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Octomore 6.3

Encore plus fort …
Portant le nom d’une des sources qui alimentent  Bruichladdich, Octomore a été conçu par Jim McEwan pour être le single malt le plus tourbé qui soit. Le premier est apparu en 2002 avec un taux de phénol de 110 ppm, soit le double des malts les plus tourbés de l’époque. Ce 6.3 atteint lui 258 ppm. Son autre caractéristique est d’être élaboré uniquement avec de l’orge d’Islay, récolté dans le champ de Lorgba situé à un mile de la distillerie. Et son prix – pour un jeune malt – atteint lui aussi des sommets !
Jaune doré. Le nez s’ouvre sur des notes maritimes, rappelant le secteur marin où a poussé l’orge. Puis se développent le myrte, la menthe et la fleur de bruyère, accompagnés par le thym sauvage et le trèfle rouge ; le tout en harmonie parfaite avec un tourbé monumental. En bouche, une fois dépassé le feu de la tourbe, éclatent les fruits rouges, le caramel, le cacao amer, le sirop d’érable : un goût qui ne ressemble à rien d’autre. Au final, une parfaite harmonie hypnotisante sur le miel chaud, d’une grande richesse aromatique et au caractère puissant, comme si le voyageur avait réussi à atteindre la base de l’arc-en-ciel. (Traduit d’après les commentaires de dégustation de Jim McEwan).

Glenronach Revival

Très  Xéres …

Protégé du duc de Gordon (à l’origine de la loi de 1923 qui a mis fin à la distillation clandestine), Ja­mes Allardice fonda la distillerie en 1826, qui fut ravagée par un incendie onze mois plus tard, suite aux négligences de son propriétaire. Reconstruite, elle connut plusieurs propriétaires, dont Walter Scott et Charles Grant (de la distillerie Glenfid-dich). Après avoir été propriété de Teacher’s, puis d’Allied Breweries, elle appartient depuis 2008 à BenRiach, propriété d’un groupe d’investisseurs, qui ont relancé la production après des années de mise en sommeil. Couleur acajou avec des reflets fauves. Nez intense, parfumé, fruits rouges très mûrs, bois de santal, tabac blond, raisins secs. Attaque plutôt onctueuse, puis devient très vite plus vif, acéré et sec. Beaucoup d’épices, puis se développe une belle amertume apportée par le cacao amer et un peu de boisé. Long et plaisant jusqu’à la fin, sans aucune lourdeur et une pointe de rancio…

Bunnahabhain

Un concentré de tourbe

Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant « Bouche de la crique », elle se prononce  Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandi en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, (groupe CL World Brands) qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées, pour les malts.
Jaune très pâle. Nez discret, d’abord malté, puis la tourbe plutôt phénolique se laisse deviner progressivement, assez élégante. Très concentré en bouche, il se développe avec une belle puissance tourbée, directe et sans fioritures, à part un peu de poivre noir vers la finale. Un concentré de tourbe très persistant, mais avec beaucoup de finesse et d’élégance, et qui ne se laisse pas oublier de longtemps.

Tobermory

Autant en apporte le vin

La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port qui porte le même nom. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbé.

Ambré léger, avec des notes orangées. Nez peu marqué, avec quelques traces de fruits rouges. Attaque fougueuse, un peu brûlante. Sur une base maltée, la bouche s’accompagne de petites notes fruitées (framboise, fraise) assez discrètes mais perceptibles, provenant manifestement de la finition en fût de bordeaux. Mais l’ensemble est bien équilibré, donnant un profil un peu plus original à un malt habituellement très classique. Finale sur le poivre noir, assez désaltérante… et bien relevée. A découvrir…

Tamdhu

Un puissant gaillard

Fondée en 1896, cette distillerie du Speyside (non loin de Cardhu) est devenue très vite la propriété des Highland Distillers, avant d’appartenir à Edrington Group. Rénovée et agrandie dans les années 70, elle élabore des malts très appréciés des blenders. Elle a pour particularité de procéder sur place au maltage de son orge, en utilisant le système Saladin : il s’agit de caissons de 50 mètres de long équipé de remueurs où l’orge en train de germer est régulièrement brassé pour éviter de s’altérer. Un système aujourd’hui unique en Ecosse, que rappelle (discrètement), un épi d’orge situé sur l’étiquette de la version officielle.

Ambré fauve. Nez fruité : prunes jaunes, noisettes, avec une lègère pointe de caramel au beurre. Surtout alcoolisé à l’aération. Attaque d’abord moelleuse, puis très vite brûlante (ne pas hésiter à le diluer un peu…). Il développe ensuite avec puissance les fruits secs (noisette, raisins de Corinthe), le caramel et les épices (poivre noir, gingembre). Constitution robuste et solide, avec une finale plutôt astringente et une belle persistance.

Springbank

Fidèle à sa réputation

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presqu’à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.

Jaune doré. Nez lent à s’ouvrir, puis développe une belle puissance sur le malt et la tourbe végétale. Attaque vigoureuse, assez épicée. Grande ampleur en bouche avec toute la richesse aromatique qu’on attend de Springbank : malt, fruits jaunes, tourbe végétale (mais toutefois plus discrète que dans des versions précédentes), un peu de fruits secs (amande), de poivre noir et de gingembre. Fidèle à son style, mais on aurait aimé un vieillissement encore un peu plus long pour un meilleur fondu des arômes…

Macallan

Sec et bien robuste

Cette ancienne distillerie de ferme, placée au coeur du Speyside, s’est hissée depuis plusieurs décennies au sommet de la hiérarchie des malts, ce qui explique sa fière appellation de « The Macal­lan ». Une réputation qui doit beaucoup à l’utilisa­tion longtemps exclusive de fûts de xérès pour le vieillissement, aujourd’hui abandonnée dans les nouveaux embouteillages (Fine Oak), mais aussi à une réelle maîtrise de l’art de la distillation. Jaune doré soutenu, proche de l’ambré.

Nez de fruits secs (amande, raisin de Corinthe), avec une pointe de toffee. Attaque d’abord suave, très enve­loppante, puis il développe une puissance plus musclée, à dominante de fruits cuits, de pruneau, de noisettes grillées. Belle présence épicée : poivre noir, cannelle, quatre épices, le tout très fondue. Sur la finale, le boisé très marqué s’accompagne des notes fruitées caractéristiques du xérès, avec une belle persistance. Bien robuste avec un caractère sec omniprésent.

Glengoyne 1994

Une finition réussie

Cette distillerie fondée en 1833 présente la particularité d’être géographiquement dans les Lowlands, mais d’avoir été rattachée aux Highlands depuis une trentaine d’années, car l’eau qu’elle utilise en provient directement. En outre, sa typicité n’a rien à voir avec les malts herbacés et floraux des Lowlands. Une des spécificités de la distillerie est d’utiliser différents xérès pour le Finition Manzanilla vieimssement de ses malts. « Nichée dans une vallée boisée où la rivière Campsie tombe en cascade, c’est en outre une des plus jolies de la région, voire d’Ecosse, ce qui ne gâte rien…

Couleur ambré fauve. Nez chaleureux, bien boisé (santal, acajou) et plutôt fruité. Sec dès l’attaque, il se développe dans un registre puissant marqué par les épices (poivre noir), mais aussi des notes de fruits cuits (pomme, poire), voire de pruneau et de banane séchée. Le corps chaleureux est d’une belle ampleur, tout en gardant un registre bien sec. L’apport de la manzanilla est ici sensible et bien intégré au malt.

Dalmore

Solide comme un pack d’avants

Créée en 1839, cette distillerie des Highlands du Nord a été assez vite liée au blender Whyte & Mackay. Elle a pour particularité un très vieil alambic dont le col est refroidi par une circulation d’eau, ce qui a pour effet d’alléger l’eau-de-vie de ses éléments les plus lourds. Ce qui explique peut-être ses capacités à vieillir longuement (au-delà de 50 ans), même si les bouteilles d’un tel âge sont particulièrement rares et valent de petites fortunes.

Jaune tirant sur le doré. Nez puissant, sur le floral et les fruits jaunes (poire mûre). Attaque vive et épicée, puis la dominante fruitée du nez se développe avec beaucoup de puissance. Beaucoup d’élégance, accompagnée d’une petite pointe d’astringence et de fumé léger. Belle finale, toujours sur la puissance, digne d’un match du tournoi des Six Nations.

Cigar malt

Solide et bien charpenté…

Nouvelle déclinaison du concept souhaitant proposer aux fumeurs de cigare un single malt – en l’espère un brut de fût – accordé aux arômes des havanes et autres vitoles.

Ambré aux reflets bronze doré. Nez à la fois puissant et élégant, à dominante fruits cuits, notes de cacao et de biscuit au beurre. Attaque moelleuse sans excès, car il devient vite plus brûlant et plus sec. Corps solide et bien charpenté, alliant le fruité, le caramel avec des notes plus épicées et surtout poivrées, avec des notes plutôt végétales (foin séché, mousse) en arrière-plan. Très longue persistance en bouche.