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Glen Lossie

Élégamment fruité

Cette distillerie du Speyside, fondée en 1876 et agrandie en 1962, est assez méconnue des amateurs de malt… mais pas des blenders, qui ont été longtemps les seuls à l’utiliser, notamment pour Haig. Elle offre la particularité d’avoir six alambics équipés de purificateurs, ce qui donne un malt plus léger et plus net. Mis à part un embouteillage officiel de dix ans, les malts sont encore très rares sur le marché.

Jaune doré. Nez de céréales et de miel, mais plus sec à l’aération. Attaque vive, surtout pour un malt de cet âge. Passé le caractère un peu brûlant, il se révèle plutôt onctueux, sans perdre de son caractère sec et un peu astringent. Céréales, fruits jaunes (poire, pêche) sont accompagnées de petites notes poivrées, voire épicées. De plus en plus sec vers la finale, son fruité reste élégant avec une belle persistance.

Glen Spey Glenlivet

Apéritif bien fruité

Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production. Une rareté, surtout en brut de fût.

Jaune clair. Nez évoluant entre fruits mûrs et champ de céréales, avec quelques notes de fruits secs (noix). Attaque généreuse, puis se développe un corps plein, avec poivre noir et piment, mais de la pomme cuite, du coing, des amandes séchées. La finale est plus tannique, rendant le malt très apéritif. Belle persistance sur le fruité et les épices.

Glenrothes 2000

Puissance de l’oloroso

Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour l’élaboration du Cutty Sark. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group , mais ses malts sont distribués par Berry Brothers.

Ambré foncé, reflets acajou. Nez de fruits rouges compotés, avec du pruneau et une pointe de cacao. Attaque brûlante (un peu d’eau n’est pas superflu…), pour un malt qui développe ensuite du moelleux, de la rondeur, accompagnés d’une petite acidité. L’alcool est très présent, mais permet le développement d’un caractère boisé, très tannique, accompagnant le fruité. Il évolue sur une finale assez longue qui laisse un goût marqué de cacao noir. L’oloroso se développe ici en toute puissance…

Glenrothes 2000

Autour du chocolat

Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en 1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour l’élaboration du Cutty Sark. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers. D –

Ambré très foncé, acajou. Nez de fruits rouges très mûrs, voire confitures, cacao et pointe d’acidité. Attaque puissante, voire brûlante, puis le malt se révèle assez moelleux, mais présente aussi une structure sèche, voire tannique. Les fruits cuits, le pruneau, mais aussi les amandes et les raisins secs sont au rendez-vous d’une belle richesse aromatique. On retrouve aussi de l’amertume autour du cacao. Il pourrait très bien accompagner une mousse au chocolat noir, mais constitue surtout un superbe digestif. Car sa longue finale présente ensuite une belle persistance.

Glenronach Cask Strength

La chaleur du xérès ,,,

Protégé du duc de Gordon (à l’origine de la loi de 1823 qui a mis fin à la distillation clandestine), James Allardice fonda la distillerie en 1826, qui fut ravagée par un incendie onze plus tard, suite aux négligences de son propriétaire. Reconstruite, elle connut plusieurs propriétaires, dont Walter Scott et Charles Grant (de la distillerie Glenfiddich), puis Teacher’s, Allied Breweries et enfin Pernod-Ricard, qui l’a revendu en 2008 à BenRiach, propriété d’un groupe d’investisseurs, qui ont relancé la production après des années de mise en sommeil.
Ambré aux nuances fauves. Nez puissant, aux notes vineuses de xérès. Attaque puissante (l’alcool est sensible), il se développe ensuite sur un moelleux assez opulent, bien marqué par les notes du xérès, notamment le cacao amer et un peu de boisé. La finale est relevé par des notes poivrées et épicées qui renforcent son caractère sec. Très chaleureux pour un automne brumeux.

Glenglassaugh revival

Un jeune à suivre

Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Une localisation qui la voit parfois classée dans le Speyside (très voisin), mais aussi dans les Highlands du Nord. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fin des années 50, avec notamment le changement des alambics. Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production. Le Revival, de 3 ans d’âge, est le premier à être commercialisé.

Jaune doré. Le nez, surtout malté, fait penser à une pinte d’ale. Attaque sur la vivacité, avec surtout des notes végétales (céréales, herbe fraîche), mais aussi du fruité (pomme verte) accompagné de pointes épicées. L’ensemble est encore bien vert, mais laisse présager une belle structure qui devrait être marqué par le fruité. A suivre…

Glen grant

Un solide compagnon

C’est en 1840 que les frères Grant créent cette distillerie près de Rothes dans le Speyside. Un patronyme assez répandu en Ecosse, que l’on retrouve d’ailleurs dans plusieurs distilleries et sociétés de négoce. Mais Glen Grant va rapidement se faire connaître, notamment dans des versions très jeunes (5 ans d’âge en moyenne) au point d’être présent dans de nombreux bars de la planète. Son entrée dans le groupe Seagram, en 1977 (maintenant chez Pernod-Ricard) et l’installation de nouveaux alambics, n’a modifié en rien sa notoriété, véritable référence en matière de Speyside.

Jaune vif. Riche nez miellé, devenant plus malté à l’aération. Attaque assez vive, avec une nette dominante maltée, relevée par des notes plus épicées (poivre noir) et un peu miellées. Le corps est plein, riche, très expansif et roboratif. Un solide compagnon au caractère enjoué et jovial. Belle finale sur la céréale et le poivre, ici à leur apogée.

Dailuaine

Tout simplement classique

Comme l’indique son nom gaélique (« vallon verdoyant »), la distillerie est située dans un creux au bord de la rivière Spey. Créée en 1852 par William Mackenzie, elle a été peu de temps après reliée au réseau de chemins de fer, ce qui a beaucoup influé sur son développement. Ce fut la première distillerie du Speyside à être munie de la cheminée se terminant par une pagode, conçue par Charles Doig en 1889. Equipée de six alambics, et plusieurs fois modernisée, son malt a été réservé longtemps aux blenders (Johnnie Walker), et il est encore peu embouteillé en single.

Ambré doré. Le nez, assez léger, débute sur de la fraîcheur fruitée, puis des notes de céréales plutôt campagnardes, avec une petite pointe de miel de bruyère. Malgré la réduction, l’attaque est assez puissante, mais moelleuse avec un solide caractère épicé. Le corps évolue sur le fruité (influence du xérès ?) avec de la pomme et de la poire, mais la dominante reste avant tout sur les céréales. La finale est plutôt longue, avec toujours ce bel accord épicé qui persiste longuement. Certes, ce n’est pas de l’originalité qu’on trouvera dans cette bouteille, mais simplement une belle illustration du classicisme en vigueur dans le Speyside.

Dallas Dhu

Les atouts de l’âge

Fondée en 1899 lors du “boom du whisky”, cette distillerie à l’ouest du Speyside a essentiellement servi à alimenter les blenders, même si le single malt a parfois été diffusé sous le nom Dallas Mhor. La production a été stoppée en 1983, mais les bâtiments, ayant peu changé en près d’un siècle d’existence, ont été transformés en musée du whisky par Historic Scotland (les Monuments Historiques d’Ecosse) en 1988, à ne manquer lorsqu’on visite la région. Faut-il préciser que le malt est de plus en plus rare…. ?

Ambré soutenu. Nez chaleureux, bien épicé avec une dominante tannique, bois de santal. Moelleuse, l’attaque prend vite de la puissance, voire de la brutalité. Sur un corps vigoureux, se développent des notes très fondues de pommes cuites, de cuir, de boisé, de cire d’abeille… Une belle harmonie qui ne manque pas de vivacité, grâce à une pointe épicée qui se développe jusqu’à la finale, d’une grande longueur et d’une belle permanence. Comme quoi l’âge est souvent bien profitable aux malts…

Craigellachie

Poivré, voire volcanique

Fondée en 1891 par le créateur de White Horse, Peter Mackie, cette distillerie a servi principa­lement à l’assemblage de ce blend, même si son embouteillage en single a commencé très tôt, quoiqu’en quantités limitées. Située au coeur du Speyside, non loin de Macallan, elle a été moder­nisée et agrandie en 1965. Elle appartient depuis 1998 au groupe Martini-Bacardi.

Jaune doré, légèrement rosé. Nez délicat, d’une belle finesse, mêlant céréales et légères notes de fruits rouges. Attaque très vive en bouche, épicée et presque brûlante, nécessitant un peu d’eau (et ce n’est pas un brut de fût…). Le corps se révèle ensuite plutôt moelleux, voire onctueux, avec une dominante de fruits rouges (fraise, framboise), mais également bien maltée. Tonalité tout de même sur le sec, le poivré, jusqu’à la finale, assez longue… Un malt plaisant… si on franchit le cap de sa volcanique puissance initiale !