Archives

WOLFBURN – AURORA

« Des premiers pas à suivre » …

Créée en 2012, cette distillerie est située à Thurso, la ville la plus au nord de la Grande-Bretagne
(en dehors des îles). Elle est toute proche d’une ancienne distillerie (1821-fi n des années 1860), dont elle a repris le nom Wolfburn, qui désigne le cours d’eau tout proche. Utilisant de petits alambics, la distillerie produit déjà quatre malts principaux, vieillis en sherry butt (500 litres), fûts de bourbon et petits fûts (quarters) de chêne américain. Aurora a maturé en sherry butts d’oloroso, sans âge indiqué.

Jaune légèrement doré. Nez surtout céréalier, d’une belle douceur. De la puissance en bouche, assez moelleuse, mais également bien épicée sur le poivre noir. Malt encore bien jeune, mais et de goût avec du potentiel aromatique indéniable. Un collector pour les passionnés de nouveautés, les autres sauront attendre des âges plus aboutis.

MILTONDUFF

« Sec et austère » …

Etablie sur les terres d’un prieuré bénédictin, où aurait existé une brasserie, cette distillerie du Speyside, au sud d’Elgin, remonte au moins à 1824, et a été modernisée à plusieurs reprises depuis, surtout dans les années 1970. Ses malts sont principalement destinés aux blends, et de ce fait peu disponibles en single. Depuis 2005, elle appartient au groupe Pernod-Ricard.

Jaune très pâle. Nez sec, sur le floral, le raisin blanc et le poivre noir. Très relevé à l’attaque, et bien sec, c’est avant tout un apéritif marqué par le poivré, avec du raisin de Corinthe blanc et des notes de fleurs blanches. Plutôt austère avec son caractère minéral qui marque la persistance, assez courte.

SPRINGBANK

« Un peu trop jeune peut-être ? »‘

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie… et même de l’orge cultivée à proximité dans ce cas précis.

Jaune clair. Nez marqué par la tourbe, qui s’accompagne de notes épicées (gingembre ?) et de fruits jaunes. La bouche est franchement brûlante, avec des notes herbacées (gazon tondu). Le caractère céréalier domine avec une belle rondeur, dominant presque la tourbe végétale, plutôt discrète. Belle vivacité générale, toute empreinte de jeunesse jusqu’à fi nale. Il aurait mérité de vieillir davantage.

SPRINGBANK

« Symphonie aromatique »

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux  et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.

Jaune doré. La tourbe végétale se développe d’emblée au nez, avec quelques notes animales et de sous-bois. D’abord sec en bouche, voire un peu brûlant (un peu d’eau bienvenue pour les palais sensibles), il devient vite moelleux, mais bien épicé (poivre noir). Le fruité (poire jaune, coing) prend de l’importance, sans jamais faire oublier la tourbe. Pain brioché et caramel au beurre se font également remarquer. Encore une belle symphonie aromatique comme  Springbank sait l’orchestrer à cet âge d’une belle maturité.

LONGROW

« Un mariage séduisant »

Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce LONGROW malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.

Ambré tirant sur le rosé. La tourbe se manifeste dès le premier nez, avec des notes épicées accompagnées d’un léger caractère vineux. Attaque assez brûlante, mais se développant ensuite avec une certaine douceur apportée par le xérès (pedro ximenez ?) qui se marie bien avec la dominante tourbée, plus végétale que phénolique. Un mariage bien séduisant entre tourbe et xerez, les deux se complétant harmonieusement, malgré une petite lourdeur  tannique en fi n de bouche. Persistance puissante mais pleine de charme.

GLENROTHES

« Chaleureusement puissant »

Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers, au moins au Royaume-Uni.

Jaune légèrement doré. Nez puissant, un peu alcooleux, sur le malt avec quelques notes animales. Attaque sèche et brûlante (un peu d’eau n’est pas superfl ue), puis il se développe ensuite sur une base maltée avec un peu de boisé. Chaleureux et puissant, il offre des notes de fruits secs (amande, noisette, raisins de Corinthe) et un peu de poivre noir, et persiste assez longuement sur le boisé. Un excellent digestif de fin de soirée.

AUCHROISK

Bien poivré »

Ouverte en 1974, cette distillerie moderne du Speyside a remporté plusieurs prix d’architecture.
Se prononçant “Auth-rusk”, ce qui signifie “gué de la rivière rouge”, elle a un temps commercialisé ses malts sous l’appellation “The Singleton”, plus facile à prononcer. Possédant huit alambics, elle utilise une eau particulièrement douce, et une partie du vieillissement est réalisée en fûts de xérès.

Jaune pâle. Nez puissant, plutôt sec et poivré, avec des fruits jaunes. Attaque un peu agressive (un peu d’eau pour les palais sensibles) puis il devient plutôt moelleux, voire gras. Notes de miel (acacia ?) avec un corps puissant, mais aussi des fl eurs blanches et une pointe de poivre gris. Belle persistance sur le malté et le poivre.

DEANSTON

« Un digestif d’une belle ampleur »

Relativement récente, cette distillerie des Highlands ouverte en 1965 doit sa création à la qualité de l’eau de la rivière Teith. et à la présence des grands ateliers d’une ancienne filature de coton. Elle est située à Doune, à peu de distance de la ligne séparant les Highlands des Lowlands. Produisant essentiellement pour les blenders, ses embouteillages officiels sont assez rares.

Jaune doré soutenu. Nez animal, avec du cuir et du tabac brun. Attaque un peu brûlante, il devient ensuite assez sec, sur les raisins de Corinthe et la noisette grillée. Belle ampleur aromatique avec aussi du boisé : le fût de brandy a beaucoup apporté… Finale légèrement liquoreuse, toujours sur les fruits secs et une pointe de vanille. Un excellent digestif.

Kilkerran

« Très jeune, mais prometteur »

Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbeltown, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank. Il s’agit de la renaissance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran (pour des raisons de propriété commerciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région.

Jaune doré clair. Nez assez discret, voire fermé, sur les céréales et le malt. Assez brûlant à l’attaque (même avec un peu d’eau), il devient ensuite plus rond et moelleux. Dominante des fruits jaunes, bientôt relevés par les épices (poivre surtout). Prometteur, certes, maIs embouteillé bien jeune. C’est un peu dommage, car il y a du potentiel.

BALMENACH – 2005

« A l’apéritif, de toute évidence »

Cette distillerie au sud du Speyside date de 1825, fondée par James McGregor, célèbre distillateur clandestin. Mais ses malts resteront longtemps réservés aux blenders de DCL, qui en ont fait l’acquisition en 1930. Devenue propriété d’Inverhouse en 1997, ce groupe appartient
aujourd’ hui à une société thailandaise. Il n’y a pas de malt officiel, la commercialisation en single malt passant par les indépendants, notamment sous le nom Deerstalker.

Nez puissant, sur les céréales et la prune jaune. Très sec en attaque, voire brûlant (un peu d’eau est conseillé). En bouche, dominent les fruits secs (amande) et la poire William, puis évolution vers un peu d’astringence. Finale sèche mais chaleureuse, sur les fruits jaunes et l’amande. Apéritif, bien sûr, avec une longue persistance.