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Miltonduff

Un solide compagnon

Etablie sur les terres d’un prieuré bénédictin, où aurait existé une brasserie, cette distillerie du
Speyside, au sud d’Elgin, remonte au moins à 1824, mais a été modernisée à plusieurs reprises
depuis, notamment dans les années 1970. Ses malts sont principalement destinés aux blends,
surtout Ballantine’s, et de ce fait peu disponibles en embouteillage en single malt.

Ambré clair. Nez un peu fermé, sur la pomme cuite, le caramel et les fruits secs. Forte attaque,
à la limite du brûlant, suivi par une belle ampleur où dominent les fruits secs (raisins de corinthe), le caramel bien cuit et la poire rôtie. Très sec de tonalité, il est relevé voire bien épicé, avec une petite pointe d’âcreté. D’une longue persistance, c’est un solide compagnon pour affronter les embruns ou en fin de repas.

Mortlach

Du malt et du fruit …

Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au coeur du Speyside, élabore surtout un malt très apprécié des blenders pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté des single malts. Une distillation en deux étapes et demi (mais différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses alambics. D’importants travaux commencés en 2013 devraient à terme doubler sa capacité.

Jaune clair. Nez d’abord discret, sur le malté, avec un peu de fruité à l’aération (confiture de prune jaune). Attaque forte, voire brûlante. Rond mais très épicé en bouche, les fruits jaunes (coing, prune) dominent aux côtés du malt. Un Speyside certes, mais un peu austère
et astringent tout de même. Finale moyenne sur le malté et le fruité.

Linkwood

Chaleureux et revigorant …
Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux
remaniements depuis. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé
pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été remplacés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973, puis par une nouvelle paire en 2013. Les malts ne sont guère embouteillés, sauf par les indépendants.

Ambré soutenu. Nez animal, un peu lourd, puis se développant sur le santal et la pomme cuite. Très chaleureux en bouche, sans être franchement brûlant, il présente un corps moelleux et rond, sur les fruits cuits, que les épices (poivre noir, gingembre) relèvent ensuite. Le puissant boisé apporte des notes vanillées, mais aussi une petite astringence sur la finale. Un digestif puissant pour les hivers froids et humides.

Glen Spey

Rare et curieux …
Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du
Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté…

Très pâle, presque incolore. Nez végétal, un peu gras. Attaque à la fois moelleuse et très épicée. Le malt domine, faisant penser presque à un new spirit, c’est-à-dire l’eau-de-vie sortant de l’alambic, tant il n’y a pratiquement pas d’influences du fût. Le poivre gris domine, accompagné par l’âcreté du gingembre, jusqu’à la finale et au-delà. Une curiosité !

Glenrothes

Belle puissance épicée
Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en
1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par
la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour l’élaboration du Cutty Sark. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers.

Ambré tirant sur le fauve. Nez chaleureux, surtout épicé avec du boisé et de la puissance. Attaque vigoureuse et bien épicée comme au nez. Malté intense, avec de belles notes de fruits cuits, mais aussi un caractère animal (gibier) et du boisé. Les épices (gingembre, poivre noir, génévrier) s’amplifient jusqu’à dominer la finale, longue et persistante.

Benromach

Entre le fumé et l’épicé …
Construite en 1898, cette distillerie à l’ouest du Speyside, près de la ville de Forres, a rouvert exactement un siècle après, en 1998, 15 ans après sa mise en sommeil par DCL (United Distillers). Reprise par un embouteilleur indépendant, elle a été complètement modernisée, y compris pour l’alambic, d’une taille plus petite. C’était d’ailleurs la plus petite distillerie du Speyside… mais elle vient d’être supplantée par Ballindalloch. Cas rare, toute la production est utilisée en single malt.
Ambré clair. Nez un peu fumé, puis marqué par le végétal (foin), avec du caramel au beurre. Tapissant bien le palais, il est épicé, bien malté, avec du fruit sec (noisette) et une pointe d’agrumes. On retrouve un peu de bois brûlé sur la finale, bien réchauffante.

Caperdonich

Pour les collectionneurs

Cette distillerie du Speyside, fondée par Glen Grant en 1897, s’est révélée produire un malt très différent de sa proche voisine, malgré une eau identique, des matières premières et des méthodes de production similaires. Elle n’a guère fonctionné : fermée trois ans après sa création, elle n’a rouvert que 65 ans après, une fois rachetée par Glenlivet. Pernod-Ricard l’a fermée en 2002, et les bâtiments ont été détruits depuis.
Jaune doré. Nez discret, évoluant entre malté et fruité (fruits jaunes). Attaque ronde et onctueuse, puis il se développe avec puissance sur la poire bien mûre et la prune jaune. Poivre noir et gingembre viennent relever le tout. Du classique, certes, mais qui deviendra de plus en plus rare : les collectionneurs devraient en profiter.

Auchroisk

Bien relevé avant tout

Ouverte en 1974, cette distillerie moderne du Speyside a remporté plusieurs prix d’architecture. Se prononçant “Authrusk”, ce qui signifie “gué de la rivière rouge”, elle commercialise aussi ses malts sous l’appellation “The Singleton”. Possédant huit alambics, elle utilise une eau particulièrement douce, et une partie du vieillissement est réalisée en fûts de xérès. Le nom Auchroisk est par contre plutôt utilisé pour des vieillissements en fûts de bourbon.

Jaune doré. Nez fruité (poire mûre), un peu alcooleux avec du boisé. Assez brûlant à l’attaque, il développe malgré tout un caractère moelleux, biscuit au beurre, avec du fruité : datte, figue bien mûre, pomme cuite. Poivre noir et girofle relèvent le tout, lui apportant une belle richesse aromatique. Finale évoluant sur un caractère plus sec, un peu astringent. Le temps lui a donné une intéressante personnalité…

Linkwood

Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux remaniements depuis. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été remplacés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973, puis par une nouvelle paire en 2013.

Jaune pâle. D’ abord fermé, le nez assez sec se développe sur des notes de céréales et d’épices. Assez brûlant à l’attaque (un peu d’eau est conseillé), il est avant tout sec, marqué par le poivre noir et le gingembre, comme si son âge pourtant avancé ne l’avait pas marqué. Bien persistant sur sa dominante céréales, avec une finale devenant plus arrondie.

Glenrothes

“Epicé mais fruité“

Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en1887. Située à Rothes (qui compte quatre autres distilleries), dans le Speyside, celle-ci fut  par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour l’élaboration du Cutty Sark.

Jaune clair et brillant. Nez d’abord fermé, puis un peu de miel et de cire d’abeille. Attaque puissante mais supportable malgré le degré, car il est plutôt onctueux au palais. Les fruits jaunes (poire, prune) dominent, bien relevés par le poivre noir qui se développe jusqu’à la finale. Belle persistance sur le fruité.