Bladnoch

Où ?

Tout au sud de l’Ecosse, et proche de la mer, la région de Galloway est un pays de collines boisées et de petits villages de pêcheurs, loin des grandes villes et encore méconnu des touristes. On y a recensé jusqu’à quatre distilleries de malt à la fin du 19ème siècle, mais seule Bladnoch a survécu, à deux pas de la petite ville de Wigtown. alors que Annandale, Glen Tarras et Langholm ont disparu depuis longtemps.

Quand ?

Elle a été fondée vers 1814 ou 1817 (selon les versions) par les frères McLelland, qui l’ont conservé (en fonctionnement hivernal surtout) jusqu’en 1871. Leurs héritiers l’ont fortement agrandie en 1878. Mais, avec l’arrivée du 20ème siècle, la distillerie connaît une existence cahotique, changeant très souvent de propriétaire et connaissant de longues périodes d’arrêt de production. Le dernier en date, UDV (aujourd’hui Diageo) décide de fermer la distillerie en 1993 comme Balmenach, Rosebank et Pittyvaich), alors qu’elle avait été modernisée quelques années auparavant. L’ensemble est racheté un an après par Raymond Armstrong, qui a relancé la production (en petites quantités) en l’an 2000.

Qui ?

Entrepreneur en bâtiments originaire d’Irlande (Ulster), Raymond Armstrong achète le site de Bladnoch en 1994 pour le transformer en village de vacances. Mais, selon la légende, la dégustation d’un dram de Bladnoch, dont la finesse florale toute particulière l’enchanta, lui fit changer d’avis, et décida de vouer l’endroit au whisky. Il a modernisé le centre de visite, créé un musée et même une école du whisky où sont enseignées les bases de l’élaboration et de la distillation. Enfin, en l’an 2000, il redémarre la production, en quantités limitées toutefois (100 000 litres par an), en raison d’accords passés avec le précédent propriétaire, Diageo.

Comment ?

Une fermentation en deux jours, la distillation réalisée dans deux gros alambics avec un col de cygne débutant par un anneau, l’utilisation de différents types de fûts pour le vieillissement (bourbon, mais aussi xérès) : les méthodes et les matériels utilisés à Bladnoch n’ont rien d’originaux. Et pourtant, formant le dernier carré des distilleries de malt survivantes dans les Lowlands, Bladnoch en incarne magnifiquement le style, floral et herbacé, aérien et léger, tout à l’opposé de la richesse du Speyside ou de la puissance d’Islay. Quel en est le secret ? Personne n’a su vraiment l’expliquer… d’autant que nul ne mentionne l’utilisation de la triple distillation à Bladnoch !

Quoi ?

Depuis 2008 ont commencé à être commercialisé les premières versions des malts de la distillerie renaissance, notamment 3 six ans d’âge en bruts de fût, , puis des 8 ans d’âge, et enfin un neuf ans plutôt tourbé. Sinon, il existe des versions plus anciennes, mais elles sont assez rares. La plus courante est le 15 ans d’âge à 55 %, et ont été lancés récemment un 15 ans à finition rhum et un 18 ans. On peut trouver quelques autres versions chez les embouteilleurs indépendants.

Certaines d’entre elles ont été dégustées ces dernières années lors des réunions du Clan. Encore récemment, il y a eu un 16 ans à 54,9°, ainsi décrit :  Jaune paille assez pâle. Nez végétal, foin coupé, mais aussi du musc et des notes fumées. Attaque douce malgré le degré, puis devient plus puissant et épicé, tout en restant supportable. Corps rond, chaleureux, avec du poivre, des fruits secs (amandes, noisettes), du gingembre. Plus sec sur la finale, avec un peu d’astringence, il en devient plus apéritif, mais sa puissance lui permet d’être présent à bien d’autres moments.

C’est dire si les arômes herbacés et floraux dominent chez Bladnoch…

Les distilleries de A à Z