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SPRINGBANK

« Mariage réussi » …

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’un trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.

Rouge pourpre. Nez bien tourbé (sur le végétal). On retrouve la tourbe en bouche, dans un environnement plus vineux, avec de puissantes notes épicées. L’alcool se fait bien sentir, sans être déplaisant. Longue finale sur le fruité du xérès et la tourbe. Mariage réussi (pour une fois…) entre le tourbé et le vineux. Sans doute faut-il s’appeler Springbank pour y arriver.

GLENGLASSAUGH

« Tourbé et richement épicé » …

Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fi n des années 50, avec notamment le changement des alambics. Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production, puis reprise par le groupe BenRiach en 2013, et par Brown Forman depuis 2016.

Nez : Bois de cerisier fumé, banane grillée au miel cristallisé, cannelle.
Bouche : Sirop d’érable, cannelle, miel de mélasse, noisette, banane fumée.
Finale : Longue et fumée.
(Notes de dégustation de la société Dugas)

CAOL ILA

“Déjà pleinement mature pour son âge“

Avec un nom qui signifi e en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura,
et une eau bien tourbée, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de maltspuissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Compte tenu de la demande, elle a été à nouveau agrandie en 2011, ce qui porte sa capacité à 6,5 millions de litres par an. Élégants et bien tourbés, ses malts sont disponibles en de multiples versions, mais existent aussi des malts non tourbés.

Jaune doré. Le tourbé caractéristique de la distillerie se manifeste dès le premier nez, sur une solide base maltée. Belle puissance en bouche, surtout pour un réduit, allant du tourbé phénolique à de franches notes poivrées, avec une fi nale fruitée légèrement brûlante. Malgré sa relative jeunesse, un tourbé en pleine maturité qui fait honneur à la distillerie.

SPRINGBANK 10 ans

« Non tourbé ? Et oui ! »

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du
maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie..

Jaune clair. Nez surtout céréalier, fruits jaunes (prune, pomme), avec de la puissance. Attaque un peu brûlante, puis le corps est assez sec, avec une petite rondeur fruitée. Bien épicé et poivré, mais quasiment pas de tourbe, ce qui est tout de même bien rare chez Springbank. À préférer à l’apéritif, avec cette fi nale sèche et assez persistante.

LONGROW RED

« Une double séduction » …

Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single.

Ambré tirant sur le rosé. Nez puissant, légèrement vineux, avec la tourbe en arrière-plan. Attaque toute en vivacité, et même assez brûlante. Puis la douceur aux notes de fruits rouges (framboise, cerise) se développe, mais bien soutenu par une tourbe plus végétale que phénolique. Ensemble bien fondu, très agréable, car les dominantes vineuses et tourbées sont cette fois en pleine harmonie. Et la persistance a quelque chose de vraiment séducteur.

GLEN ORD 2008

2″Une puissante douceur »

Propriété depuis 1838 de la famille Mackenzie, Glen Ord (dans les Highlands du Nord) s’est longtemps appelée Glen Oran, avant d’entrer dans le groupe John Dewar’s, devenu aujourd’hui Diageo. Autre spécificité, ses orges maltées sont produites sur place, mais sont également utilisées par d’autres distilleries du groupe. L’énorme succès du Singleton (produit par Glen Ord, mais aussi par Glendullan et Dufftown) a entraîné une très forte expansion, avec une capacité de 11 millions de litres d’alcool par an.

Jaune pâle. Nez finalement malté, avec un peu de prune jaune et des notes épicées. Plutôt onctueux à l’attaque, il est vite brûlant (un peu d’eau n’est pas inutile) avec une dominante poivrée. On retrouve le fruité du nez, avec aussi un peu de pomme cuite au beurre. Puissant jusqu’à la finale sans être trop agressif, grâce à des notes miellées qui apportent de la douceur.

BLADNOCH

« Joliment campagnard »

Fondée en 1814 tout au sud de l’Ecosse, dans les Lowlands, cette ferme-distillerie possédant beaucoup de charme a été de nombreuses fois fermée puis réouverte au long de son histoire. La dernière fermeture, en 1993, a failli lui être fatale, même si elle avait été aménagée en centre
de visite, mais un Irlandais à la recherche d’une maison de campagne en est tombé amoureux et a décidé de relancer la production depuis 1999. Menacée de fermeture, elle a trouvé un repreneur australien en 2015, qui a relancé la production deux ans après.

Jaune d’or. Nez discret, légèrement fl oral puis se développant sur le miel d’acacia. Plutôt relevé à l’attaque (poivre noir, épices), il se développe sur un corps moelleux et chaleureux, à la fois céréalier et miellé. La finale est plus sèche, avec une pointe d’astringence, et une puissance florale qui persiste longuement. Apéritif avant tout, il peut aussi conclure une journée de balade à la campagne.

BENRIACH

« Autant apéritif que digestif » …

Voisine de Longmorn, et construite un an après, en 1898, cette distillerie du Speyside n’a fonctionné  que quatre ans… avant d’être fermée pendant 65 ans ! Mais sa malterie a longtemps été en service. Rachetée par Seagram en 1978, elle a été ensuite agrandie en 1985. Devenue propriété de Pernod-Ricard en 2001, qui l’a mise en sommeil aussitôt, elle a été revendue en 2004 à un groupe sud-africain. Depuis, ses malts, longtemps réservés aux blends, ont été renouvelés avec des créations très intéressantes. Elle a été rachetée en 2016 par Brown Forman, qui poursuit la même stratégie de qualité.

jaune pâle. A l’aération, il se révèle puissamment malté, avec des notes légèrement animales. Chaleureux à l’attaque, voire un peu brûlant (degré oblige), il se développe avec un agréable moelleux sur la prune jaune et la poire mûre. Bien épicé (poivre noir), il se termine sur une finale plus sèche mais bien fruitée, avec des notes d’amandes et de raisins de Corinthe. Autant apéritif que digestif, c’est dire…

HAZELBURN

« Un grand digestif très chaleureux » …

Une ancienne distillerie de Campbeltown (1836-1925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, toujours dans les mêmes alambics que Springbank et Longrow. L’idée était de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant un  orge malté non tourbé, et en pratiquant une triple distillation. Ce malt est produit en faible quantité.

Ambré soutenu. Nez chaleureux, bien marqué par le xérès, avec un fruité puissant, sur le havane et le bois de santal. Attaque un peu brûlante, mais aussi une belle rondeur, sur la cire d’abeille. On retrouve le fruité bien mûr du nez (pomme cuite), avec un côté légèrement terreux
en arrière-plan. Long et puissant jusqu’à la finale, et bien au-delà. Un grand digestif …

DEANSTON

« Un digestif d’une belle ampleur »

Relativement récente, cette distillerie des Highlands ouverte en 1965 doit sa création à la qualité de l’eau de la rivière Teith. et à la présence des grands ateliers d’une ancienne filature de coton. Elle est située à Doune, à peu de distance de la ligne séparant les Highlands des Lowlands. Produisant essentiellement pour les blenders, ses embouteillages officiels sont assez rares.

Jaune doré soutenu. Nez animal, avec du cuir et du tabac brun. Attaque un peu brûlante, il devient ensuite assez sec, sur les raisins de Corinthe et la noisette grillée. Belle ampleur aromatique avec aussi du boisé : le fût de brandy a beaucoup apporté… Finale légèrement liquoreuse, toujours sur les fruits secs et une pointe de vanille. Un excellent digestif.