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CAOL ILA – 2012 – 11 ans – 46° – Finition en fûts de xérès blanc Palo Cortado depuis avril 2022 – Cadenhead’s – WHC1096CGM

« Tourbé, certes, mais avec discrétion »

Avec un nom qui signifie en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura, et une eau bien tourbée, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de malts puissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Compte tenu de la demande, elle a été à nouveau agrandie en 2011, ce qui porte sa capacité à 6,5 millions de litres par an. Élégants et bien tourbés, ses malts sont disponibles en de multiples versions, mais existent aussi des malts non tourbés.

Ambré. Nez élégamment vineux, discrètement tourbé. En bouche, la tourbe se manifeste davantage, dans un registre plutôt terreux mais accompagné d’une agréable douceur fruitée (fruits jaunes) apportée par le xérès blanc. Il devient plus épicé (poivre noir) sur la finale, avec une belle persistance assez tourbée.

GLENROTHES

« Chaleureusement puissant »

Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers, au moins au Royaume-Uni.

Jaune légèrement doré. Nez puissant, un peu alcooleux, sur le malt avec quelques notes animales. Attaque sèche et brûlante (un peu d’eau n’est pas superfl ue), puis il se développe ensuite sur une base maltée avec un peu de boisé. Chaleureux et puissant, il offre des notes de fruits secs (amande, noisette, raisins de Corinthe) et un peu de poivre noir, et persiste assez longuement sur le boisé. Un excellent digestif de fin de soirée.

AUCHROISK

Bien poivré »

Ouverte en 1974, cette distillerie moderne du Speyside a remporté plusieurs prix d’architecture.
Se prononçant “Auth-rusk”, ce qui signifie “gué de la rivière rouge”, elle a un temps commercialisé ses malts sous l’appellation “The Singleton”, plus facile à prononcer. Possédant huit alambics, elle utilise une eau particulièrement douce, et une partie du vieillissement est réalisée en fûts de xérès.

Jaune pâle. Nez puissant, plutôt sec et poivré, avec des fruits jaunes. Attaque un peu agressive (un peu d’eau pour les palais sensibles) puis il devient plutôt moelleux, voire gras. Notes de miel (acacia ?) avec un corps puissant, mais aussi des fl eurs blanches et une pointe de poivre gris. Belle persistance sur le malté et le poivre.

Tomintoul

« Sec comme un coup de… xérès »

Créée en 1965, la disillerie, d’abord indépendante, est entrée ensuite dans le groupe Whyte & Mackay, qui changera plusieurs fois de mains. Finalement, c’est la société indépendante et familiale Angus Dundee Distillers qui rachète Tomintoul en 2000, puis Glencadam en 2003. Encore méconnue, Tomintoul a une activité importante (3,3 millions litres d’alcool par an) et une large gamme, non tourbée et tourbée, d’une quinzaine de références.

Jaune clair. Nez à dominante céréalière, mais sec, légèrement épicé. Attaque un peu brûlante, donnant une dominante sèche qui demeure ensuite, rappelant le xérès type fi no. Notes d’amandes et de fruits secs (raisins de Corinthe) qui apporte un léger moelleux. Final assez sec, un peu astringent. Un très bon apéritif …

Glen Moray 1992

Bien long, comme son âge …

Cette ancienne brasserie a été transformée en distillerie en 1897, avec l’autorisation d’accompagner son nom de la mention Glenlivet. Elle est située près d’Elgin, disposant de grandes quantités d’eau et d’orges réputées. Depuis son rachat par La Martiniquaise, en 2008, sa production a été fortement accrue pour alimenter les blends Label 5 et Glen Turner, tout en commercialisant des malts maturés en fûts variés.

Jaune doré. Nez assez puissant, crémeux, sur le malté, la noisette et autres fruits secs. Attaque assez moelleuse, puis davantage brûlante. Se développe ensuite un caractère plus suave, tout en restant assez sec. On retrouve le fruité du nez, se terminant sur quelques notes plus astringentes. Bien long (c’est de son âge) et assez persistant sur un ensemble fondu où domine le malt.

Glen Ord 12 ans

Sec mais fruité …

Propriété depuis 1838 de la famille Mackenzie, Glen Ord (dans les Highlands du Nord) s’est longtemps appelée Glen Oran, avant d’entrer dans le groupe John Dewar’s, devenu aujourd’hui Diageo. Autre spécificité, ses orges maltées sont produites sur place, mais sont également utilisées par d’autres distilleries du groupe. L’énorme succès du Singleton (produit par Glen Ord, mais aussi par Glendullan et Dufftown) a entraîné une très forte expansion, avec une capacité de 11 millions de litres d’alcool par an.

Jaune très pâle, presque incolore. Nez surtout malté, un peu de poivre, évoluant sur un versant minéral et sec. Attaque ample et fruitée, puis l’alcool se fait sentir. Fruits jaunes (poire, prune) et raisins de Corinthe se développent sur un corps puissant et chaleureux. Légèrement résineux sur la finale, il conserve sa puissance sèche jusqu’au bout, avec toutefois de belles notes fruitées.

Aultmore 1997

Austère mais tout de même bien épicé …

Située au nord de la ville de Keith, dans l’extrême ouest du Speyside, cette distillerie est installée sur les bords de la rivière Isla (à ne pas confondre avec l’île réputée pour ses malts tourbés). Fondée en 1886, elle alimente surtout les blends Dewar’s, et a été complètement reconstruite dans les années 1970. Appartenant au groupe Bacardi depuis 1998, les embouteillages officiels sont rares.

Jaune pâle. Nez puissant, assez gras, à dominante animale. Attaque puissante et épicée, voire un peu brûlante, surtout pour un malt de cet âge. Bien fruité, avec la pomme, les raisins secs et le gingembre, Il est surtout sec, voire un peu austère, mais avec de la rondeur en arrière-plan. De quoi le rendre atypique par rapport au Speyside, surtout à un tel âge. Longue finale et grande persistance épicée.

Strathmill 1992

Bien vif malgré son bel âge …

Dans cet ancien moulin du Speyside, remontant à 1823, une distillerie a été créée en 1891, pour répondre à la forte demande de malts par les blenders. Ses propriétaires successifs (Gilbey, IDV et maintenant Diageo) n’ont pas cessé depuis de l’utiliser quasi-exclusivement dans ce but. Modernisée et fortement agrandie en 1969, la distillerie ne commercialise pratiquement pas ce malt, disponible uniquement (et en faibles quantités) chez les embouteilleurs indépendants.

Macduff

Fruité, mais surtout poivré ..

Créée en 1962 (ou en 1960 selon d’autres sources), cette distillerie des Highlands constitue un cas rare en Ecosse, car ses malts officiels portent le nom Glen Deveron, puis The Deveron, du nom de la petite rivière proche. Et l’appellation Macduff n’est utilisée que par les embouteilleurs indépendants. Les malts de la distillerie sont avant
tout un constituant fondamental du blend William Lawson’s.

Jaune pâle. Nez sec, un peu léger, restant fermé à l’aération. Attaque puissante et bien épicée. Il se développe ensuite sur les fruits jaunes (prune, poire), avec un caractère moelleux qui ne fait pas oublier ses notes poivrées. Puissant jusqu’à la finale, il persiste assez longtemps en bouche grâce à sa petite astringence et ses notes fruitées.

Knockdhu

Presque un Speyside… le poivre en plus

Fondée en 1893 par DCL, cette distillerie des Highlands de l’Est a été surtout vouée à alimenter les blenders, tout en connaissant de longues périodes de fermeture. Le premier single malt officiel date de 1989, mais il prit par la suite le nom d’An Cnoc, peut-être par crainte d’une confusion avec la distillerie Knockando voisine. Mais le chassé-croisé entre les deux noms s’est reproduit plusieurs fois depuis, ne facilitant pas la tâche des amateurs. Depuis 2003, An Cnoc semble être devenu définitif… au moins pour les embouteillages officiels. Mais ceux des indépendants sont assez rares.

Jaune clair. Nez plutôt céréalier, devenant épicé et marqué par l’alcool à l’aération. Après une attaque plutôt brûlante, il se développe sur un bon malté, avec des notes de miel et des touches plutôt florales. Il devient ensuite plus épicé et poivré, et offre une finale encore brûlante malgré l’ajout d’un peu d’eau. Sans doute un peu jeune pour être embouteillé, il évoque nettement un Speyside… d’autant que la distillerie n’en est guère éloignée.