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Clynelish

Un apéritif revigorant …
Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondue avec Brora (fermée depuis 1983), beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout). D’importants travaux d’agrandissement ont été annoncés par Diageo, mais sont depuis suspendus.
Jaune doré. De la puissance maltée au nez, avec des notes épicées. La bouche se développe dans le même registre, sur les fruits jaunes (poire Williams, pomme jaune), un peu de miel doré et du poivre gris. Bien sec dans l’ensemble, il constitue surtout un apéritif revigorant, mais avec une belle longueur apportée par sa robuste constitution.

Caperdonich

Pour les collectionneurs

Cette distillerie du Speyside, fondée par Glen Grant en 1897, s’est révélée produire un malt très différent de sa proche voisine, malgré une eau identique, des matières premières et des méthodes de production similaires. Elle n’a guère fonctionné : fermée trois ans après sa création, elle n’a rouvert que 65 ans après, une fois rachetée par Glenlivet. Pernod-Ricard l’a fermée en 2002, et les bâtiments ont été détruits depuis.
Jaune doré. Nez discret, évoluant entre malté et fruité (fruits jaunes). Attaque ronde et onctueuse, puis il se développe avec puissance sur la poire bien mûre et la prune jaune. Poivre noir et gingembre viennent relever le tout. Du classique, certes, mais qui deviendra de plus en plus rare : les collectionneurs devraient en profiter.

Miltonduff

La pleine maturité d’un Speyside

Etablie sur les terres d’un prieuré bénédictin, où aurait existé une brasserie, cette distillerie du Speyside, au sud d’Elgin, remonte au moins à 1824, mais a été modernisée à plusieurs reprises depuis, notamment dans les années 1970. Ses malts sont principalement destinés aux blends, surtout Ballantine’s, et de ce fait peu disponibles en embouteillage en single malt.

Jaune doré. Nez moelleux, assez doux, fruits jaunes bien fondus. Attaque vive (surtout pour cet âge…) puis devient moelleux et harmonieux avec une structure très fondue. Sur une base bien maltée, on distingue la pêche jaune et la prune, relevées par quelques notes poivrées. Longue finale bien persistante. Un vrai Speyside en pleine maturité.

Linkwood

Une belle puissance apéritive

Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux remaniements depuis, le dernier en 2011. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été complétés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973. Surtout secs et épicés, les malts développent également d’autres aspects grâce à l’utilisation de fûts de xérès.

Jaune clair. Nez chaleureux, surtout malté, avec fruits jaunes (pêche), cire d’abeille, le tout bien fondu. Attaque puissante, plutôt sèche et épicée. Le corps est puissant, très sec, puis se dégage des notes fruitées, mais bien soutenues par une belle dominante épicée (poivre noir). Un malt direct, sans fioritures, peut-être sous l’influence d’un xérès sec… Finale particulièrement tannique, voire virile : un remarquable apéritif donc.

Glenturret

Un agréable compagnon

Cette distillerie des Midlands, près de Perth, est l’une des plus anciennes d’Ecosse, puisqu’il existe des indications de production de whisky dans le secteur remontant à 1717, et que certains des bâtiments actuels remontent à 1775. Toutefois, elle a connu près de 40 ans de fermeture entre 1920 et 1959, date de son renaissance par un passionné de malt, James Fairlie. Bien équipée pour l’accueil des visiteurs, la distillerie est située dans un vallon forestier qui mérite le détour.

Jaune doré clair. Au nez agréable douceur fruitée, avec dé la poire, de la mirabelle et de la prune jaune. Un peu de cire jaune à l’aération. La bouche, d’abord moelleuse, devient ensuite plus puissante et vive, avec un caractère bien épicé qui se développe sur la base des fruits jaunes perçus au nez. La finale est assez tannique, un peu acre, et d’une assez belle persistance. Rien de bien original, certes, mais un agréable compagnon qui ne déçoit pas.

Dailuaine

Tout simplement classique

Comme l’indique son nom gaélique (« vallon verdoyant »), la distillerie est située dans un creux au bord de la rivière Spey. Créée en 1852 par William Mackenzie, elle a été peu de temps après reliée au réseau de chemins de fer, ce qui a beaucoup influé sur son développement. Ce fut la première distillerie du Speyside à être munie de la cheminée se terminant par une pagode, conçue par Charles Doig en 1889. Equipée de six alambics, et plusieurs fois modernisée, son malt a été réservé longtemps aux blenders (Johnnie Walker), et il est encore peu embouteillé en single.

Ambré doré. Le nez, assez léger, débute sur de la fraîcheur fruitée, puis des notes de céréales plutôt campagnardes, avec une petite pointe de miel de bruyère. Malgré la réduction, l’attaque est assez puissante, mais moelleuse avec un solide caractère épicé. Le corps évolue sur le fruité (influence du xérès ?) avec de la pomme et de la poire, mais la dominante reste avant tout sur les céréales. La finale est plutôt longue, avec toujours ce bel accord épicé qui persiste longuement. Certes, ce n’est pas de l’originalité qu’on trouvera dans cette bouteille, mais simplement une belle illustration du classicisme en vigueur dans le Speyside.

Cigar malt

Solide et bien charpenté…

Nouvelle déclinaison du concept souhaitant proposer aux fumeurs de cigare un single malt – en l’espère un brut de fût – accordé aux arômes des havanes et autres vitoles.

Ambré aux reflets bronze doré. Nez à la fois puissant et élégant, à dominante fruits cuits, notes de cacao et de biscuit au beurre. Attaque moelleuse sans excès, car il devient vite plus brûlant et plus sec. Corps solide et bien charpenté, alliant le fruité, le caramel avec des notes plus épicées et surtout poivrées, avec des notes plutôt végétales (foin séché, mousse) en arrière-plan. Très longue persistance en bouche.

Bladnoch

Fleurs, fruits et épices : tout un programme

Fondée en 1814 tout au sud de l’Ecosse, dans les Lowlands, cette ferme distillerie possédant beaucoup de charme a été de nombreuses fois fermée puis rouverte tout au long de son histoire. La dernière fermeture, en 1993, a failli lui être fatale, même si elle avait été aménagée en centre de visite, mais un Irlandais à la recherche d’une maison de campagne en est tombé amoureux et a décidé de relancer la production depuis 1999.

Jaune très pâle. Nez sec, plutôt citrique, avec des notes de fleurs blanches. Attaque vive et sèche, puis il se révèle plutôt moelleux, avec une richesse florale et fruitée d’un grand intérêt : pissenlits, pêche blanche, pomme verte, le tout bien relevé par des notes de poivre gris et de coriandre. L’ensemble devient plus sec jusqu’à la finale, même si le miel continue à se faire sentir jusqu’au bout. Un Lowlands au caractère bien marqué, d’une vraie originalité.

Ardbeg

Au mieux de sa forme

Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.

Jaune pâle. Au nez, la tourbe s’impose avec l’élégance habituelle de la distillerie, avec ici une petite pointe d’agrumes. En bouche, l’attaque est puissante, bien tourbée, suivie par un corps plein et riche. La tourbe fumée s’exprime avec ampleur, sans fausse note ni âcreté, mais même accompagnée d’un certain moelleux, proche de la cire d’abeille. Déjà bien opulent pour son âge (avec une réelle vivacité tout de même), un nouvel Ardbeg au mieux de sa forme.

Aberfeldy

Céréalier avant tout

Fondée en 1896 par les Frères Dewar dans un village de la région de Perth (Eastern Highlands), la distillerie a été conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar’s, aujourd’hui leader sur le marché nord-américain. Avec sa reprise par Bacardi en 1998, le single malt est aujourd’hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.

Jaune d’or, un peu pâle. Nez de céréales maltées, assez chaleureux, avec un léger caractère miellé. L’attaque est franche, puissante et épicée. Le corps est plus souple, assez charpenté. Dominante aromatique sur les céréales (corn flakes), mais avec une nette présence de poivre noir et des traces de gingembre. Belle longueur en bouche, et assez longue persistante. Un malt avant tout céréalier, voire campagnard…