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Port Charlotte PC9

Chaleureusement tannique

Ce fut une distillerie d’Islay, fermée et démolie au début du 20e siècle, mais c’est aussi un single malt tourbe, élaboré chez Bruichladdich, en attendant qu’une nouvelle distillerie, située à côté, soit construite et opérationnelle. Les quantités disponibles du malt Port Charlotte sont assez limitées, mais toujours très attendues, car elles donnent une version de la tourbe assez différente de celles des autres distilleries d’Islay.

Couleur jaune pissenlit. Au nez, des notes de tourbe, de jus de bœuf, de grains de café et de caramel à la noisette, avec une trace de cacao à 80 %, s’unissent harmonieusement. S’y invitent ensuite le miel, le citron, la bruyère, le myrte, la toile de bateau, les embruns, le chêne doux. Au palais, c’est un véritable festival auquel participent tous les invités et qui ne peut laisser personne indifférent. Chaleureux et d’un puissant caractère, c’est un pur Islay, moelleux et dense, auquel les effluves maritimes du Loch Indaal ont apporté une note salée, alors que les perpétuelles évolutions du climat lui ont permis une longue maturation pleine de douceur. Et sa longue persistance découle de l’union entre les tanins du bois et les huiles du grain.

Cameronbridge

Un air de Lowlands ?

Déjà existante en 1813, cette distillerie au nord-est d’Edimbourg a commencé par élaborer des malts, puis a été progressivement convertie au whisky de grain (ainsi qu’au gin) qui deviendra sa spécialité à partir de 1920. Elle a également produit entre 1880 et 1929 un silent malt, whisky de malt distillé en continu et complètement neutre sur le plan gusta-tif. C’est aujourd’hui la plus importante distillerie écossaise, capable de produire plus de 100 millions d’alcool de grain par an.

Le single grain à son nom est embouteillé en très petites quantités… par rapport à celui utilisé pour les blends. Jaune plutôt pâle. Nez puissant de céréales, élégant, proche aussi d’un vin blanc sec, voire d’un fino. Attaque brûlante, avec un peu de moelleux. Un peu d’eau est nécessaire pour que se développent de belles notes de poires bien mûres, de prunes jaunes et de coings, bien relevées par du poivre noir et un peu d’épices. Le long vieillissement lui donne de la ressemblance avec un Lowlands… région qui, il est vrai n’est guère loin. Bien agréable une fois le choc de l’alcool bien surmonté.