La Fête Du Malt …

Le Café PROCOPE  nous reçoit …  

                                                                                                                                Par Nicole LOISEAU

En 1686, un gentilhomme de Palerme fonda ce qui allait devenir le premier café littéraire du monde où se retrouvait tout ce que le monde des arts et de la politique comptait comme génies. Voltaire, Molière, Rousseau, La Fontaine, Beaumarchais, Hugo, Balzac, Danton, Benjamin Franklin notamment y allèrent de leurs coups d’encre, de leurs coups de sang, de leurs coups de lettres, de leurs coups de fourchettes. Des tables ont fait l’histoire, d’autres ont fait la comédie. Il est 20h30, ce 1er octobre, accoudé sur la table de Voltaire attendant mes camarades de jeu, je discute avec Danton et Hugo et leur demande ce qu’ils pensent de notre siècle, et s’ils ont préparé un nouveau plaidoyer pour l’humanité. Ils arrivent… Je redescends de mes rêves et me retrouve dans ce salon superbe et éclatant. Des citations sont peintes sur ces beaux murs, l’éclairage est superbe, l’histoire nous contemple. Superbes tablées de grands ou de futurs grands, une partie de l’histoire de France est devant nous, la littérature semble décrire les sentiments qui se battent en duel dans nos têtes.
l102-9Notre maitre aujourd’hui s’appelle Olivier Fagnen, il est « master distiller » et en guise de littérature, il nous parle plutôt chimie et nous dévoile tous les secrets de la fabrication des nectars prestigieux de Bunnahabhain qu’il a ramené des brumes écossaises. Les Bunnahabhain 12 ans, le 18 ans et le Céobanach ont été directement extraits du fût spécialement pour nous.
On en a plein les mirettes, plein les papilles et on adore ça. L’ambiance est au beau fixe, on trinque, on hume, on déguste. Benjamin Franklin sentant ma petite déception, me glisse à l’oreille, comme une déclaration : « le Procope c’était mieux de notre époque, on y fumait comme pas deux, on y dansait avec nos épées, on rigolait à s’en rompre les mâchoires, on mangeait comme de gentils ogres ».  Mais certains n’y verront rien car comme le disait si bien Blaise Pascal «le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point ».
Déjà on repense à ce chapeau de Napoléon en façade, ce chapeau laissé comme une dédicace d’un temps, celle où un chapeau fut laissé comme gage à défaut de payer une note. On a essayé avec l’anorak rouge du vice-président, mais ça n’a pas marché !
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