetée par la DCL, la distillerie va être progressivement fermée dans les années 70, tandis qu’une unité de production (brassage et distillation) est construite à proximité, donnant des malts plus légers et plus aromatiques que ceux de l’ancienne installation. Glendullan est l’un des trois Singleton commercialisés aujourd ‘hui par Diageo.
Jaune très pâle. Le nez est onctueux, voire gras, avec du caramel au beurre et une petite pointe florale. Epicé voire brûlant dès l’attaque, il se développe sur le moe lleux, sans perdre un caractère assez sec. Les fruits jaunes dominent (poire, coing, prune) accompagné par le poivre noir et un peu de gingembre qui le rend astringent. Finale chaleureuse, mais toujours bien épicée.
Sec avant tout …
Installée au coeur du Speyside, cette distillerie moderne (fondée en 1967) à proximité d’Edradour est utilisée essentiellement par les blenders, Mackinlay-Mc Pherson d’abord, puis Campbell (Pernod-Ricard) depuis 1989, après une période de sommeil, suivi d’une augmentation des capacités de production. Il n’existe qu’un seul malt officiel, les autres venant des embouteilleurs indépendants.
Jaune très pâle. Nez peu expressif, puis puissant voire lourd à l’aération, sur une dominante végétale. Attaque sèche et un peu brûlante, puis il se développe sur la prune jaune et la poire, très relevée par le poivre noir et les épices. Bien sec sur la finale avec des notes de cire d’abeille.
Un solide compagnon
Etablie sur les terres d’un prieuré bénédictin, où aurait existé une brasserie, cette distillerie du
Speyside, au sud d’Elgin, remonte au moins à 1824, mais a été modernisée à plusieurs reprises
depuis, notamment dans les années 1970. Ses malts sont principalement destinés aux blends,
surtout Ballantine’s, et de ce fait peu disponibles en embouteillage en single malt.
Ambré clair. Nez un peu fermé, sur la pomme cuite, le caramel et les fruits secs. Forte attaque,
à la limite du brûlant, suivi par une belle ampleur où dominent les fruits secs (raisins de corinthe), le caramel bien cuit et la poire rôtie. Très sec de tonalité, il est relevé voire bien épicé, avec une petite pointe d’âcreté. D’une longue persistance, c’est un solide compagnon pour affronter les embruns ou en fin de repas.
Du malt et du fruit …
Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au coeur du Speyside, élabore surtout un malt très apprécié des blenders pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté des single malts. Une distillation en deux étapes et demi (mais différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses alambics. D’importants travaux commencés en 2013 devraient à terme doubler sa capacité.
Jaune clair. Nez d’abord discret, sur le malté, avec un peu de fruité à l’aération (confiture de prune jaune). Attaque forte, voire brûlante. Rond mais très épicé en bouche, les fruits jaunes (coing, prune) dominent aux côtés du malt. Un Speyside certes, mais un peu austère
et astringent tout de même. Finale moyenne sur le malté et le fruité.
Chaleureux et revigorant …
Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux
remaniements depuis. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé
pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été remplacés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973, puis par une nouvelle paire en 2013. Les malts ne sont guère embouteillés, sauf par les indépendants.
Ambré soutenu. Nez animal, un peu lourd, puis se développant sur le santal et la pomme cuite. Très chaleureux en bouche, sans être franchement brûlant, il présente un corps moelleux et rond, sur les fruits cuits, que les épices (poivre noir, gingembre) relèvent ensuite. Le puissant boisé apporte des notes vanillées, mais aussi une petite astringence sur la finale. Un digestif puissant pour les hivers froids et humides.
Rare et curieux …
Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du
Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté…
Très pâle, presque incolore. Nez végétal, un peu gras. Attaque à la fois moelleuse et très épicée. Le malt domine, faisant penser presque à un new spirit, c’est-à-dire l’eau-de-vie sortant de l’alambic, tant il n’y a pratiquement pas d’influences du fût. Le poivre gris domine, accompagné par l’âcreté du gingembre, jusqu’à la finale et au-delà. Une curiosité !
Belle puissance épicée
Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en
1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par
la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour l’élaboration du Cutty Sark. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers.
Ambré tirant sur le fauve. Nez chaleureux, surtout épicé avec du boisé et de la puissance. Attaque vigoureuse et bien épicée comme au nez. Malté intense, avec de belles notes de fruits cuits, mais aussi un caractère animal (gibier) et du boisé. Les épices (gingembre, poivre noir, génévrier) s’amplifient jusqu’à dominer la finale, longue et persistante.
Entre le fumé et l’épicé …
Construite en 1898, cette distillerie à l’ouest du Speyside, près de la ville de Forres, a rouvert exactement un siècle après, en 1998, 15 ans après sa mise en sommeil par DCL (United Distillers). Reprise par un embouteilleur indépendant, elle a été complètement modernisée, y compris pour l’alambic, d’une taille plus petite. C’était d’ailleurs la plus petite distillerie du Speyside… mais elle vient d’être supplantée par Ballindalloch. Cas rare, toute la production est utilisée en single malt.
Ambré clair. Nez un peu fumé, puis marqué par le végétal (foin), avec du caramel au beurre. Tapissant bien le palais, il est épicé, bien malté, avec du fruit sec (noisette) et une pointe d’agrumes. On retrouve un peu de bois brûlé sur la finale, bien réchauffante.
Pour les collectionneurs
Cette distillerie du Speyside, fondée par Glen Grant en 1897, s’est révélée produire un malt très différent de sa proche voisine, malgré une eau identique, des matières premières et des méthodes de production similaires. Elle n’a guère fonctionné : fermée trois ans après sa création, elle n’a rouvert que 65 ans après, une fois rachetée par Glenlivet. Pernod-Ricard l’a fermée en 2002, et les bâtiments ont été détruits depuis.
Jaune doré. Nez discret, évoluant entre malté et fruité (fruits jaunes). Attaque ronde et onctueuse, puis il se développe avec puissance sur la poire bien mûre et la prune jaune. Poivre noir et gingembre viennent relever le tout. Du classique, certes, mais qui deviendra de plus en plus rare : les collectionneurs devraient en profiter.